Le soleil couchant est magnifique, il peint le ciel d'une palette allant du rose au violet. Paisiblement installée sur le Porsche de la maison, j'observe les volutes de fumées se mélanger aux couleurs. Tandis que ma cigarette se consume, j'aperçois S au loin, sa démarche est rapide et brutale, il semble en colère. Sans que je ne puisse le contrôler, mon cœur se met à battre à tout rompre. Et cette fois, ce n'est pas de l'excitation mais de l'inquiétude. La malice dans ses yeux a disparue, je n'y vois plus qu'une tâche sombre qui m'oppresse.
- Qu'est-ce qu'il se passe S ?
Il s'empresse de m'arracher la cigarette des mains et de la balancer au loin.
- Mais ça va pas ! Qu'est-ce que tu as ? Renchéris-je
- J'espère que tu n'as pas été une fille sage.
- Oh ! C'est encore un de tes jeux tordus ?
Il roule des yeux et pose un doigt sur mes lèvres, je souris légèrement et hausse les épaules. Ne cessera t-il donc jamais de me surprendre ?
- Une très méchante fille, je n'ai rien préparé pour le dîner, balbutié-je sous ses doigts.
Il se place derrière moi puis joint mes mains dans mon dos, il approche son visage de mon oreille et la chaleur de son souffle me fait frissonner.
- Tu sais c'que je fais aux filles désobéissantes ? Je les baise jusqu'à ce qu'elles n'en puissent plus, me chuchote t-il, sèchement.
Après avoir claqué la porte de sa salle exquise, il se retourne vers moi puis me jette un regard animal. Il se rue sur moi et m'embrasse comme si sa vie en dépendait, ses lèvres contre les miennes sont plus sauvages, plus brutales, il ne me ménage pas. Tandis qu'il dévore ma bouche, je déboutonne son jean puis, m'arrachant à lui, je le tire vers le sol. Nous nous déshabillons l'un l'autre aussi vite que maladroitement mais je le désire sans fioritures et il semble déchaîné.
À ce moment, je ne suis plus qu'une boule d'énergie sexuelle prête à se livrer à lui, il exerce un tel pouvoir sur moi. La pression de ses doigts sur ma peau, la morsure qu'il laisse sur mes lèvres, le berceau de mon plaisir qu'il laisse humide et avide de lui. Il claque l'un de mes seins tandis qu'il mordille mon téton, je gémis et me tortille tant la douleur est agréable, tant le plaisir est intense. Je pourrais le suivre dans le moindre de ses désirs. Deux de ses doigts ne tardent pas à se frayer un passage en moi, il les active rapidement et lorsque je commence à trembler, il s'arrête net puis les enfonce dans ma bouche. Il pousse aussitôt sur mes épaules pour me mettre à genoux. Il est plus rapide, plus brut, plus froid. Je déglutis et soulève les yeux pour le regarder, ses sourcils sont froncés. Il attrape fermement mes cheveux pour me guider jusqu'à sa queue.
- Suce-la, ordonne t-il
J'ai peur de mal m'y prendre mais je commence à lécher la peau douce de son gland rose, d'une main j'empoigne sa verge et entame des va-et-vient.
- Pose tes mains sur tes cuisses, jette t-il.
Je m'exécute alors qu'il pousse désormais ma tête à avaler son intimité. Il rythme les aller-retour de ma bouche, je peine à respirer correctement mais j'adore entendre ses râles rauques. Il s'enfonce plus profondément dans ma bouche et mon reflex nauséeux me pousse à me retirer.
- Qui t'a demandé d'arrêter ? Lève-toi !
Je ricane tout en essuyant les larmes qui coulent sur mes joues.
- Tu ne rigoleras plus dans un instant.
- Baise-moi et j'arrêterai.
Qu'est-ce qu'il est sexy quand il prend cette voix autoritaire, j'adore me prêter au jeu de la fille désobéissante. S va chercher une corde épaisse dans l'un de ses tiroirs et il écarte mes jambes pour faire six fois le tour de chacune de mes cuisses, il passe ensuite autour de mes chevilles et noue la corde qu'il fait remonter jusque mes bras qu'il entoure six fois chacun. L'aisance et l'élégance avec laquelle il le fait m'épate autant que la première fois. Il va ensuite chercher un préservatif qu'il s'empresse d'enfiler. S me pousse sur le lit, je me retrouve sur le ventre, les pieds à terre. S caresse mes fesses du bout de la corde.
- Relève ton petit cul.
