Respirer de la farine, c'est nul

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Comme je suis toujours mon régime à la lettre, je me suis retrouvé où ? Je vous le donne dans le mille: en Érèbe. Le paysage n'avait pas changé d'un grain de poussière et reste un cadre toujours aussi chaleureux: température ambiante de 250°C à l'ombre et 500°C au bord de la plage noire de cendres, la couleur de l'eau toujours aussi magmatique... Il y avait toujours cette horrible odeur de souffre qui vous prend les narines et vous en fait des noeuds-pape: nettoyage des sinus express. On ne pouvait toujours pas apercevoir le pseudo-ciel de cet endroit à travers la brume jaunâtre qui se trouvait au dessus de nous. Et le pire dans tout ça, c'était l'horrible éparpillement d'os plus ou moins humain qui recouvraient la quasi-totalité du sol, comme si ils étaient les liants d'une structure immonde.

Je me trouvais face au trône de SMCO, comme à chaque fois, et remarque que celui-ci avait changé. Il était plus grand, majestueux et prestigieux qu'auparavant. De la lave coulait abondamment sur les accoudoirs du trône qui était maintenant fait d'or. Sur le dossier étaient dessinées des scènes de batailles certainement déjà passées ou futures, qui sait. Depuis le début du rêve j'entendais des cris au loin, je décide alors de "flotter" (sensation très étrange au passage) vers ces cris. Les plaintes douloureuses émanaient d' un gouffre qui abritait un fleuve de lave. Au bord de ce fleuve ce trouvait une multitude de monstres armées jusqu'au dents : cyclopes, femmes-serpents, dame avec des cheveux en feu et une jambe de métal..., mais aussi une douzaine de jeunes adolescents de mon âge en armures. Au centre se trouvait SMCO et ses deux acolytes. Un peu plus en retrait derrière, il y avait environ deux douzaines d'hommes aussi grands voir plus grands que SMCO. Certains lui ressemblaient comme deux gouttes d'eau et seule leur couleur de peau différait. Les autres, ceux qui étaient plus grands, avaient tous des pattes de reptiles et des dreadlocks. Tous les regards étaient posés sur SMCO. Ce dernier avait les mains dans le fleuve de lave (Ça doit faire chaud je me suis dit...), de la sueur perlait sur son front et ses muscles étaient tendus à l'extrême. Sur l'autre rive se trouvait une jeune femme fantomatique, mais toutefois d'une extrême beauté. Les traits de son visages étaient crispés de colère, ses mains effectuaient de grands gestes précis, vifs et étranges. Elle psalmodiait une sorte de rituel. Sa voix exhumait la haine pure, elle criais presque, d'un ton plein de reproches, de colère et de frustration.

Cela faisait maintenant plusieurs minutes que j'étais forcé à assister à cette scène, et je commençais à m'endormir dans mon propre rêve ( C'est le comble de l'ironie ) sans que rien ne se passe. Ce n'est qu'au bout de 15 minutes que les choses se précipitent. La femme tombe dans les pommes et SMCO retire ses mains du fleuve-lave et se relève tant bien que mal. Fier de son action, il hurle au fleuve la phrase suivante: <<PAR LA PROPHÉTIE, JE VOUS LIBÈRE. Aidez-moi à accomplir mon destin, notre destin...>>. Après ces mots, le fleuve de lave se mit à bouillir (sérieusement, de la lave qui bouilli?) et plusieurs entités fantomatique en sont sorties. Elles étaient de toutes les tailles, de tous les sexes. Il y en avait des musclés, des laids, des beaux... Après avoir étudié la zone, chaque entité se dirige vers chaque adolescent. Ceux-ci ont fortement inspiré les entités et se sont évanouis après l'avoir fait. Les monstres, heureux comme des enfants à Noël, les ont ramassés et les ont emmenés sur des brancards. Seuls Mister Bronzage et Mageur d'Agraffeuse sont restés conscients. Ils avaient l'air épuisés mais on distinguait une lueur de satisfaction dans leurs yeux.

Étant beaucoup trop loin, je ne pouvais entendre ce que SMCO et ses "enfants" se sont dits. Mais on voyait qu'un nouveau sourire machiavélique commençait à se dessiner sur les lèvres de SMCO. Quand soudain, quelque chose que je n'avais pas remarqué m'effraya. C'était une des entités qui s'était déplacée jusqu'à moi. Contrairement aux autres, celle-ci n'avait pas l'air assoiffée de sang. On pouvait lire dans ses yeux un peu de bonté. Il y avait également son aura qui differait des autres. La sienne était moins noire et plus bleutée. Depuis qu'elle m'avait effrayé, elle effectuait un mouvement étrange. J'ai mis un moment a comprendre ce que ce mouvement signifiait. J'ai donc inspiré profondément et aspiré l'entité.

Comment vous expliquer qu'inspirer un fantôme est très désagréable? Imaginez-vous respirer constamment de la farine. Cela vous chatouille, vous gêne et vous avez envie d'éternuer sans y arriver. C'est donc comme cela que s'est fini mon rêve : un adolescent accroupi par terre, les mains à la gorge et les yeux rougis. Puis qui s'évanouit dans son propre rêve.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 17, 2017 ⏰

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Le fils du Temps (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant