Et si en plus y a personne

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Et si en plus y a personne... S'il n'y a plus dans l'air ce silence qui résonne. Si l'oiseau n'entend plus chanter la bonne lorsqu'il voyage loin de notre sol bien au-dessus de tous ces parasols. Que vais-je faire si il n'y a plus âmes pour prendre leur envol à ces volatiles qui rigolent ? Va-t-il falloir leur dire au revoir, à ces jupettes frivoles, à ces opinions au vitriol alors même que l'oiseau, encore, rigole sans que cela soit une parabole ? 

Alors si en plus y a personne ...

Je demeure seul. Néanmoins, jamais ceci ne m'empêchera de m'enivrer des doux glaïeuls aux couleurs de mon linceul. Je ne mourrai pas en blanc, en faux semblants, en toussotant. Mais je m'en irai les pieds devant, sans pour autant prendre les devants, ce n'est pas galant. Même lorsqu'il n'y aura plus personne, la Faucheuse restera dans mon camp si je sais me tenir élégant à son égard, à travers tous nos échanges de regards. Cependant, je m'égare, avant tout, par mégarde. Mais s'il ne reste pas même mes gardes...

S'il n'y a vraiment plus personne.

Il ne reste vraiment plus aucune main qui ne tienne la mienne, c'est un traitement inhumain pour moi qui dorénavant n'est plus qu'une âme en peine, et encore, à peine. Plus rien qui ne donne envie de demains, personne pour qui la nuit vaille la peine, pas même moi, aucune reine qui ne me met en émoi, plus de veines pour que le temps ne s'égrenne. Ma tristesse est bien vaine, c'est bien ma veine... Malgré tout, le sommeil l'emportera, de mon plein gré ou à l'emporte pièce, je me serai gré de ne pas faire à la nuit un délit de faciès, ne pas maugréer dans l'obscurité qui m'oppresse car il ne reste rien qui veuille m'écouter, seul puis-je me noyer en manque de tendresse ou me fourvoyer en caresses, en paresse, sans cesse cauchemarder une réalité qui manque de délicatesse.

Puisqu'il n'y a plus personne

Nous voilà aphones dans ce monde qui détonne, frissonne car si monotone par nos restes de dictaphones. Humanité éparpillée en ruines méritées, par pitié, par piété, il ne faut en conserver sous aucun prétexte, suivez le texte, il ne faut peut-être pas qu'il ne reste de personnes, comme une heure qui sonne, comme on entonne, une marche funèbre ou l'hymne à la joie. Dans le froid, l'effroi, prendre la place des rois, désarroi, débarras... Où on oublie tout, où tous nous oublie....

Et si en plus ya personne...

Et si en plus il n'y a personne, que Dieu me pardonne, qu'il s'étonne, qu'il frissonne car en moi tu résonnes, sonnes, émoi, jamais ne t'abandonne. J'aimais tes tenues, ta bonne tenue ou ton manque de retenue. Comme tu étais menue, comme tu choisissais tes menus ou ton sourire ingénu, je te  voyais comme un ange et nue. J'aime tes choix audacieux, tes beaux yeux, ton regard dans les cieux. Comme ton rire est malicieux, tes repas délicieux ou ton corps ambitieux. J'aimerai que l'on soit forts, s'apporte réconfort et vive en métaphores. Nous serons notre trésors, affection coffre-fort et pléthore de bonheur en renforts.

Et si en plus il cesse de n'y avoir personne...

Flou artistiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant