L'empire d'Étropia Tome 2

Prologue

     Des pas résonnent dans le long corridor sombre. Un homme s'enfonce dans les obscurs étages de la bâtisse. Des tableaux familiaux parent les murs de tout le château. Des torches éclairent le couloir et laissent apparaître un long tapis bleu au sol. Il sait ce qui l'attend. Il sait comment tout va se passer. Il a tout préparé.

     Après de longs moments de marche, cet homme vêtu d'un costume sombre et d'un haut de forme bleu marine s'arrête devant une porte imposante. Sa main tremble à peine. Peu de personnes viendraient dans un tel lieu sans être pris de frissons, ou même paralysés par cette sombre atmosphère. L'homme frappe donc sans hésiter la porte de trois coups distincts à l'aide du heurtoir prévu à cet effet. Presque instantanément, la porte s'ouvre et laisse paraître devant lui la salle du trône. L'homme s'avance encore et s'agenouille.
     - Qui es-tu et que viens-tu faire sur mes terres ? Sur les Terres de l'Inconnu ? clame l'homme du trône avec sûreté.
     - Je suis venu dans l'unique but de conclure un pacte avec vous, répond l'autre personne au chapeau.
     - Je ne suis pas intéressé ! Vous pouvez repartir, qui que vous soyez, réplique Léonard. 
     - Si je vous parle de partager certains territoires de l'empire d'Étropia ?
     - Ce n'est pas assez pour moi. Les Terres de l'Inconnu sont suffisamment vastes pour moi seul, finalement.
     L'homme au chapeau peste dans sa tête. Il ne voulait pas faire découvrir son secret dès la première rencontre avec cet homme.
     - Il y a bien un moyen de me convaincre... reprend soudain l'homme au trône. Si vous me proposiez de conquérir l'autre monde, j'accepterais sans hésiter de m'associer à vous.
     - Dans ce cas là...
     L'homme réfléchit. Cette proposition, qu'il n'avait auparavant pas envisagée, l'arrange bien plus que la précédente.
     - J'accepte, conclue-t-il avant que l'autre homme ne change d'avis.
     - Votre nom ? ajoute Léonard.
     - Je suis Philibert. Mais appelez-moi Phil.
     Les deux hommes se serrent la main, avec un air satisfait.