Chapitre 3: La vérité se sait toujour

45 1 0
                                    



- Non, non, non et puis merde ! marmonna Hermione en rayant à coups de crayon son énième dessin.

L'entrée principale n'était définitivement pas la solution. Elle se recula légèrement de la table pour avoir une vue d'ensemble sur l'immense schéma du Manoir des Jedusors, et soupira devant le nombre infini de ratures. Elle avait tout envisagé quand aux possibles sorties d'échappatoire, en passant par les cuisines, la tour du dernier étage, le salon, les fenêtres des chambres... Mais c'étaient tous des lieux qu'elle ne connaissait pas, et ce genre de projet d'évasion ne permettait pas les suppositions et si il y en avait cela risquait de compromettre la mission.

Elle se pencha sur ses croquis et dessina une dizaines de bâtonnets devant l'entrée du Manoir, représentant les Adeptes ; il y en avait tous les jours à tous les moments de la journée. Il était donc insensé de vouloir faire évader des centaines de prisonniers par ces portes... et pourtant.

Et pourtant Hermione ne pouvait s'empêcher d'arrêter chaque fois son attention sur cette idée : c'était là où le transfert se faisait. Tout comme elle, deux jours plus tôt, les nouveaux esclaves arrivaient dans des charrettes dirigées par un Adepte, et étaient ensuite pris en main par d'autres Adeptes qui les dirigeaient vers les cachots. A l'inverse, les Sang de Bourbe qui devaient être vendus étaient également fourrés dans des charrettes à cet endroit précis, devant l'entrée principale, pour être ensuite vendus au Chemin de Traverse. Et après s'y être longuement penchée, Hermione s'était rendue compte d'une chose : de tout le voyage, autrement dit depuis leur capture jusqu'à l'enfermement, le transfert entre les charrettes et le Manoir était le seul moment où les esclaves étaient non seulement tous ensemble, ce qui faciliterait l'évasion, mais en plus libérés de toutes cordes. De tels avantages n'étaient pas à négliger, car alors, leurs mains libres pourraient s'emparer de baguettes magiques...

- Non, ça ne marchera jamais ! bougonna-t-elle encore, retombant dans le royal et sombre pessimisme.

L'entrée principale n'était pas la solution, point final. C'était un lieu bien trop en vue de tous, et aucun endroit où se cacher si les choses tournaient mal. Hermione n'avait toujours pas de plan concret, mais une chose restait certaine : tout se ferait dans la discrétion la plus complète. Au moindre faux pas, aussi nombreux soient-ils, les esclaves ne feraient pas le poids face aux sorciers et sa finirai en barbecue ...

- Tu travailles déjà ? s'éleva la voix de Drago.

Hermione poussa un cri de surprise, et ses doigts froissèrent aussitôt les grandes feuilles, espérant les réduire le plus possible.

- Heu, oui, bredouilla-t-elle en se retournant vers lui.

Appuyé contre l'encadrement de sa porte de chambre, il la fixait tranquillement, ses cheveux blonds en bataille.

- Bien dormi ? nargua-t-il en tirant un sourire.

- A merveille, répondit-elle. Ce canapé est divinement confortable.

Tandis qu'elle parlait, ses mains continuaient de plier discrètement ses esquisses, et reprenaient les vieilles formules aux ingrédients manquants qu'elle n'avait pas touchées depuis un bout de temps.

- Sérieusement ? pouffa-t-il de rire en se décollant de la porte pour aller dans la cuisine.

- Non, Malefoy, dit-elle d'un ton morne. Non, je ne parlais pas sérieusement. Ce canapé est une torture, mon dos est courbaturé, et l'oreiller était si plat que seule la taie aurait suffit. Bien sûr, encore faudrait-il qu'il y est une taie.

Il éclata de rire, ce qui eu le don de la mettre de mauvais poil dès le matin c'est le bon de Malfoy pensa négativement Mione .

- Et moi qui pensais que tu aurais des remords pour ton comportement la veille... maugréa-t-elle.

La Chasse aux ImpursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant