Craft #2 - Noël, envies de meurtre et Tata Josie

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Le mot de l'auteur :

Décembre 2017

Voilà voilà, enfin une nouvelle publication ! Cette fois-ci, c'est à moi, Els, de vous offrir un craft. J'ai suivi une idée trouvée sur internet (ici : http://www.writersdigest.com/prompts/finish-sentence-8-trapped-inside). L'idée était de commencer une courte scène avec "Ce n'était pas la première fois que j'étais piégé.e dans un.e ________, mais c'était la première fois que je devais m'échapper pour sauver une vie. Voilà ce qu'il s'est passé." J'ai pris un peu de libertés avec cette phrase pour vous pondre ça, et, afin de rester dans le thème des fêtes, j'ai abordé un repas de famille - événement que nous adorons tous, bien évidemment. J'ai été, naturellement, relue par Sayn, et nous espérons que ce craft vous plaira !

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J'ai déjà été bloqué à un repas de famille.

Je veux dire, les autres fois, lorsque je croisais le regard vide de ma tante, je m'imaginais toutes les manières possibles de la tuer pour filer en douce. Mais je ne suis jamais passé à l'acte : je sais que Maman s'énerverait. Et, avoir une Maman énervée sur les bras, c'est la dernière chose dont j'ai jamais eu besoin.

Mais, ce coup-ci, c'est la première fois qu'une vie dépend de ma capacité à échapper aux débats politiques stériles qui animent ces idiots.

Quand je dis une vie, ce n'est pas n'importe quelle vie. Seigneur, qui eut cru qu'un jour je recevrais un tel message ?

"Lucy danger. Venir immédiatement."

Une chose qu'il peut être utile de savoir : lorsque Scott utilise le mot « immédiatement », il entend que tu dois être juste à côté de lui - au garde à vous - avant d'avoir même reçu le message. Oui, sauf que voilà le problème. Je ne peux décemment pas tuer Tata Josiane, et je n'ai pas encore trouvé d'autre moyen de m'échapper.

Et merde.

J'ai beau leur dire que je dois partir, que c'est important, pour le travail - par tous les Dieux, j'ai beau leur dire que je dois sauver une vie, ils ne veulent rien entendre. "La famille, c'est important", qu'ils disent. Plus important que l'avenir de notre Monde, apparemment.

Et si je disais à Scott que je ne peux pas venir ? Peut-être qu'il s'énerverait tellement qu'il viendrait m'aider..?

Non, on est d'accord, Scott ne bougerait pas son cul pour moi.

Et merde.

Je peux toujours tenter de simplement me lever et partir sans rien dire. Avec un peu de chance, ils seront trop surpris pour réagir.

Allez, on tente.

Fait chier.

Sans surprise, ma tentative est un échec. J'ai à peine reculé ma chaise que Maman me fusille du regard.

- Où c'est qu'il croit qu'il va, lui ? elle crie.

Et merde.

- Pisser, je tente de marmonner.

- Tu pisses jamais, elle grogne. Pourquoi tu pisserais ? Tu bois jamais, même pas une p'tite bière !

Je reviens doucement à ma place en baissant la tête.

Attention, ne vous méprenez pas. Ma mère est une femme cultivée et bien élevée. Simplement, elle ne tient pas très bien l'alcool. Or, comme je ne suis pas le seul à haïr Tata Josiane et ses comparses appelés "membres de la famille", et bien Maman, elle boit beaucoup pendant les repas de famille.

Mon téléphone vibre une nouvelle fois dans ma poche. Je le regarde furtivement :

"IMMÉDIATEMENT."

Et merde.

Je lève les yeux, croise le regard toujours aussi vide - si ce n'est plus que d'habitude - de Tata Josiane, puis celui, embrumé mais tout de même méfiant, de ma génitrice. Je me demande le temps d'une seconde qui est le plus effrayant entre Scott et ma mère. J'arrive logiquement à la conclusion que Lucy serait une plus grosse perte que Tata Josiane.

Donc, ça vaut le coup.

Et merde.

J'ai déjà été bloqué à un repas de famille. À chaque fois, je croise le regard vide de ma tante et m'imagine toutes les manières possibles de la tuer pour filer en douce.

Il m'a donc été aisé de choisir un plan assez rapidement.

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