Sa main tremblante me tend une lettre blanche immaculée, avec comme seule indication, l'écriture fine, raffinée et légère de ma sœur, écrivant simplement " Gaby ".
PDV Izaya :
- " Je t'avais envoyé un message pour que l'on mange ensemble " Commence mon meilleur ami d'une voix presque tremblotante. " Et tu m'avais répondu, que oui, il n'y avait aucuns problèmes. Il nous restait chacun une heure de cours avant le déjeuner. J'avais cours de mathématiques, et comme tu le sais, je déteste ça, alors je suis sortis parmi les premiers. Je n'aime ni la matière, ni mon voisin de table , ni le prof, alors autant te dire que je détalais pour sortir de la classe. Je suis sortis de la salle peu après 13 heures, je savais que tu étais en français et que le prof vous lâchez souvent en retard. C'était toutes les semaines pareil, du coup, je n'ai pas paniqué lorsque je ne vous ai pas vu Sarah et toi. A 13h10, j'ai vu des gens de ta classe sortir. J'ai attendu 13h15, comme je ne te voyais toujours pas arriver, je t'ai appelé. Aucune réponse. Et là, j'ai vu les ambulances débarquer dans la cour du lycée. J'ai paniqué, je ne te voyais toujours pas arriver, ni toi, ni Sarah, tu ne me rappelais toujours pas, tu ne m'envoyais aucun message. Je t'ai rappelé, 5 fois, tous mes appels sont restés sans réponse. Et j'ai vu les mecs du SAMU entrer dans le bâtiment, ils sont ressortis quelques minutes plus tard avec toi sur la civière. Tu étais.. Inconsciente. Dès que je t'ai reconnu, j'ai hurlé ton prénom, plusieurs fois, j'ai voulu venir te voir, courir vers toi. Mais deux mecs de ma classe m'ont retenu en disant que je devais laisser les médecins faire leur travail. Mais je ne pouvais pas.. J'hurlais, je me débattais, tout le lycée me regardais mais je ne pouvais pas laisser ma meilleure amie, je ne pouvais pas te laisser seule.. Quand les deux garçons de ma classe m'ont lâché, l'ambulance était déjà partie vers l'hôpital, on entendais les sirènes dans les rues adjacentes au lycée. Et c'est là que ta meilleure amie, Sarah est sortie. Par la même porte par laquelle les ambulanciers t'ont emmené, elle pleurait. Sarah pleurait comme pas possible, son maquillage avait coulé. Elle a couru vers moi, et s'est littéralement jetée dans mes bras. J'ai du la rattraper pour ne pas qu'elle tombe. Elle pleurait contre moi, j'essayais de la calmer, de la rassurer comme je pouvais, elle était effondrée. Je lui ai dit que ça allait aller. Mais même moi, je pleurais. Je ne savais pas ce que tu avais, ce qu'il allait arriver, j'avais peur ! Et j'ai demandé à Sarah ce qu'il s'était passé, elle m'a répondu une simple phrase. " Elle est tombée dans les escaliers et elle ne s'est pas réveillée.. "".
PDV Gabriel :
Je m'assois sur mon lit en contemplant pour la centième fois la lettre. Raphaël vient de partir, je lui ai dit de partir, que le parc serait pour une prochaine sortie, je lui ai dit que ma mère ne se sentais pas bine. J'ai beau avoir horreur de lui mentir, j'avais besoin de rester seul. Je tourne et retourne l'enveloppe entre mes mains nerveusement. Je me décide finalement à l'ouvrir. Je déchire l'enveloppe, le plus proprement possible. Mes yeux sont de plus en plus embués par les larmes, l'émotion et la fatigue avant même d'avoir lu les premières lignes. Je retire précautionneusement le papier où toutes les lignes que Léa a écrite à la main sont posées.
Coucou Gaby,
Alors voilà, d'abord, n'en veux pas à maman si elle ne t'a pas donné cette lettre plus tôt. Je lui ai demandé de te la remettre uniquement quand tu seras prêt. Au cas où, je décède, je lui ai demandé de te remettre ce bout de papier lorsque tu auras reprit le cours de ta vie. Que cela mette des jours, des semaines, des mois ou mêmes des années. Que tu reprennes tes études pour devenir " le plus grand physicien du monde " comme tu disais lorsque tu étais petit, que tu sortes à nouveau te balader avec Raphaël, que tu rencontres de nouvelles personnes, que tu continue à me faire vivre même si je ne suis plus là. Si tu lis cette lettre c'est que tu as réussi à le faire, et j'en suis heureuse. Je ne veux pas que mon petit frère se retrouve dans le même état que maman. Je suppose qu'elle fume et qu'elle ne sort plus.. Comme au départ de papa. Tu sais qu'elle a besoin de toi plus que jamais, mais tu la connais. Elle ne changera jamais. Cette lettre est la dernière chose que j'ai faite avant de me faire opérer. Je me suis efforcée d'imaginer ce que pouvait bien dire à mon petit frère après ma mort pour le consoler... Ça n'est pas facile crois moi.. Saches que je serais toujours ton ange gardien. Je suis heureuse et soulagée que tu es réussi à passer à autre chose. Je suis contente que tu es repris ta vie normale.. Je ne t'oublies pas petit frère, je pense à toi ! Je t'aime plus que tout, que je sois avec toi ou partie.. Je ne t'abandonnerais jamais... Quoique tu penses Gaby, rien ne changera jamais. Je serais toujours ta grande sœur, je veillerais toujours autant sur toi, même depuis le ciel. Je viendrais te hanter chaque jour dans tes rêves :). Je t'aime mon petit frère, je t'aime Gaby, plus que tout au monde !
