Hannah Tome 3 ( Bonus ) Séduite malgré elle ( Retrouvaille orageuse )

Chapitre 13

  - Je suis vraiment sincèrement désolé mademoiselle Jemena.

Peinant à descendre sur une jambe c'est avec l'aide précieuse de Savana qu'elle réussit enfin à descendre ce grand escalier.

- Ça ne fait rien je vous assure Savana, insista Louane en lui offrant un sourire des plus sincère.

Le petit bout de jeune femme mit ses mains dans le dos un peu gênée en cherchant ses mots.

- J'espère qu'un jour, je pourrais vous montrer le village.

- Je l'espère bien !

Après de longs au revoir, Zakhar raccompagna sa sœur jusqu'à la voiture qui devait l'emmener à l'aéroport. Ça y est, songea-t-elle en se cramponnant à ses béquilles. Elle allait se retrouver seule avec lui dans moins d'une minute.

Loin d'être sereine à l'idée de dîner en tête à tête avec lui, Louane se mit à héler le prénom de la gouvernante.

- Elle est rentrée chez elle, lança une voix grave et profonde.

Avec l'aide précieuse de ses béquilles, elle se retourna en réprimant une expression d'horreur. La dernière fois qu'elle l'avait vu, il s'était comporté avec une telle rage dans le regard qu'elle en était restée mortifiée.

- Oh...mince.

Il referma les portes du hall et s'approcha d'elle pour poser sa main sur son bras.

- Ne restez pas de debout, venez.

Non, il avait raison. Elle venait à peine de se mettre sur ses jambes et elle se sentait affaiblie des quelques mètres qu'elle venait de parcourir.

Elle inspira profondément et prit place sur la chaise qu'il venait de tirer.

- Je voulais m'excuser pour mon comportement de tout à l'heure, commença-t-il avec un regard sincère : Je ne sais pas ce qu'il m'a prit de vous parler ainsi, c'est grotesque de ma part.

Le visage de Louane se peignit de surprise.

- Si ça continue comme ça nous allons nous présenter des excuses tout les jours jusqu'à mon départ, lança-t-elle sur le ton de l'humour.

Malheureusement, il demeura impassible et se contenta d'incliner sa tête. L'ambiance feutrée du salon rendit le moment plus intense. La cheminée crépitait crachant des étincelles presque captivante. Il s'effaça un moment puis revint vers elle avec deux coupes de champagne. Non, ce n'était pas un moment romantique, se répéta-t-elle dans sa tête. Il souhait seulement s'excuser.

À son grand dam, Louane se sentit de nouveau en proie à un trouble qu'elle ne s'expliquait toujours pas.

- J'ai lu le début de votre rapport.

Louane quitta sa torpeur et posa sa flûte sur la table.

- Et ?

Avec grâce et puissant mêlées, il s'installa en face d'elle et croisa ses jambes d'une façon qui lui était propre à lui. À vrai dire tous ses mouvements semblaient lui appartenir. Il incarnait une sorte de puissance calme.

- Et mes premières impressions sont positives mais je ne peux en dire plus pour le moment.

Ce n'est pas exactement la réponse qu'elle attendait mais s'en contenta. Après tout c'était l'organisateur de ce stage inestimable. Et même si entre eux régnait une tension électrique, il était son professeur.

- Merci pour ce petit commentaire.

- Mais de rien, dit-il avec un sourire neutre.

Il souleva les trois couvercles tour à tour en lui exposant le dîner. Louane posa une main sur son ventre. Depuis qu'elle était ici, elle s'était surprise à manger pour quatre. Ayant la chance de prendre peu de poids même en dévorant des tas de hamburger, Louane se laissa guider par sa faim.

- Trois ou quatre kilos ne vous ferons pas de mal, commenta-t-il en la servant.

Louane crispa une sourire.

- Et vous ? Pourquoi manger peu ?

- Que voulez-vous dire par-là ?

- J'ai seulement remarqué que vous ne mangiez pas beaucoup.

Il se servit peu puis lui répondit.

- Je fais attention à mon poids.

Louane pouffa.

- Et moi ? Qui vous dit que je ne surveille pas mon poids ?

Il posa ses avant-bras avec nonchalance sur le rebord de la table et poussa un soupir.

- Vous êtes beaucoup trop maigre pour faire un régime alimentaire.

Louane faillit rétorquer mais abandonna l'idée en baissant la tête vers sa taille de guêpe.

- Et vous beaucoup trop musclé pour...

Elle ferma les yeux. Et voilà qu'elle recommençait à laisser ses pensées les plus secrètes la dominer.

- Allez-y ! Continuez, je suis sûr que le reste va m'intéresser.

Son ton taquin ne manqua pas de la rendre folle de rage. Mais comment lui en vouloir alors qu'elle était l'unique responsable de cette situation ?

- Cessez de faire cette tête, je vous taquine un peu c'est tout, dit-il en dégustant son assiette.

Après le dîner qui s'était plutôt bien passé, Zakhar l'aida à remonter les étages en la soulevant dans ses bras. En plus d'être beau comme dieu, il exsudait une telle force qu'elle ne pouvait se détacher de lui et referma ses doigts autour de sa nuque. Bon sang ! Mais que lui arrivait-il ? Pourquoi elle le détestait et l'aimait à la fois ?

Aimer ! C'était un grand mot et pourtant, elle avait l'impression qu'elle l'aimait. Et elle le détestait pour ça !

Il la déposa sur son lit laissant son parfum flotter tout autour d'elle. Comme il ne la lâchait pas, Louane profita de se bref instant pour savourer son parfum boisé puis elle se rendit compte écarlate que c'était elle qui n'avait pas délié ses mains de son cou. Dans le précipitation elle lâcha sa prise et se racla la gorge.

- Vous avez besoin d'autre chose ?

Dans une d'autres circonstances Louane aurait fait en sorte qu'il quitte la chambre au plus vite, mais elle avait besoin de son aide.

Alors elle ravala sa fierté et désigna l'armoire du menton.

- Je...n'ai pas encore sorti mes affaires de nuit.

Voyant qu'elle était gênée, Zakhar se garda de sourire et se dirigea vers l'armoire. Mais qui devait être le plus gêné ? Elle ou lui ? Zakhar comprit les muscles tendus comme un fil de fer qu'il n'allait pas être gêné mais exposé à la plus grande tentation qu'il n'avait jamais connu jusqu'ici.

Il prit un tissu en soie et déglutit péniblement en dépliant sa nuisette.

- Aucun commentaire s'il vous plaît, implora-t-elle derrière lui.

Zakhar n'avait pas la moindre envie de commenter. Il voulait quitter cette chambre avant que son désir ne se transforme en un raz-de-marée incontrôlable.

Il s'imagina en train de la lui retirer, pouvant savourer son corps crémeux et chocolaté avec cette exotisme qui s'émanait d'elle.

- Quoi d'autre ? Demanda-t-il d'une voix rauque.

- Un boxer et ça ira, bafouilla-t-elle.

Zakhar serra ses mâchoires. Cette jeune femme venait définitivement de le tuer. Il prit la première culotte en dentelles à sa portée et sentit son corps vibrer. Il lui apporta ses affaires les mains marquées au fer rouge par ces lingerie.

- Merci...

Un peu perdu, Zakhar inspira bruyamment et se dirigea vers la porte en résistant à l'envie dévastatrice de l'embrasser.

- Bonne nuit Louane...