Je découpe des carottes en petits dés et les ajoute aux oignons qui dorent dans l'huile d'olive. S m'a demandé de préparer une bolognaise. Vachement romantique ça... Moi qui pensais qu'il m'emmènerait au restaurant, ou qu'il s'en chargerait au moins. La bolognaise je sais faire, et comme il faut. Mon ex était maniaque, il fallait que tous les légumes soient minutieusement coupés en petits morceaux et que la sauce soit faite avec des tomates fraîches.
Quand le ragoût est prêt, je cuis des spaghettis dans une eau bouillante agrémentée d'huile d'olive et de gros sel. Nous dînons enfin sur la table qui trône au milieu de la cuisine. S déguste mes pâtes sans un bruit, je l'observe et mange à mon tour.
- Comment vous les trouvez ?
- C'est pas vrai. Même à table tu parles ? Elles sont délicieuses, vraiment, et elles le seraient encore plus si tu accordais du répit à mes tympans.
- Premièrement merci, et puis laissez-moi vous dire que vos tympas sont explosés avec la musique que vous écoutez.
Il lève les yeux vers moi puis les baisse à nouveau vers son assiette. Je tape du pied contre le sol et finis mon assiette la mâchoire posée sur ma main.
- Tiens-toi bien et arrête de bouder.
- Mon ex m'obligeait à me tenir impeccablement à table. Je peux bien profiter de me tenir comme je veux maintenant qu'il n'est plus là. À moins que vous ne vouliez prendre sa place.
Il sourit et secoue la tête. Lorsque nous avons fini de manger, je débarrasse la table et fais la vaisselle. Il me demande d'attendre là puis se dirige vers l'entrée, il se retourne puis lève la main dans ma direction.
- Tu fumes, j'avais oublié. Viens si t'en as envie.
Nous allons fumer une cigarette à l'extérieur et je le toise, je ne supporte pas cette façon qu'il a de me regarder. Comme si j'étais une proie. Il avait l'air prêt à tout pour me séduire dans ce bar, et maintenant le voilà désinvolte. Il m'intrigue vraiment et je ferais mieux d'écrire ce qu'il m'inspire avant que j'en perde une miette. Un garçon qui se sent supérieur, qui ne supporte pas les bavardages inutiles et qui a de l'expérience.
- C'est quoi votre travail ?
- Ça rapporte beaucoup d'argent.
- Alors pourquoi vous portez ce genre de fringues ? J'adore hein, je vous assure. Mais...
- La pause clope est terminée. On rentre.
Il me demande de la fermer mais il évite mes questions. Ce type est quand même bizarre. Que gagne t-il à apprendre la sexualité à une novice en la matière en échange de... rien. Je ne crois pas une seule seconde au fait qu'il ait craqué sur moi. Il semble plus agacé qu'autre chose. Mais ce doit être un homme de parole. S m'accompagne dans la chambre et m'assied sur le lit.
- Tu as déjà eu un orgasme au moins ?
- Euh oui... En plaisir solitaire.
- Comment ?
- Je caressais mon clitoris...
- Leçon numéro 1 : apprendre à connaître son corps.
Suivant les ordres de S, je retire ma culotte. Je la respire sans le quitter des yeux, l'odeur réveille quelque chose en moi. Elle est chaude et humide, je l'éloigne de mon visage et la regarde comme si elle appartient à celle d'une femme que j'ai toujours désirée. Je la sens de nouveau en fermant les yeux, une forte odeur suave s'immisce dans mes narines. J'essaye tant bien que mal de chasser ces pulsions de mon esprit, mais je me résous à me laisser aller. Après tout, c'est pour ça que je suis là.
Je me lève et me retrouve face au mon miroir. Je veux être désirable, pour moi-même, et pour lui. Je dénoue mes cheveux et les agite sauvagement, je retire ma robe et la laisse glisser sur ma peau. Je frisonne à son contact. Elancée, j'admire mon corps que je dandine, je regarde mes fesses et les attrape fermement. J'ai toujours eu cette habitude de me regarder longuement, mais cette fois c'est différent, je me dévore du regard. Autant que S le fait. Ces envies qui me collent à la peau depuis trop longtemps me torturent.
