Tu sais, tu me manques.
Un peu, beaucoup, passionément... A la folie ? Peut-être pas à ce point là mais, en tous cas, ta présence à mes côtés me manque.
Tu sais, j'aimais bien le théâtre. Surtout parce que tu en faisais aussi, parce que grâce à ça, on pouvait se voir une fois par semaine pendant deux heures. Bien sûr, nous n'étions pas seules mais je te voyais.
J'aimais bien ta maison à côté du terrain de jeux avant que tu ne prennes un appartement que j'aimais bien aussi. D'ailleurs, il a été vendu et c'est nous qui avons dû le vider...
J'aimais bien quand on partait se promener. Je me plaignais parce que j'ai jamais aimé marcher mais comme tu avais arrêté de faire du théâtre, on ne se voyait plus beaucoup... Aux vacances, quelquefois pendant les week-ends mais plus toutes les semaines.
Et, un an après que tu aies arrêté le théâtre, je t'ai à nouveau revue souvent. Tu venais à la maison avec ta boule à zéro. Tu restais la plupart du temps devant la télé parce que tu avais du mal à marcher, la chimiothérapie n'aidait pas à te faire sentir réellement bien...
Le jour de mon anniversaire, mon père m'a dit que tu pouvais mourir tous les jours. En égoïste, j'ai vite oublié cette nouvelle, je l'ai cachée dans un coin de ma tête et j'ai pris mon premier nouveau téléphone.
Et un jour, peu après la rentrée scolaire, en me levant pour aller prendre mon petit déjeuner, je vois mes parents faire une tête bizarre. Ma mère pleurait. Papa m'a dit que tu étais morte pendant la nuit mais que tu n'avais pas souffert grâce à la morphine. Ça ne m'a pas rassuré et j'ai pleuré. Je suis quand même allée au collège ce jour là. Et lorsque mes amies ont vu ma tête de déterrée, elles m'ont demandé ce qui n'allait pas. Je leur ai dit et l'une d'entre m'a dit "de toute façon on crève un jour". Je voulais une épaule sur laquelle pleurer et la seule chose que l'on m'a dite était une réalité évidente qui faisait mal. Personne ne m'a réconforté. Et en rentrant, ma mère m'a dit que j'étais forte.
Pendant le trimestre là, j'me suis tapé des notes de merde. Un dix et un cinq et demi sur vingt. Ça a fait mal à ma moyenne de dix sept. A moi aussi d'ailleurs parce que du coup, j'me faisais engueuler.
Maman est tombée en dépression. Je le savais mais je n'arrivais pas à la tirer vers le haut. Elle a démenti cet état jusqu'à ce qu'elle aille mieux. Elle n'a plus de parents. Penses tu qu'elle va bien maintenant ? Je n'en suis pas sûre mais elle le paraît donc je souris avec elle.
Mamie, je t'aime.
Je regrette beaucoup de choses que l'on aurait pu faire mais je souris parce que je t'ai aimé pendant ton existence et encore maintenant que tu es partie.Cancer de merde.
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Histoires tranquilles à lire un jour de pluie
AcakHistoires courtes, sans queue ni tête, pour vous faire sourire, sentir plus léger et peut-être même vous émouvoir.