Episode 8 : Final

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Enfin, sur pieds, mes valises fermées et ma mère prête devant la porte, mon frère clefs de voiture en main, il était enfin temps pour moi de quitter l'hôpital.

- Ma boulette, tu fais attention à toi à la maison d'accord ? S'inquiète mon père.

- Franck, ne t'en fais pas, j'ai tout prévu, l'apaise Babeth, presque agacée.

- J'ai bien le doit de m'inquiéter pour ma fille ! Riposte-t-il.

- Eh bien je vois que les scènes de ménages entre vous n'ont pas changées, constatais-je.

- Non, tu n'as rien loupé, approuve Yoahn en pouffant.

- Mais, au fait, t'avais pas une copine toi ? Lui demandais-je avec le vague souvenir d'une blonde.

- Elle m'a quitté, elle est repartie en Australie et elle se marie dans quelques jours...

Je lui adressa un léger sourire de compassion avant de partir pour de bon. Chaussures aux pieds, je regarda une dernière fois cette petite chambre qui m'avait accueillie un an mais qui m'en paraissait trois jours; et referma la porte derrière moi. Dans le couloir, je croisa Medhi, tout sourire, Maria, qui courait derrière un brancard mais qui m'adressa tout de même un petit salut; et Sabine, qui avait repris du service aux côtés de Gabi.

- Maman !

- Meg chérie qu'est-ce qu'il se passe ? S'exclame-t-elle en lâchant son sac à main.

- J'ai oublié ma trousse de toilette dans la salle de bain !

- Tu es bien sûre de toi ? J'ai cru te la voir en main... Réfléchi Babeth.

- Justement, je l'avais en main mais je suis repartie à la salle de bain, et je l'ai laissée sur le bord du lavabo.

- Alors va vite la chercher ! J'ai un gâteau au four Margareth !

Pressée, je recouru vers ma chambre, et y entra brusquement. J'ouvris la porte de la salle de bain. Bingo ! Elle était là ! Rassurée, je repartis plus calmement vers la sortie pour retrouver Yoahn et mes parents qui attendaient devant l'ascenseur. Mais juste avant de franchir la porte de la salle de bain, je les entendis. Mon père criait des choses comme "...Qu'est ce que vous faites... Je vous inter...", et j'arrivais aussi à percevoir la petite voie très aiguë de ma mère, et quelques balbutiements de mon frère, mais à peine audible. Et les cris s'intensifiaient, ils se rapprochaient. Toujours appuyée sur le bord du mur de la toute petite salle d'eau, je tendais l'oreille et fini par me pencher complètement pour que ma vue donne exclusivement sur la porte 181 qui était celle de ma chambre. Soudainement, celle-ci s'ouvrit et me fit sursauter. Il était là; mais ce n'était pas lui. Il avait le teint blanc, un jean de plusieurs jours, et les cheveux en broussaille. Aussi, il avait son tee-shirt, son fidèle tee-shirt bleu avec ce grand "M' majuscule qu'il ne quittait jamais. Il me regardait, ne voulant pas croire à ce qu'il voyait. Il avait ce petit air de chien battu, qui lui faisait tout son charme.

- Meier ! J'interdis le sombre alcoolique que vous êtes de s'approcher de ma fille. Meg ! Marc est inconscient ! Il n'a aucune valeur !

Mais mon père n'eu même pas le temps de finir sa phrase que Marc leur claqua la porte au nez d'un seul coup de pied en arrière sans même se retourner. Il me fixait toujours avec ce même air tandis que le silence s'était installer dans la pièce. Mais la malaise présent se brisa quand il se jeta sur moi et m'embrassa. Ses deux mains agrippèrent mes joues, comme s'il ne voulait plus jamais me lâcher. Je ressentais tellement de remords, de chagrin, mais aussi d'amour à travers son baiser, comme si c'était le dernier. Sans qu'il ne s'en rende compte ou même qu'il ne puisse les contrôler, les larmes coulaient à flot sur ses joues, tel un gigantesque soulagement. C'était la première fois que je le voyais comme ça, et je pense même que c'était la première fois que quelqu'un le voyait comme ça. Comme une tortue sans carapace, un escargot sans sa coquille, Marc avait laisser tomber tout ce poids qu'il portait sur son dos était enfin tomber tellement il avait eu peur. Marc Meier était redevenu un petit garçon, juste un petit garçon innocent avec un cœur. Puis il se décolla, sans lâcher mes joues. Et moi, je ne cessais de lui caresser les cheveux, attendant qu'il vide enfin son sac.

Le journal de Meg - Que s'est-il passé ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant