Hannah Tome 3 ( Bonus ) Séduite malgré elle ( Retrouvaille orageuse )

Chapitre 27

Zakhar se leva de son fauteuil et alla se mettre devant la fenêtre en soupirant. Voilà plus d'un mois qu'il avait pour compagne la plus délicieuse des jeunes femmes et il ne parvenait toujours pas à savoir comment elle était parvenue à briser sa carapace. Plus étonnant encore, elle arrivait à le divertir, à le faire sourire....à éveiller en lui des sensations inexplicables. Mais depuis quelques jours une question revenait sans cesse le hanter.

Louane vivait à New-York et lui à Seattle. Il ne connaissait pas encore ses projets pour l'avenir. Il ne pourrait pas la garder indéfiniment avec lui par pure égoïsme ? Et pourtant, c'est exactement ce qu'il faisait. Il grimaça et se passa une main sur le visage en lâchant une imprécation.

Son téléphone portable sonna. Il dut quitter sa triste torpeur pour répondre.

- Allo ?

- Monsieur Slovovitsh ? Pardonnez-moi de vous déranger, mais j'ai trouvé les papiers que vous désirez, dois-je vous les envoyer par fax.

- Oui, merci Duncan, vous faites un travail remarquable.

Soigner ses rapports avec son secrétaire lui permettait de ne pas avoir l'impression de ressembler à son père.

- Mer...merci monsieur Slovovitsh, bafouilla Duncan.

Zakhar raccrocha puis soupira. Il tapota ses doigts dans l'attente de recevoir les papiers puis les arracha presque quand ils arrivèrent. Zakhar les survola avec un sourire machiavélique. En une semaine, il avait réussi à réunir assez de preuve pour se débarrasser de Slander définitivement. Ce n'était pas seulement pour lui qu'il faisait ça, mais pour son ami. Il était temps de lui rendre justice. De plus, Louane y avait mit toute son énergie pour l'aider.

Au loin, il entendit un bruit qui attira son attention. Les sourcils plissés, il quitta son bureau et s'avança en direction du vacarme pour y trouver Louane en plein milieu du couloir, accroupie par terre en train de remettre ses affaires dans sa valise avec son sac qui pendouillait à son épaule. Zakhar se figea, interdit. Mais enfin qu'est-ce qu'elle fabriquait !

Venait-il de faire échouer sa tentative de fuite ? S'apprêtait-elle à le quitter ?

- Bon sang qu'est-ce que fou par terre ! Grogna-t-il si fort qu'elle sursauta en poussant un cri.

Ses yeux s'écarquillèrent puis elle battit des cils avec un sourire radieux.

- Oh....me voilà prise dans...

- Mes filets ? En faute ? Hasarda Zakhar d'une voix si âpres qu'elle se releva déboussolée.

- Mais enfin qu'est-ce qui te prends ? Tu es de mauvaise humeur ?

- Seulement en train de me poser des questions, répondit Zakhar en posant un regard sur sa valise.

Elle la regarda à son tour puis arrima son regard au sien.

- Tu comptais partir sans me dire au revoir ? Enchaîna-t-il sur un ton aussi dur que l'acier.

La jeune femme secoua de la tête d'un air désolé pour lui.

- C'est mal me connaître, murmura-t-elle visiblement blessée.

Une émotion fugace empêcha Zakhar de lui répondre. Car il comprit qu'il venait de faire fausse route. Déjà, il prévoyait de lui faire ses excuses peu importe l'explication qu'elle s'apprêtait à lui donner.

- Figure-toi que j'en ai assez de devoir descendre chercher mes affaires dans cette chambre qui ne me sert plus à rien, alors je voulais me faire une petite place dans ta gigantesque penderie.

Quel....imbécile !

Il ferma les yeux brièvement puis les releva vers elle. Vexée, elle récupéra ses affaires tombées à terre en lui tournant le dos. Il combla l'espace qui le séparait d'elle et la souleva en saisissant sa taille puis colla son dos à son torse.

