•CHAPITRE 29•

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Après cette petite escapade plus que plaisante dans ce parc, Nathan me raccompagne chez moi. J'espère vraiment que mes parents seront compréhensibles. On fini par arriver devant chez moi. En vrai, Nath' n'est qu'à vingt minutes de chez moi en voiture. Ça va, je m'attendais à beaucoup plus.

- Bon, je pense que nos chemins se séparent maintenant. Merci pour tout ! Je te tiens au courant de la tournure des évènements, dis-je.

Dès que Nathan va s'en aller, l'enfer va commencer pour moi. Je n'ai pas vraiment envie de faire face à ça, mais je suis obligé.

- Oh, ne t'en fais pas pour ça ! Tu sais très bien que tu peux compter sur moi. Je ne suis pas loin, tu sais où j'habite donc s'il y a quoique ce soit, tu prends ta voiture et tu viens chez moi. Il y a le parc à côté, on pourra aller se changer les idées, me dit Nathan. Sa voix m'apaise.

J'adore sa façon de penser. Il est tellement attentionné. Je ne suis pas habitué à ce genre de comportement, mais c'est vraiment bien de se sentir un minimum " aimé ".
On n'ose pas se regarder.

- Bon, c'est l'heure ! Je te laisse, à plus Nathan,
dis-je à l'homme auprès de moi.

Je ne sais pas quoi faire, l'embrasser, lui faire la bise, lui prendre la main ? Merde ! Alerte ! Alerte ! Je décide de lui laisser faire le premier pas. Je pense que lui aussi, il ne sait pas quoi faire. Il approche sa joue de la mienne, donc on opte pour une bise. Sur cet "au revoir", il s'en va.

Allez Clark, c'est maintenant que tout va se jouer !

Je m'approche, non rassuré, vers la porte d'entrée, et entre sans frapper. J'enlève mes baskets et je dépose mon sac devant l'entrée. Il est 20 h à peu près, et je vois que tout le monde est autour de la table, en train de manger le repas. Tous les regards sont braqués sur moi en entendant la porte se refermer. Je me dirige vers eux.

- Bonsoir maman, coucou James, bonsoir papa... dis-je tout en gardant mon calme.

Je ne reçois que la réponse de ma mère et de mon frère. Mon père ne m'adresse aucun regard, ni aucune parole.
Je m'installe à la dernière place qu'il reste autour de cette table.

- Est ce qu'on va pouvoir parler un jour de ma situation ? J'aimerais savoir ce que vous en pensez ? Ou même j-

- Tu veux savoir ce que je pense ? Je pense que tu fais une belle connerie ! Comment peux-tu être tombé aussi bas ? Je n'accepte pas ta situation et je resterais sur ma position Clark ! J'espère vraiment que ce n'est qu'une passade ! Ou sinon, tu peux dire au revoir à la maison, mais aussi à moi, dit mon père en me coupant dans ce que je m'apprêtais à dire.

Sur ces derniers mots, il replonge sa tête face à son assiette et mange, comme s'il venait de ne rien dire. Ça me choque et ça me blesse qu'il prenne les choses de cette façon. C'est ma vie, mon bonheur non ? Je n'en crois pas mes oreilles. Je garde la rage mélangée à la tristesse en moi et je laisse parler James. Il est vraiment important pour moi. Je le regarde et il essaye lui, de me regarder.

James : moi, je ne sais même plus quoi en penser. Je m'en fous personnellement que tu sois gay, bi, ou autre mais je n'apprécie juste pas le fait que tu m'ai caché la vérité. C'est horrible pour moi. Mets toi à ma place. Après comme dit papa, ce n'est peut-être qu'une passade et que tu vas te rendre compte que justement, ce n'est pas du tout toi. Après moi, je pense aussi que, si tu es heureux, tout ira pour le mieux qu'on l'accepte ou non.

Je vois bien que dans ses paroles, il est parfois hésitant et il lance des regards à mon père.
Il a peur de sa réaction.

- Merci James... Et toi maman ? lui demandais-je en me retournant vers elle.

- Euh... Mon avis est très partagé, mais pour ma part, ça va le faire. Je ne comprends pas forcément ton orientation sexuelle, mais tant que mon fils, il est heureux, je serais là pour le soutenir. Après- dit ma mère avant d'être interrompu par mon "géniteur".

- COMMENT PEUX-TU ACCEPTER LA SITUATION SOPHIE?! TON FILS, IL AIME LES GARÇONS ET TU TROUVES ÇA NORMAL ! C'EST BON, J'AI EU MA DOSE POUR CE SOIR, JE M'EN VAIS ! MAIS JE VOUS PRÉVIENS, JE VEUX QU'À MON RETOUR, TU SOIS PARTI D'ICI CLARK!
Hurle mon père.

Et là, mon père dégénère. Maman s'en prend pleins la tête par ma faute. Il se dispute en face de James et moi. Je ne peux plus supporter mon père. Je me lève brusquement de la chaise, et me mets à crier, vu que parler ne suffit pas à mon père.

