Chapitre 3: Le Choix (bis)

44 3 62
                                    

Petit rappel (le retour, parce que c'est vachement utile pour le lecteur, quand même): Helena ne sait toujours pas quoi faire, ni quelle décision prendre. Réaliser son rêve d'enfant et se rendre à Utopia, au risque de subir une sévère désillusion ? Ou bien refuser, chose qui, si ses souvenirs sont bons, n'est encore jamais arrivée ? Après avoir pesé le pour et le contre, Helena a finalement décidé de s'octroyer un délai supplémentaire...

----------------------------

Ce soir-là, lorsque ses parents rentrèrent de leur travail, ils étaient plus calmes que la dernière fois qu'elle les avait vus.

- Bonsoir ma chérie, tu as passée une bonne journée ?

Helena acquiesça pensivement à la question de sa mère. Son père, qui venait de retirer son éternel chapeau marron, fronça les sourcils et dit:

- Hmmm, ça n'a pas l'air...

- Eh bien, en fait, j'ai épluché tous les papiers cette nuit, et j'y ai réfléchi aujourd'hui... Et j'ai piqué une petite crise de nerfs. Je... je déteste ne pas savoir quoi faire, ça me tétanise, et en plus, dans ces fichus documents, on ne me dit rien de ce qui m'attend !

- Tu veux qu'on jette un œil ? demanda sa mère.

- Pas besoin. Tout ce qu'ils expliquent là-dedans, c'est pourquoi j'ai été choisie. Alors certes, c'est intéressant, mais ce que je veux savoir, c'est CE QUI M'ATTEND LÀ-BAS !!!

Helena fonça vers le canapé et se laissa tomber dans les coussins moelleux, en soufflant pour reprendre contenance. Ses parents la regardaient, l'air désolé.

- Ma chérie, je... D'après ce que j'ai entendu dire, je ne pense pas que tu auras plus d'informations... déclara doucement sa mère. Je comprends que ce soit difficile de choisir, mais songe que ce serait une excellente opportunité pour toi !

Helena fronça les sourcils à s'en fendre le front. Que faire ? Puis elle poussa un énième soupir, se vida la tête et déclara:

- Je demanderai à Adrien et Laura de passer à la maison (en plein sur les cours de maths, ça les arrangera, ils sont exempts d'école si j'ai besoin d'eux!) pour en discuter. Mais pour l'instant... Je voudrais juste un semblant de normalité.

Ses parents lui sourirent tendrement, et acquiescèrent.

Cette nuit là, Helena parvint à s'endormir très vite; elle ne s'y attendait pas. Avec le stress permanent auquel elle était exposée, elle pensait qu'elle aurait dû s'assommer de somnifères avant de pouvoir plonger dans un calme bienvenu.

Elle rêva d'Utopia: sa famille et ses amis l'accompagnaient sur le célèbre seuil de l'autre monde avant de lui dire au-revoir. Un dernier sourire, un dernier regard, et la lourde porte se ferme derrière elle.

Aussitôt, une grande femme, belle comme toutes les Utopiennes - enfin, Helena n'en avait pas rencontré beaucoup, mais elles étaient toutes d'une beauté époustouflante -, lui demanda de la suivre avec un grand sourire.

Elle marchait d'un pas souple devant Helena, sa longue queue de cheval couleur chocolat se balançant au rythme de ses pas.

Elle l'abreuvait d'informations sur les endroits qu'on traversait: telle porte menait à tel jardin, cafétéria, bibliothèque... Avec un entrain stupéfiant.

Mais pour elle, ces couloirs étaient tous semblables. Des plafonds de plus de dix mètres de haut, gris foncé et massifs, sans ornement hormis un resserrement progressif vers le plafond (/_\à peu près comme ça, avec le plafond en plus, bien sûr !). Elle ne savait pas de quoi ils étaient faits exactement: métal particulièrement mat ou une pierre vraiment luisante ? Impossible de le dire.

La destinée d'HelenaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant