DIARY - JOUR 1
On est samedi. Je n'aurais peut être pas dû ressortir ce vieux journal décrépi, mais le mal est fait désormais. Je ne sais même pas quoi écrire ici, j'espère que cela viendra avec le temps.
Je crois que j'avais besoin d'un confident, mais comme personne n'était disposé à m'écouter, j'en ai conclu que c'était le seul moyen de m'exprimer. D'après lui c'est très bénéfique.
Il m'a dit que je devrais lui choisir un nom, j'hésite. Je veux dire, c'est stupide de nommer un journal, ce n'est pas comme si j'écrivais un bouquin, après tout personne ne le lira à part moi.
Il m'a montré le sien pourtant, peut-être que je devrais faire de même. C'est dommage, je n'arrive pas à mettre la main sur son prénom.
J'aimerais bien le revoir néanmoins, il avait quelque chose de spécial. Quelque chose qui m'a plut.
Je l'ai rencontré dans le train mardi, quand je rentrais de chez maman. On a sympathisé. Pourtant, la seule chose qu'il m'a confié à propos de lui c'est qu'il traînait son espèce de journal partout où il allait. Il ne m'a pas laissé grand chose. Pas de prénom, pas de nom de famille, ni de numéro de téléphone. Seulement son adresse, écrite à l'arrache sur un bout de papier.
"Paris, 17 ème arrondissement, 49 rue Ampère, Appartement 2."
Je ne me vois pas débouler chez lui, c'est plutôt incongru. Il ne se souvient même pas de moi si ça se trouve. J'aurais quand même aimé connaître ne serait-ce que son prénom, pour pouvoir m'adresser à lui si une occasion se présente. Tant pis.
Le jeune homme dans le train. Je crois que ça lui convient bien.
Peut-être que je devrais lui écrire une lettre.
DIARY - JOUR 2
J'ai cherché un nom pour mon journal toute la nuit hier soir, mais je ne trouve rien. Mon cerveau est vide, il m'est difficile de réfléchir de manière convenable.
Je ne sais pas toujours pas quoi écrire.
Il m'a conseillé de coucher sur papier "ce que je ressens". Mais je suis incapable de m'exprimer, es sentiments restent prisonniers de moi-même. J'aimerais les laisser se libérer mais ce serait une tempête d'émotion vaseuses et négatives. Alors je fais comme si je n'en avais pas.
Ce matin je suis allée chercher une feuille dans le vieux bureau de papa, ça m'a fait bizarre d'y entrer. Depuis qu'il n'est plus là, ce n'est plus pareil. C'est vide. C'est fade.
Ça sentait le renfermé alors j'ai aéré et j'ai tenté de faire abstraction du fouillis qui régnait à l'intérieur. J'ai pris le foutu morceau de papier pour essayer d'écrire une lettre au garçon du train. Je suis sortie, j'ai respiré un bon coup et je me suis assise dans le grand fauteuil où papa avait l'habitude de s'asseoir. J'ai pris la feuille, un stylo, et j'ai tenté de lui écrire. Mais rien ne me venait à l'esprit. Alors j'ai posé le papier sur une table et je n'y ai plus touché.
J'ai tenté d'y réfléchir pourtant, mais je manque d'inspiration. Le jeune homme du train va devoir attendre.
VOUS LISEZ
Les échos des âmes
Non-FictionEn référence à toutes ces voix qui tourbillonnent au fond de moi. [hiatus]