chapitre 4

2 0 0
                                    

     Bizarrement, il n'y avait aucune trace de son prédateur. Mais cela ne l'empêchait pas de foncer comme une folle. Sa respiration se coupait chaque minute, elle ne pouvait retenir ses larmes, et ses paroles qui allaient dans tous les sens. Ce noir qu'elle aimait tant auparavant, elle le voyait maintenant cacher un homme, un homme qui lui voulait du mal. Finalement, pourquoi vouloir survivre ? Ce qui se passe l'a hantera toute sa vie. Elle sait qu'elle ne pourra plus jamais dormir sans lumière, qu'elle ne pourra plus rester seule un instant, qu'elle y songera chaque minute, que sa vie était foutue. Alors pourquoi s'obstine-t-elle à vouloir échapper à la mort, si sa vie future y ressemblait ? Autant tout de suite se donner, et en finir. Pourquoi espérer y fuir ? Au fond, elle savait qu'il la rattraperait. C'était son jeu, sa partie, ses règles, ses stratagèmes, pas les siennes.

      La route était à nouveau éclairée par les lampadaires. Elle était souvent traversée par les quelques lapins sauvages de la forêt qui la bordait. Ils fouinaient la terre, mangeaient les herbes, et jouaient auprès des fleurs. Une biche avait peur de trop s'approcher de la route, alors elle regardait au loin les lapins. Elle les observait, et voulu se joindre à eux, comme tous les soirs. Mais cette biche était trop peureuse de la moindre trace de l'homme sur cette route. Puis, elle se décida à y aller. Elle mit une de ses jambes hors de la forêt, prête à dépasser cette peur. Elle était déjà fière, et brusquement, une ombre apparut vite, et les lapins pris peur, s'envolèrent dans la forêt, près de la biche, qui s'en voulait d'avoir affronté le danger.

     La rosée matinale était tombée, le soleil s'était levé, mais le brouillard persistait. Elle était allongée au milieu de l'herbe, tranquille, elle dormait. Son visage révélait tout de suite quel genre de nuit elle avait passé. Elle se réveille petit à petit, ayant les yeux posés sur le vélo qui se tenait devant elle, à terre, aussi. On pouvait apercevoir une maison blanche en bois, juste après. C'était sa maison. Elle était arrivée chez elle, au matin, vivante. Elle avait même eu le temps de faire un somme. L'homme n'était apparemment pas dans les parages. Elle pouvait enfin être en lieu sur et n'attendit plus une seule seconde avant d'entrer chez elle. Son visage n'exprimait aucune émotion, mais elle était excitée à l'idée de pouvoir recevoir de l'aide, d'en finir avec tout cela. Elle avait l'impression de toucher au but, d'avoir gagné le jeu de l'homme, que celui-ci l'avait abandonné.

L'hommeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant