La destinée d'Helena

Chapitre 4 : Conséquences

Petit rappel : Helena s'est finalement décidée; elle n'ira pas à Utopia. Elle ne veut pas quitter sa famille et ses amis pour un monde dont elle n'a eu qu'un bref aperçu. De plus, elle a reçu un avertissement de son conseiller onirique, Friedrich, lui déconseillant fortement de se rendre dans l'autre monde...

---------------------

Après lui avoir glissé un bref sourire, Laura sortit, suivie d'Adrien. Helena entendit les marches de l'escalier craquer sous leurs pas, puis la porte d'entrée claquer.

La jeune fille se renversa sur son lit et poussa un soupir de soulagement. Elle avait réussi, enfin, à venir à bout de son dilemme. Le choix avait été difficile, et elle devait bien avouer qu'elle éprouvait un petit pincement au cœur à l'idée de ne jamais revoir la montagne-réserve Verde et Utopia dans son ensemble...

Mais malgré cela, elle se sentait bien. À présent son avenir était tracé et rassurant, c'était celui qu'elle avait toujours cru avoir avant son Appel. Elle serait avec ses parents et ses amis, dans une ville qu'elle connaissait bien et où elle avait ses habitudes.

"Le plaisir de l'habitude est plus doux encore que celui de la nouveauté", a dit un certain Marcel Proust. Et Helena ne pouvait qu'être d'accord avec lui.

(Je vais interrompre le récit deux petites secondes: j'étais tombée sur cette citation dans les fameuses papillotes Révillon, et je suis allée en chercher d'autres sur Internet. Conclusion : Marcel Proust est un génie ! Je vous en partage deux que j'ai vraiment bien aimées: " Les homosexuels seraient les meilleurs maris du monde s'ils ne jouaient pas la comédie d'aimer les femmes" ou encore celle-là :" Quand l'amour finit, l'habitude avait pris sa place ". Voilà, j'ai fini de vous embêter ! Revenons aux tribulations de notre chère Helena...).

Finalement, il ne lui restait plus qu'à annoncer la nouvelle à ses parents, remplir quelques papiers et le tour était joué !

Ses parents rentrèrent plus tôt que d'habitude: elle était en train de faire un gâteau au chocolat lorsque son père passa la tête par la porte.

- Qu'est-ce que tu nous fais ?

- Un gâteau au chocolat, pour ce soir, répondit Helena.

Son père entra dans la cuisine, et, vif comme l'éclair, plongea le doigt dans la pâte épaisse.

- Hé ! s'exclama Helena.

Mais elle finit par se fendre d'un grand sourire quand elle vit la tête de son père, le doigt enfoncé dans la bouche, qui lui faisait des yeux de chaton. Il marmonna:

- Pour ma défenche, ch'est vraiment chuper bon !

- Mouais... J'ai bien peur que cet argument soit irrecevable, mon cher papounet !

Il sortit dans un grand éclat de rire.

Helena poussa un soupir amusé, puis mit la pâte dans un moule et enfourna (1 heure, à 180°C).

Quand elle rejoignit le salon et qu'elle se laissa tomber sur le canapé, une bonne odeur s'élevait déjà dans toute la maison.

Sa mère, assise sur un fauteuil, lui sourit et dit:

- Que nous vaut l'honneur d'une telle pâtisserie faite maison ?

Helena soupira : sa mère la cernait trop bien...

- En fait...

Elle se tortilla, mal à l'aise. Son père haussa un sourcil interrogateur.

- En fait... J'ai fait mon choix.