Je pousse ma croupe en arrière et il me fouette aussitôt avec la corde, je gémis naturellement. Il recommence, de plus en plus fort, autant que la douleur, le plaisir monte. Comme si l'un ne pouvait pas exister sans l'autre. Je tremble à chaque contact sur ma peau que j'imagine toute rouge. S crache sur mes fesses puis commence à frotter ma fleur de son gland, il entre en moi d'un coup franc. Je hoquete de surprise, c'est si bon de le sentir enfin dans mes chairs. Il attrape mes fesses et claque contre elles avec force et lenteur.
- S... Baise-moi comme ça...
Il gémit et active le rythme, il laisse toute sa longueur entrer en moi, j'ai un mouvement de recul, gênée par la douleur. Il se retire, me retourne avec aisance, puis tire sur la corde, mes jambes se fléchissent et se relèvent. Il attrape mes flancs et recommence à me pénétrer plus rapidement cette fois, je gémis si fort, le plaisir est inssuportable, j'aimerais pouvoir me tortiller en tout sens mais ces cordes m'en empêchent, elles m'obligent à contenir tout le plaisir lancinant en moi.
- C'est ça que tu mérites Gail. Regarde-moi, vaucifère t-il.
S entoure la corde autour de son poignet pour la maintenir tendue et de son autre main, il m'étrangle. Nos regards sont braqués l'un sur l'autre, le mien lui hurle de me baiser encore et encore, le sien me rappelle que je lui suis soumise, qu'il me contrôle, qu'il est le maître de mon plaisir. Ma tête est sous pression, l'oxygène me manque, je n'en peux plus, son regard s'assombrit au rythme de ses coups de reins effrénés. Il tire encore un peu plus sur la corde facilitant la stimulation de mon point G. Les étoiles brûlent, les étoiles arrivent par milliers. J'aggrippe les draps et soulève le bassin dans un ultime gémissement, mon orgasme est si puissant que les larmes coulent sur mes joues.
- J'adore tes jeux S, soufflé-je
- Tu crois que je joue ? Je pourrais te tuer si je le voulais.
Son emprise sur ma gorge se veut plus ferme. Ses râles sont de plus en plus intenses, sa respiration haletante rompt l'air, il se retire soudain, balance le préservatif de l'autre côté du lit et s'approche de moi, il caresse sa verge dans de rapides va-et-vient puis il se déverse sur mes seins. C'est particulièrement excitant bien qu'osé. Il va chercher de quoi m'essuyer puis me défait de mes liens. Je cherche son regard mais il semble le fuir.
- C'était génial S...
Sa mine est renfrogné, il préfère ignorer mon commentaire.
- Je vais me coucher, bonne nuit Gail.
- Ça te tuerait d'être agréable de temps en temps ?
- Je ne suis pas là pour ça, rétorque t-il en claquant la porte.
Je me retourne encore et encore, je force sur mes yeux pour regarder l'horloge ; 3h48. Je grogne, incapable de trouver le sommeil. Hier, S semblait apprécier ma présence, il a même finit par s'ouvrir un peu plus à moi, aujourd'hui il semble me détester... J'ai bien compris, il aime le sexe sauvage mais là... C'était de la colère, de la haine, je sais la reconnaître quand je la vois ; mon ex mari me l'a bien appris. Mon cœur est lourd, ne pas lire en lui m'est invivable, l'avoir loin de moi m'est inssuportable. Tout cette histoire est surréaliste, mais je suis trop fatiguée pour me poser davantage de questions. Je bondis sur mes pieds et m'empresse de rejoindre S dans le salon.
Un léger halo de lumière passe à travers la fenêtre, la pénombre me laisse admirer la fine musculature de S. Il a un bras sous la tête et l'autre sur son ventre, il est endormi et son visage semble si paisible, ses mèches blondes caressent ses pommettes. Je m'allonge auprès de lui aussi doucement que possible puis je pose ma tête sur son torse. Je soupire, soulagée d'être à ses côtés. Il sursaute et fronce les sourcils en ma direction.
- C'est moi S... Tout va bien, susurré-je
Il repose sa tête puis me serre contre lui en inspirant, à ce moment une pluie de frissons parcourent mon échine, mon cœur hurle de bonheur et je ne peux me retenir de sourire, blottie contre lui.

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Inspire-moi
Short StoryAbby est romancière. Ses histoires érotiques sont toute sa vie. Mais comment trouver l'inspiration quand l'homme qui partage votre vie est impuissant ? Aussi, Abby prend ce qu'elle juge être la meilleure des décisions : quitter Davon, son mari, pour...