- " Ma vie ne pourra jamais plus être normale sans toi Léa.. " Murmurais-je, seul dans ma chambre.
Désormais, je ne contrôle plus mes larmes, elles coulent à une vitesse incroyable le long de mes jours. Je finis par me lever, après avoir reprit quelques notions d'équilibre, et malgré ma vision brouillée, je pose la lettre sur mon bureau et sort de l'appartement.
PDV Izaya :
Je m'en voulais. Je m'en veux. Plus que tout au monde. D'avoir fait pleurer mon meilleur ami; ma meilleure amie. De les avoir fait paniquer. De toutes ces choses là. Je pleure, mes larmes coulent automatiquement et Baptiste me sert contre lui en essayant tant bien que mal de me rassurer, de me réconforter.
- " 'Ya.. Arrêtes de pleurer. C'est bon, c'est réglé, on en parle plus.. " Me murmure-t-il " Viens, on va sortir faire un tour, tu veux ? "
J'acquiesce en me levant doucement. Mon ami d'enfance, fait de même.
- " ARTHUR ?! J'EMMÈNE IZAYA FAIRE UN TOUR "Hurle-t-il à l'intention de mon petit frère.
Baptiste garde la porte ouverte pour moi, je le remercie d'un sourire. Nous prenons le premier bus qui nous mène au centre-ville. Le véhicule est totalement vide, en même temps il est presque 20h00 remarquais-je. Nous descendons au 4ème arrêt : Parc et école primaire Jean Moulin. Nous passons devant les petites barrières colorés, bariolés et multicolores de l'établissement scolaire. L'école est fermée. Bien évidemment, à cette heure-ci c'est normal. Je m'arrête devant le portail verrouillé. Je regarde la cour déserte, silencieuse avec un sourire aux lèvres. Des dizaines de mini flashbacks apparaissent devant mes yeux. Lorsque petite, j'avais la même chevelure sombre, je jouais aux billes avec les copains de ma classe, je faisais du toboggan avec Baptiste. et de l'élastique avec Sarah. Nous avons grandi de la maternelle au lycée ensemble, et nous avions, tous les trois une amitié si fusionnelle que cela pouvait en être ambiguë aux yeux des autres personnes. De vrais amis d'enfance.. Je souris en voyant le flashback juste devant moi, nos 3 petites silhouettes hautes comme trois pommes rire aux éclats en se poussant du haut du toboggan mutuellement.
Baptiste me presse la main. Je n'avais même pas vu qu'il avait mit ma main dans la sienne. Je lève les yeux vers mon meilleur ami qui me lance un regard voulant dire : " 'Ya réveilles toi ". Je lui souris, ne comprenant le message qu'il essaye de me transmettre. Il presse ma main une seconde fois, plus fortement que la première. Il me fait les gros yeux pour que je regarde sur sa gauche. Ce que je fais l'instant d'après, et je vois la tête blonde de Gabriel, le regard sur les doigts de Baptiste entrelacés avec les miens. Et merde.. Je lâche la main de mon ami d'enfance pour me précipiter vers lui.
- " Gaby attends ! "
Mais il est déjà trop tard.. Bien trop tard..
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Hey hey hey !
Alors tout d'abord un IMMENSE merci, c'est juste incroyable le nombre de vues qui s'agrandit ! Je vous remercie pour tout cela ^^. D'une seconde part, je m'excuse de ne pas avoir publié avant, je n'avais plus vraiment le moral et l'envie de le faire, mais j'y reprends goût en ce moment ! Et je sais, c'est un chapitre assez court mais on y apprend beaucoup de chose sur l'accident d'Izaya et la sœur de Gaby, Léa pour ceux qui ont oublié ^^. Comme d'habitude, n'hésitez pas si vous voyez des fautes d'orthographes ou des moments incohérents dans ce chapitre. Merci encore pour tout ça ! C'est juste énorme ! Bisous ! J'vous aime fort fort fort !
Clo'w
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Chambre 3303 [ Pause ]
RomansaIzaya a 16 ans, une vie normale, un petit frère qui l'embête, en classe de seconde, des difficultés en maths, des amis, une vie de célibataire basique. Jusqu'au jour où la jeune fille fait une mauvaise chute, elle tombe dans un coma naturel. Izaya s...