- JE PEUX PARLER ?! C'EST BON, JE M'EN VAIS DE LA MAISON ! SI TU NE VEUX PAS PRENDRE EN CONSIDÉRATION MON BONHEUR PAPA, JE M'EN VAIS ET C'EST COMME ÇA ! JE SUIS DÉSOLÉ DE NE PAS ÊTRE COMME TOUT LE MONDE ! MAIS JE NE SUIS PAS DÉSOLÉ SUR LE FAIT, QUE JE ME SENTE MIEUX AVEC UN GARÇON QU'UNE FILLE. TU N'AS PAS À METTRE TA VESTE, JE RÉCUPÈRE MES AFFAIRES ET JE ME CASSE, criais-je en tapant dans le meuble près de moi et en me levant.

À la fin de mon monologue, personne ne parle. Je monte à l'étage, dans ma chambre en ne laissant plus personne parler.
Je récupère le maximum de choses pour survivre quelques jours hors de la maison.
Je redescends après une dizaine de minutes et je sors en frappant bien fort la porte derrière moi, pour montrer mon mécontentement. En passant, j'entendais mon père gueuler contre ma mère.
Heureusement que c'est mon père, car je ne sais pas ce que j'aurais fait, si ça n'aurait pas été le cas.

Je suis désolé maman...

Je prends mon sac et le mets sur mon dos. Je prends mes écouteurs et mon téléphone et j'écoute de la musique. Je marche... Marche... Marche... Je ne sais pas où encore, mais je ne veux pas m'arrêter. Est ce que je demande de "l'aide" à Nathan?Je ne sais pas encore. Il est un peu la source de mes problèmes, car il m'a ouvert les yeux sur moi-même. C'est bien, mais aussi mal. Dire qu'en une semaine, il a su bouleverser ma vie, ainsi que Julia.
Plus les minutes passent, plus j'essaie de me détendre. Putain qu'est ce qui se passe dans ma vie ? Où est-ce que j'ai merdé putain ? Je décide de me poser sur un banc. Il fait un peu froid ce soir. Je suis en train d'attraper un coup de froid. Je ne peux pas dormir dehors, hors de question.
Je ne vois plus qu'une seule chose à faire : partir chez Nathan.
Au moins, avec lui, je vais mieux et il me comprend. Avec la colère, je n'ai même pas pris les clés de ma voiture. De toute façon, avec mon état colérique, j'aurai fait n'importe quoi sur la route.

Je prends mon téléphone entre les mains : contact ➤ Nathan.

Vrrr.... Vrrr... Vrrr... Vous êtes sur la messagerie du 06....

Merde ! Il ne répond pas, qu'est ce que je fais ? Je tente de partir à pied vers chez lui ? 20 min en voiture et à pied ça donne quoi ?
Je commence la route avec la musique. Je me creuse la tête pour savoir où est ce que ça a bugué dans ma vie....

Une heure s'est écoulée...

J'arrive devant chez Nathan. Il est 22 heures. Dort-il ? Il m'avait dit qu'il se couchait vers 1 h du mât, donc je ne crois pas.

*Toc, toc, toc...*

La porte s'ouvre et Nathan est devant moi avec une petite mine fatiguée.

- Coucou... dis-je tout doucement.
Je ne sais pas pourquoi, mais en une fraction de seconde, l'homme qui essaie de ne pas trop montrer ses émotions, disparaît et je sens une énorme boule monter dans ma gorge.

Non, non, non pas maintenant !


- Boh ! Qu'est-ce que tu fais là ? Rentres, tu vas attraper froid !
me dit le jeune homme avec les cheveux ébouriffés.
Il dépose sa main sur mon épaule et j'entre. Son appartement a l'air sympa, mais pour le moment, ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus. Ce qui compte pour moi actuellement, c'est de ne pas craquer !

Non Clark retiens-toi... Re...

Et là, je n'en peux plus ! Je me laisse tomber sur le sol et je vide toutes les larmes de mon corps. Je n'entends plus rien et je ne vois plus rien. Je veux m'arrêter, mais impossible. Je me sens vide.
Plus les secondes passent, plus je me calme et reprends mes esprits.

Je constate que Nathan est près de moi et il essaye me remonter le moral.
Qu'est-ce que je ferais s'il n'avait pas été là ? Je me lève et sors de l'appartement pour prendre un peu de l'air. Je suis suivi de très près. J'entends le verrouillage de la porte.

- Je sais ce qu'il te faut ! Suis-moi, me dit Nathan.
Je me calme encore plus en le suivant. On finit par se retrouver dans le parc où on était il y a quelques heures auparavant. Même petit lac, même endroit secret. On s'installe à la même place que cette après-midi.

- Quand tu te sentiras prêt, je suis là pour t'écouter. Tu peux crier autant que tu veux, tu peux pleurer, rigoler... Tout est permis. Je veux qu'après ce passage ici, tu te sentes léger et mieux ! D'accord Clark ? me dit-il en passant sa main dans mon dos.

Hors Contrôle [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant