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26 novembre 2019 - Toronto

- Mademoiselle ? Vous m'entendez ?

J'ouvris les yeux doucement et les refermais directement au contact de la lumière. Le temps que je m'adapte à cette lampe, je devinais que j'étais dans un hôpital. J'ouvris entièrement les yeux et me retrouvais devant un médecin qui me touchait le bras pour savoir mon rythme cardiaque, j'essayais de formuler une phrase.

- Attendez quelques minutes avant de vouloir faire quoique ce soit, votre corps doit se remettre du choc.

Qui suis-je ? A quoi je ressemble ? Je ne me souvenais de rien. Comment avais-je fait pour me retrouver dans cette situation ? Une fois que mon corps fonctionnait correctement, je me relevais tranquillement.

- Vous vous sentez comment ?

- Engourdie...

- C'est normal. Vous venez de sortir d'un accident de voiture. Heureusement vous avez survécu.

- Un accident...

- Une partie de votre cerveau a dû être touché par le choc, vos souvenirs vont revenir petit-à-petit dans la journée, ne vous inquiétez pas. La blessure n'est que mineure.

- Mes souvenirs...Je...

- Votre perte de mémoire n'est que temporaire, votre cerveau vient de subir un gros choc, laissez le temps vous remettre les idées en place. Quand vous sentirez que vos souvenirs reviennent, appelez une infirmière et elle vous emmènera au commissariat au premier étage, ils attendent votre rapport sur ce qu'il s'est passé.

Il se dirigea vers la porte, je le retenus par le bras.

- J'étais inconsciente combien, de temps ?

- L'accident a eu lieu dans les alentours d'une heure du matin et il est sept heures...donc six heures. Si vous voulez d'autres réponses, appelez les infirmières. J'ai d'autres patients à m'occuper, prenez soin de vous mademoiselle.

Il partit me laissant seule dans la chambre. J'étais assise sur mon lit à me demander comment j'étais arrivée ici. Vers le déjeuné, une infirmière débarqua et m'obligea presque à sortir de la chambre dans laquelle j'étais. Elle me précipita pour me changer avec des vêtements donnés par l'hôpital qui semblaient sans vie comme ce qui entoure les murs et les patients, après cela elle m'emmena au commissariat. On me fit assoir sur une chaise et je crus attendre une éternité avant qu'un homme s'assoit en face de moi.

- Bon, tu es ?

- Je...sais pas...

- Tu sais pas qui tu es ?

- Je ne me souviens de rien, le docteur m'a dit que...

- Bon d'accord comment je fais pour travailler moi ? - me coupa-t-il -

Il soupira surement énervé d'interroger  des personnes depuis ce matin. J'allais parler mais j'entendis une grosse voix résonner dans le commissariat.

- Où est ma fille ?!

Je me tournais vers l'homme qui me sauta presque dessus.

- Pour l'amour de dieu, Rowan ne me fait plus de frayeur comme celle-ci !

J'hésitais un instant, j'ignorais qui il était. Je sentis des mains se déposer sur les miennes et une femme apparut dans mon champs de vision.

- Je sais que notre dispute était de ma faute vraiment désolé ma fille.

- Je...ne comprends rien.

- Votre fille a perdu sa mémoire, êtes-vous sûrs que ça soit elle ?

Il baissa son regard vers moi et leva mon bras en l'air.

- Je lui ai offert ce bracelet pour son anniversaire, j'en suis sûr, je reconnais quand même ma propre fille.

- Ben votre fille ne vous reconnaît pas, elle a perdu sa mémoire apparemment.

- Apparemment ? Vous savez qui je suis ?

Le policier se leva tout en soupirant, il allait répondre mais l'homme le coupa directement. Il tapa sur la table à l'aide de ses deux mains.

- Tout d'abord je ne comprends pas pourquoi ma fille a été placé dans cet hôpital d'incompétents alors que le mien est à deux minutes de celui-ci, ensuite pourquoi elle est assise sur une chaise alors qu'elle devrait être dans un lit d'hôpital entrain de se faire soigner et pour finir, pourquoi un policier incapable de faire son travail correctement, s'adresse à elle de cette façon. Sachez que je compte porter plainte contre cet hôpital et que je ferai en sorte de changer le directeur de cet établissement. Chérie, rentrez avec Rowan, je vais me charger du reste.

La femme prit mon bras et m'emmena jusqu'à une luxueuse voiture, elle m'aida à m'installer puis prit le volant. Plus le chemin défilait devant mes yeux, plus j'étais effrayée. J'ignorais où j'allais et surtout qui j'étais. On arriva devant une maison très bien entretenue, encore une fois, la femme m'épaula jusqu'à ma soit disant chambre. C'était une chambre lumineuse et très bien rangée, on me força à m'allonger sur mon lit puis après s'être rassurée que tout allait bien, elle me laissa me reposer. Mais une fois la porte fermée, je me levais pour faire un tour dans la pièce.

- Rowan...

Je touchais du bout de mes doigts les objets par peur de les casser, j'étais étrangère à cette espace. Il y avait énormément de photos accrochées sur les murs. Je devais être aimée par mes amies apparemment. Après avoir fait le tour, je finis par soupirer et m'assoir sur le lit, j'étais mal à l'aise, même mon corps ne semble pas reconnaitre cette chambre dans laquelle je suis censée avoir vécue.

- Elle est dans sa chambre ? - se renseigna une voix dans le couloir-

Je me remis dans le lit correctement pour faire semblant je dormais. La porte s'ouvrit et une présence se fit sentir derrière moi.

- Rowan ?

J'hésitais à me retourner, comment je pouvais répondre à cet appel quand moi-même je ne le reconnais pas ? La personne insista donc je finis par céder, j'ouvris les yeux et me relevai.

- Je me disais bien que tu faisais la tête.

C'était une jeune femme pas plus grande que moi avec des cheveux bouclées qui lui arrivaient aux épaules, elle était beaucoup plus belle que moi.

- Je pensais que tu avais déjà fait ta crise d'ado pour réagir comme ça.

Elle semblait être très sociable comme personne, quel lien avions-nous ? Etions amies ? J'étais totalement perdue par cette nouvelle tête.

- Qui....es-tu ?

- Maman rigolait pas quand elle disait que t'avais pris un bon coup sur la tête ! Josie, ta soeur !

J'avais donc une soeur ? Pourquoi j'ai cette impression que ce n'était pas le cas, j'eus une douleur à la tête et d'un coup, je me rappelais d'un visage. Celui d'un garçon. Il me souriait et me tendait sa main. Je m'accroupissais à cause de la douleur.

- Papa !

L'homme apparut directement dans la chambre et m'aida à me relever. Il sortit de sa poche, son téléphone et mit son flash dans mes yeux.

- Tu as mal ? Ce n'est rien, tes souvenirs reviennent. Tu t'es rappelée de quelque chose ?

- Cette chambre. -mentis-je-

J'ignorais pourquoi j'avais menti mais j'avais ce pressentiment que la vie dans laquelle j'étais, n'était pas la mienne. Ce garçon, je le reconnaissais mais j'ignorais qui il était.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 21, 2018 ⏰

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