Il regarda attentivement le corps de la victime pour desceller ce que personne n'avait pas vu voir, lui y compris. Mais rien ne lui sauta aux yeux. Mode opératoire ? Il lui a transpercé la gorge avec, ce qui semble être la trace d'un couteau, mais rien n'était encore défini. Jusque là, rien d'anormal. "Pourquoi ai-je un si mauvais pressentiment alors qu'il n'y a rien de si spécial?" se demanda immédiatement Thomas. Il regarda attentivement la scène de crime, aucune trace de lutte. Il se pencha vers le cou de la victime et regarda sa plaie. C'était une coupure nette et précise. Il avait évité la carotide pour ne pas se retrouver couvert de sang. D'ailleurs, c'était ça qui le chagrinait. Cette femme s'était faite transpercer le cou, mais il n'y avait que très peu de sang. C'était comme si le tueur était venu, l'avait égorgée, et était reparti sans même que la victime ne s'en rende compte. Il se retourna et s'adressa à l'un des policiers arrivé sur les lieux du crime avant lui.
-"Dites moi, monsieur l'agent, y a t'il eu la moindre trace d'effraction pour rentrer dans cette chambre?"
-"Non, pas la moindre, la chambre était fermé à clé avant que le corps ait été découvert. Les fenêtres sont encore fermées. Personne n'est entré ou sorti de cette chambre avant que l'on ait ouvert cette chambre et découvert le corps."
-"Très bien, dans ce cas, qui est la personne qui a découvert le corps?"
-"Euh... Comment vous dire.. Personne ne le sait.."
-"Qu'est-ce que vous voulez dire?" Dit-il d'un ton si froid que ça en était en soit, très effrayant. D'un ton hésitant, l'agent répondit.
-"Hé bien d'après ce que l'on sait, une femme aurait crié, je cite :"Au secours, une femme est morte." mais une fois le personnel arrivé, plus personne." D'une voix ironique Thomas dit :
-"Vous êtes en train de me dire qu'une inconnue aurait, par hasard, ouvert la porte de cette chambre spécifique, aurait découvert un corps, aurait prit peur et aurait crié, puis aurait soudainement disparu sans laisser de trace?"
-"C'est exact, monsieur." En sentant qu'il n'avait apporté aucun indice pour avancer, il ne put s'empêcher de rajouter. "Veuillez m'excuser pour le peu d'informations que nous avons, j'espère que vous en apprendrez plus que nous."
En regardant l'agent qu'il avait en face de lui, il se rendit compte qu'il était en réalité très jeune, et apparemment très stressé, c'était sans doute l'une de ses premières affaires et qu'il ne devait pas être habitué à ce genre de remarque sarcastique. Thomas décida de montrer un peu plus d'humanité, en lui disant de continuer sur sa lancée et d'essayer d'apprendre le maximum d'informations, et si jamais il trouvait quoi que ce soit, il ne devait pas hésiter à l'appeler. Ces quelques mots semblèrent rassurer le jeune agent qui acquiesça d'un signe de tête. Avant de laisser le jeune homme prendre congé il lui demanda les informations qu'on avait sur la victime.
Les seules qu'ils avaient en leur possession jusque là était que la victime s'appelait Joanna Miller, qu'elle avait 31 ans et qu'elle venait du Michigan, rien de bien particulier. Thomas devait donc rentrer au bureau, prendre contact avec les membres de la familles pour savoir si ils savaient quoi que ce soit pour ensuite établir une liste de suspect, cependant, en ce moment quelque chose lui semblait plus important que de prendre contact avec la famille pour établir une liste de suspect. Pour Thomas, la chose la plus importante à savoir à l'heure actuelle était pourquoi Chris avait était aussi perturbé par une simple scène de crime. Ce n'était pas le premier cadavre qu'il voyait, ce ne sera pas le dernier non plus. Ce n'était clairement pas le plus sanglant, alors pourquoi avait-il réagit comme cela? Le fait qu'il n'y ait pas le moindre indice de pourquoi ou comment le tueur était-il entré, ni aucun indice de qui fut cette femme qui avait crié, ni pourquoi cette scène de crime était-elle si "propre". C'était étrange pour Thomas, mais pour un médecin légiste comme Chris, ce n'était pas absolument pas son problème, alors pourquoi avait-il l'air, si perturbé ? Thomas devait impérativement retrouver Chris pour lui poser la question, cela lui semblait être une urgence. Il demanda à un agent sur place de lui faire un rapport et de lui amener sur son bureau le plus vite possible. Il sorti de la chambre, reprit l'ascenseur, descendit au rez-de-chaussée. Thomas regarda sa montre : 5h45. En marchant en direction de l'entrée de l'hôtel, il appela Chris : pas de réponse. Il monta dans sa voiture, rappela Chris : toujours pas de réponse. Il décida d'insister, cette fois-ci, il tomba sur le répondeur presque immédiatement, ce qui signifiait que Chris recevait ses appels mais qu'il ne souhaitait pas répondre. Thomas, qui avait déjà était mangé chez Chris cinq ou six fois, décida d'aller directement chez lui, car en face à face, il ne pourrait pas raccrocher. Son appartement était à environ cinq minutes de l'hôtel, mais vu la densité du trafic à cette heure-là, il y