Je me jette sur le lit et une sensibilité toute nouvelle s'empare de moi, le plaid de velours au contact de mes jambes, la lumière tamisée, le son de la nuit.
- Touche ta cuisse.
Mon majeur explore circulairement ma cuisse tandis que je laisse ma tête se renverser et sans aucune réflexion mes doigts se mettent naturellement à effleurer ma peau et mes yeux à admirer ce tableau que je m'offre. Je garde en tête que S observe tout ce que je fais, et ça m'excite. Plus j'approche de mon entre-jambes, plus je frisonne. Et une chaleur naît dans mon bas ventre.
- Attends. Laisse tes doigts remonter le long de ton ventre jusque tes seins.
Je suis le son de sa voix rauque et feutrée. Mes doigts se baladent sur ma peau comme animés par la mélodie de ses mots. Comme j'aime ces frissons que je n'avais jamais été capable de provoquer. J'empoigne brusquement mon sein.
- Roule ton téton entre ton pouce et ton index.
La pression que j'exerce augmente considérablement mon plaisir. J'ondule et trépigne d'impatience. Je me mets à geindre doucement.
- Arrête. Effleure ton cou, puis le contour de tes lèvres.
Je stoppe mes caresses et suis ses ordres. J'entre-ouvre la bouche, mon souffle m'excite de plus bel. Je réalise que pour la première fois, mes doigts provoquent du plaisir ailleurs que sur mon clitoris. Pour la première fois, je veux emplir de volupté tout ce corps si longtemps délaissé. La tension ne cesse de grandir. Je regarde S, et avec sa pose désinvolte, il me fait de l'effet. J'aime comme il mâchouille ce cure-dent. Je l'imagine mordre mes tétons et je soupire. Il m'oblige à prolonger encore et encore l'envie de toucher mon entre-jambes.
- Maintenant, allonge-toi sur le ventre.
D'un oeil extérieur, on pourrait imaginer que je prend la pose. Les draps froids au contact de ma peau ardente augmente ma sensibilité.
- Et maintenant ?
- Je voulais juste voir tes fesses. Retourne-toi.
Je le fais puis mes doigts recommencent à parcourir mon corps puis s'arrêtent sur ma fleur que j'effleure.
- Lèche ton index. Voilà comme ça, rajoute ton majeur, puis ton annulaire. Fais des va-et-vient. Comme ça. Accélère.
Je ferme les yeux et imagine que c'est le sexe dur de S. Comme une queue en érection doit être agréable. Il m'ordonne d'effleurer mon clitoris humide et gonflé, j'appuie et d'un mouvement rotatif je le caresse dans une ondulation de plaisir. Puis mes mouvements deviennent plus saccadés. Le plaisir monte encore et encore. Je suis sur le point de jouir.
- Arrête. Entre un doigt en toi.
Mon majeur entre sans difficulté dans mon intimité humide. Ma respiration haletante mêlée à l'atmosphère enivrante me fait tourner la tête. Je fais mon doigt s'enfoncer plus profondément en adoptant de régulier va-et-vient.
- Ajoute un autre doigt.
J'essaie mais je suis trop étroite. Il le remarque et ouvre grand les yeux puis fait la moue.
- C'est pas grave. Utilise ton autre main pour masser ton clito.
Mon bouton d'or se gonfle sous mes doigts qui s'activent pour mon plus grand plaisir. Je gémis de plus en plus fort, je me crispe et accélère la cadence. Je me ressers autour de mon doigt et le plaisir atteint son paroxysme. Un orgasme insupportable. Je me cambre puis mon corps pris de légères convulsions se relâche. Je reprend mon souffle et regarde S, les yeux plein de fougue.
- Bien, c'était pas mal. Tu peux passer la nuit ici, bonne nuit Gail. À demain.
- Tu ne dors pas avec moi ?
- Non. J'ai du boulot.
J'acquiesce et épuisée, m'effondre sur le lit.
VOUS LISEZ
Inspire-moi
Short StoryAbby est romancière. Ses histoires érotiques sont toute sa vie. Mais comment trouver l'inspiration quand l'homme qui partage votre vie est impuissant ? Aussi, Abby prend ce qu'elle juge être la meilleure des décisions : quitter Davon, son mari, pour...