Un gagnant, un perdant

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Je n'entend rien pendant dix minutes, c'est calme. Mais je sais qu'il est derrière moi et ça me stresse.

Non pas que je n'apprécie pas sa présence, mais je le savoir derrière moi fait que je n'arrive pas à me concentrer.

Je ne sais pas ce qu'il fait, ni ce qu'il pense, alors qu'il est juste derrière moi.

J'ai envie de me retourner, de lui parler, le regarder. Mais je ne dois pas!

Et c'est bien pour ça que je ne voulais pas qu'il soit là pendant que je révise. Parce qu'il est pour moi une source de distraction.

Je repense à ce qu'il m'a dit tout à l'heure, que ça faisait deux mois que nous n'avons pas eu de réel contact à part lors des repas et lorsque l'on est au lit.

Et encore. Quand on mange, j'ai mes fiches de révisions avec moi, et dans le lit, je m'endors à peine la tête posé sur l'oreillé, fatigué par ma journée de révisions.

Il a raison, je peux bien lui accorder le droit de dormir dans le lit au lieux de le virer et l'obliger à aller sur le canapé à rien faire. D'ailleurs, je ne sais même pas ce qu'il fait de ses journée. Je ne lui ai même pas demandé.

J'essaye de le regarder discrètement en tournant légèrement le tête.

Il est en train de pianoter sur son téléphone, ses doigts bougeant à toute vitesse sur l'écran.

Il n'a pas remarqué que je le regardais, ses yeux sont toujours rivés à l'écran comme si c'était la chose la plus importante à ses yeux. Comme si je n'étais pas là, que je n'existais pas.

Ça me vexe un peu, mais ça fait deux mois que moi je l'ignore.

Au moment où je me décide de retourner à mon travail, je crois apercevoir sur sa bouche un sourire en coin. Mais il regarde encore son écran, ça doit être un message qu'il a reçut.

Mais de qui ?

Bon ça suffit ! Il faut que je me concentre.

Je me retourne vers mon bureaux.

Ça va bientôt faire 10 minutes que je relie la même ligne.

Comment je le sais? Je n'arrête pas de regarder l'horloge accroché au dessus de mon bureau. Depuis 10 minute que je suis plus focalisé sur le bruit des aiguilles qui tournent que sur mes cahiers.
Mais aussi sur les mouvements de Yoon Gi dans les draps qui, font un bruit de froissement au moindre de ses mouvements. Je lui avait pourtant que je ne voulais aucun bruit. A cause de lui ma concentration s'est envolé, loin, très loin.

Je pousse un soupir, repousse ma chaise, et me lève.
Je dois aller m'aérer, ça sert à rien de me forcer.

J'attrape un manteau et m'apprête à sortir de la chambre, quand je sens une main autour de mon poignet gauche. L'autre étant sur la poignée de la porte.

Je me retourne et, recule brusquement surpris par la proximité soudaine de son visage. Il sert mon poignet et fronce les sourcils, en me lançant un regard furieux.

Décidément, aujourd'hui c'est ma fête.

-Tu vas où ?

-Prendre l'air, je n'arrive plus à me concentrer.

-C'est ma présence qui te dérange ?

-Je ne suis plus concentré. Ça sert à rien que je reste devant mes feuilles.

-C'est moi qui t'ai déconcentré ? C'est ça ?

-Je t'avais dis que je voulais pas de présence autour de moi pendant que je travaillais. c'est pas pour rien que je ne vois plus mes amis. Et c'est pareil pour toi Yoon Gi. J'arrive pas à me concentrer quand il y a du mouvement autour de moi.

Dispute Où les histoires vivent. Découvrez maintenant