- Je suis à cran aujourd'hui, s'excusa-t-il en lui embrassant la tempe.

- Alors cible celles qui sont responsables, rétorqua-t-elle sur un ton irrité.

Il l'enlaça plus fort contre lui et elle s'agita contre lui en signe de protestation mais très vite elle lui pardonna ce malentendu en calant sa tête contre son torse.

- C'est Gabe qui te rends aussi nerveux ?

Pas seulement, fut tenter de répondre Zakhar. Slander était le cadet de ses soucis pour le moment.

- Un peu, la fatigue commence à me jouer des tours.

Louane interpréta cette accusation portée sur elle comme une seconde étape passée dans la conquête de son cœur si fermé. Le fait qu'il se mette dans une telle rage à l'idée qu'elle le quitte était pour elle une victoire mais aussi un échec. Si seulement il pouvait lui dire ce qu'il désirait entreprendre avec elle....les choses seraient moins compliquées songea-t-elle en fermant les yeux brièvement.

- Zakhar j'ai l'impression que notre relation n'est pas si clair que je l'aurais pensé.

Sa prise se desserra lentement. Il l'obligea à lui faire front.

- Comment ça ? Demanda-t-il d'une voix blanche.

Elle se pinça la lèvre et baissa les yeux sur le sol pour se donner un brin de courage.

- Malgré ce rempart qui me sert à me protéger des hommes, je...l'ai ouvert pour toi mais je....oh mon dieu ! Mais qu'est-ce que je raconte ! Se coupa-t-elle en se rendant compte que s'est elle qui aller trop vite.

- Laisse tomber ! Je divague complètement.

- Au contraire, dit-il posément, je trouve cette conversation intéressante.

- Non, ce que je dis n'a pas de sens pour la bonne raison que...enfin c'est tout frais ! S'exclama-t-elle en riant affolée par la bourde monumental qu'elle venait de commettre.

Elle avait vingt-quatre ans et lui sept de plus. Il sortait d'un mariage chaotique qui avait laissé des traces. Et voilà qu'elle s'apprêtait à lui demander encore plus que ce qu'il lui offrait déjà. Alors que leur relation venait seulement de naître.

- Un mois et deux semaines, précisa-t-il avec un tel sérieux qu'elle se retint de rire nerveusement.

- Justement ! Répliqua-t-elle vivement en posant ses mains sur son torse : C'est une raison suffisante pour ne pas s'enflammer trop vite, on ignore ce que l'avenir nous réserve.

Il eut un bref hochement de tête, il ne semblait pas de son avis, et cela suffit à lui faire battre le cœur plus vite.

- Quoi qu'il arrive, cette conversation devra avoir lieu Louane, déclara-t-il avec une expression impassible.

Il consulta sa montre en serrant les mâchoires et tiqua.

- L'homme qui peut nous fournir des informations sur Gabe Slander arrive dans moins de cinq minutes : L'informa-t-il alors que ses oreilles bourdonnaient.

Il posa ses mains sur ses joues pour lui faire relever la tête vers lui.

- Je t'invite à monter tes affaires dans ma gigantesque penderie, murmura-t-il avec un sourire moqueur aux lèvres : Puis ensuite, rejoins-moi dans le petit salon.

Il posa un doux baiser sur les lèvres et fit demi-tour en direction de son bureau.

- Zakhar ?

- Oui, répondit-il en s'arrêtant devant la porte.

- M'aurais-tu remarqué s'il n'y avait jamais eu de stage ?

Il demeure silencieux en la dévisageant d'un regard profond. Louane se retint de poser ses mains sur son ventre noué.

- J'ai eu d'yeux que pour toi lors de cette soirée, répondit-il enfin avec un regard si sincère qu'elle se retint de pleurer : Stage ou pas, j'aurais tout tenté pour te revoir....