Merci d'être à mes cotés, j'ai peur d'oublier, et pour te remercier du jus d'orange que tu m'as offert, je te confie ma mémoire.
Alors à toi, malade de la chambre d'en face, je t'écris cette lettre :
''L'odeur de renfermé, les murs entièrement blanc, le bip bip infernal de l'électrocardioscope. Ma gorge est tellement sèche, mes yeux irrités, mon bras est terriblement lourd. Encore aujourd'hui, mon cœur est en bataille, déchiré par ton image, noyé dans mes larmes. Je ne cesse d'imaginer avec ce que l'on m'a raconté, cette voiture rouge à contre sens, ce virage que l'on a pas su prendre, ton visage apeuré, tes yeux affolés, ton cri, la chute, plus rien. Heureusement que tu est là, tu as su me raconté qu'une éternité après, des lumières bleu et rouge, l'odeur désagréable du sang, des gens qui nous parlaient, mais tu ne t'es pas souvenu ce qui s'est passé ensuite.
On s'est réveillés, moi dans la chambre 203, toi dans celle d'en face. Tu as accouru dans la mienne, je me souviens de tes longs sanglots qui ne s'arrêtaient pas, tu ne cessais de me dire que c'était de ta faute. J'ai commencé à pleurer, pas parce que j'étais heureuse de voir que tu était en vie, juste parce que tu avais l'air de tenir a moi, alors que moi, je ne ressentais pas cette émotion. Je me souviens quand j'ai lâchée la fameuse question qui passait en boucle dans ma tête, tes yeux une nouvel fois écarquillé, ta bouche légèrement ouverte, puis ma respiration s'est accélérée pour une raison inconnu, les bip bip de ma machine se sont emballées.
Alors je me rappelle des infirmières qui t'ont remmenés dans ta chambre. Elle m'ont apporté une brique orange, je l'ai bu tranquillement malgré un goût étrange et nostalgique, puis je me suis endormis, et je nous ai vu en rêve. Et je me suis souvenue, souvenue de ce goût. Le goût amer jus d'orange que tu m'avais donner quelques années auparavant, devant le lycée, un après midi d'automne, le goût amer du jus d'orange après avoir pleurée.
Alors aujourd'hui je te rencontrerai pour la première fois depuis mon nouveau moi et je te reposerai la question, la même qu'hier, la même que celle du jus d'orange : '' Qui es tu ? ''
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Oxymore de sentiments
PoesiaVoici quelques mots, que je n'ai pas pu dire, que je n'ai pas pu montrer, alors je les ai rassemblés dans un recueil de poésie et de lettres. Pour lui, pour elle, pour vous, ce ne sont que quelques mots, mais a mes yeux, ce sont mes sentiment inexp...