❝𝐓u me tueras de toute façon.❞

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Imaginez-vous, vous retrouver face au dilemme le plus compliqué qui soit, qui vous demande d'opter pour une solution et pas pour une autre, qui sous-entend que l'une d'entre elle est particulièrement mortelle. Comment agirez-vous ? Déjà, à quel moment précis de votre vie tranquille pourriez-vous bien vous retrouver dans une telle situation frôlant, un peu n'est-ce pas, le délicat ?

    C'est cette même question que le chasseur se pose, alors que ses pupilles ambrées sont parfaitement ancrées dans celle grisâtres de la jeune femme qui se tient toujours droite devant lui, en attente d'une réponse sans pour autant en dégager l'impatience. Son visage est si calme mais débordant de haine, de colère, de violence tout à la fois. Il n'aurait jamais dû venir ici dans l'espoir de pouvoir atteindre ses buts. Bon sang ! C'est un homme à la fin, pas une gamine apeurée devant le train fantôme de la fête foraine du coin. La nana, là, devant lui, c'est qu'une mioche. Quoi, elle doit avoir cinq ans en dessous de lui, son corps est chétif, ce n'est pas les quelques muscles dessinaient là qui vont l'arrêter. Il doit se ressaisir, il a un loup qui est prêt à sauter sur cette morveuse à tout instant si besoin ait. Il ne peut pas s'arrêter maintenant sous prétexte que cette peste en impose un minimum.

Puis quoi, la dernière fois qu'il la vu elle n'avait pas l'air bien méchante. Perchée sur sa table, dans ce bar, à jouer aux cartes contre tout ces hommes, gagnant contre ces derniers, les mettant en échec. Le pire ? Elle avait gagné beaucoup d'argent ce soir-là, à ce poker et n'avait rien emmené, laissant les liasses de billets entre les verres et les cartes juste pour le plaisir de voir les hommes se battre pour les récupérer et se les enfourner dans la poche. Le chasseur, il avait assisté à ça de loin, n'avait juste vu là qu'une petite prétentieuse qui aimait foutre la merde. Il y avait quoi d'effrayant dans tout ça ?

Si, ce qu'elle cache sous cette capuche, sa véritable nature. Ses cheveux blancs et ce visage d'ange ne sont que des éléments trompeurs, un présent de la nature afin qu'elle puisse passer inaperçu. Mais c'est un petit démon, cela fait des années qu'elle terrifie le village premier de la région, qu'elle vient voler des poules aux fermiers. On n'entend qu'elle dans la presse locale, il fallait que quelqu'un termine ce règne de peur. Ce petit démon, c'est juste une petite emmerdeuse de première, rien de bien incroyable.

«  J'en conclus que tu choisis la mort. »

Tout dans sa voix pousse à penser que c'est juste une ordure, une junkie dopée à cent pour cent qui pense tout contrôler d'une main de maître mais qui au final est incapable de s'en sortir face à plus fort que soi. Il doit se reprendre, il peut la flinguer, cette merdeuse.

Les chaînes bloquant la porte d'entrée claquent entre elles, la porte vient de se condamner, empêchant l'accès à son loup de pénétrer les lieux, du moins pas dans l'immédiat. L'animal ressent le problème et vient déjà attaquer le bois de ses griffes. Un rire s'échappe de la petite blanche qui vient de bondir sur le chasseur sans crier garde. Il recule, tente d'esquiver un coup de poing qu'elle tentait de lui envoyer. Elle saute, son pied vint à l'encontre de la joue du chasseur, cette même joue marquée de la croix de la honte. Il fait un pas vacillant sur la gauche.

Il l'a mal jugé, cette gamine n'est pas si gamine qu'elle s'en donne l'air, elle est vive, souple, agile et particulièrement féroce. Alors qu'il vient à la chercher du regard, elle lui envoie une poignée de poussière dans les yeux, des centaines de petites saletés vient atteindre ses iris, lui déclenchant une sensation de picotement particulièrement gênante mais aussi les premières larmes de douleurs. La gamine rigole, alors qu'il peut aussi l'entendre lui tourner autour ; elle capte chacun de ses mouvements, attend le bon moment pour frapper de nouveau, elle prend note du loup qui s'acharne à sa porte mais s'en passe bien vite. l'animal, ce n'était pas son problème numéro un, elle aurait vite fait d'en finir avec. Le chasseur, lui, serait d'avantage tenace.

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