serait en trois. Puis il se mit à réfléchir et se rendit compte que ce calcul n'était d'aucune importance, ce n'est pas deux minutes qui vont changer le reste de sa vie. Il décida donc de prendre tout son temps sur le chemin, étant donné qu'il n'y avait pas grand monde sur les routes, il pouvait se le permettre. Il arriva finalement à l'immeuble où vivait Chris. Pour rentrer dans le hall, il faut soit sonner chez la personne qui doit nous recevoir pour qu'elle nous ouvre, soit avoir une carte d'accès pour ouvrir la porte du hall. Par chance quelqu'un était en train de partir au travail, Thomas se faufila donc juste derrière la personne qui venait de sortir, pour ne pas avoir à sonner à l'appartement de Chris, car il n'allait certainement pas lui répondre. Il monta au sixième étage de l'immeuble par les escaliers, car, depuis la première fois qu'il était venu il y a quatre ans, l'ascenseur n'a jamais fonctionné. Une fois arrivé à destination, il se rappela les mots de Chris "Tu prends à droite à la sortie des escaliers, tu vas jusqu'à l'ascenseur, quand tu es en face de l'ascenseur, tu prends la première porte à gauche." Chris n'avait jamais vraiment été doué pour les explication nota Thomas. C'est quand même triste de vivre à coté d'un ascenseur, mais de devoir descendre et monter 6 étages tous les jours avait remarqué Thomas lors de sa première visite, mais bon ça lui faisait faire de l'exercice, c'est déjà ça. Il toqua à la porte, pas de réponse, il insista, toujours pas de réponses, du moins pas de réponses de Chris, mais on pouvait voir de temps en temps, un voisin ouvrir sa porte pour passer sa tête pour savoir qui pouvait bien faire ce vacarme. C'était des gens trop polis pour te dire que tu les dérangeaient, mais assez direct, pour te lancer un regard suffisamment insistant pour te le faire comprendre. Il décida donc de laisser ces gens se reposer en lançant un ultimatum à Chris
-"Bon, je n'ai pas le choix, je suis policier, j'ai l'impression de sentir une odeur de gaz, je suis donc obligé d'enfoncer la porte pour m'assurer de la sécurité des habitants de l'immeuble, j'aimerais bien faire autrement mais je n'ai pas le choix, puisque personne ne me réponds, donc, 3... 2... et 1..."
Avant la fin de la prononciation du "1..." Thomas entendit un déclic, Chris venait d'ouvrir la porte. Thomas ne comptait pas réellement enfoncer la porte, mais c'était le meilleur moyen de vérifier si il était chez lui ou pas, et maintenant, Thomas avait sa réponse. Il pénétra dans la maison, apparemment, à peine Chris avait-il ouvert la porte, qu'il était directement parti se rasseoir sur son canapé. Thomas connaissait déjà l'endroit, la cuisine et le salon ne formait qu'une seule pièce, à droite du salon, il y avait un couloir avec deux portes, l'une donnait accès aux toilettes et à la salle de bain, et l'autre donnait accès à la chambre de Chris, il vivait seul et ça se voyait, l'appartement était plongé dans une couleur grise maussade, mais la bonne humeur naturelle de Chris rendait l'endroit moins triste cette fois-ci c'était différent. Était-ce le fait que Chris vivait toujours seul et que l'appartement n'avait pas changé depuis la dernière fois, ou était-ce le fait de voir Chris qui au lieu d'être rayonnant semblait plongé dans le visionnage, de ce qui ressemblait être un album de famille et dans la lecture de ce qui semblait être des articles de journaux sur son ordinateur portable. Avant même de prononcer la moindre mot, Chris pris la parole.
-"Tu sais, il y a trois ans, mon frère est mort. Je me suis dit que si je me plongeais dans le travail, et que je passais mon temps à sourire, je finirai par oublier. Je me suis trompé. Aujourd'hui je me suis réveillé en sachant très bien que c'était l'anniversaire de sa mort. Quand j'ai reçu l'appel pour me dire qu'il y avait une scène de crime, j'ai considéré ça comme une opportunité de me concentrer complètement dans mon travail, de pouvoir y penser le moins possible. J'ai eu tord. Tu sais comment mon frère est mort? Il a été égorgé. Le coupable court encore. La personne qui a découvert le crime était un homme qui aurait appelé à l'aide, il n'a jamais été retrouvé. Mais tu veux savoir le pire? Mon frère était le premier.." Il marqua une pause et montra de son index les articles de journaux sur son ordi"Tous les 21 octobre depuis celui de 2000, une personne meurt égorgée, que ce soit des hommes ou des femmes, et à chaque fois, un témoin crie à l'aide mais n'est jamais retrouvé. Et il n'y jamais eu la moindre erreur de sa part. Jamais.."
(Si l'histoire vous a plu, n'hésitez pas à voter pour elle, ou à me suivre si vous souhaitez connaître la suite)

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Le Tueur D'octobre
Mistero / ThrillerThomas Glavano né le 18 mars 1973 vit à Cleveland Ohio : Fils d'immigré Italien, venu vivre aux Etats-Unis en 1965, il devient enquêteur à l'âge de 24 ans, et tout juste diplômé d'un master de droit. Début de carrière sur les chapeaux de roues, 31 e...