| Quand on est en sang c'est qu'on est ensemble
- T'as mit du temps connard, déclara Ladji une fois Noham installé côté conducteur
- La queue était longue, il balança simplement
- Ta queue était longue plutôt, nah ? se moqua Ladji Tu crois qu'j'ai pas rodave qui c'était la meuf là ?
- Ah ouais ? C'était qui ? fit semblant de demander Noham, bien décidé à ne pas parle de Kay à son ami, l'air complètement désintéressé, les yeux rivés sur la route, ayant déjà décroché dès l'instant où Ladji fit sa première blague
- Fais, commença Ladji, fais le con, c'est bien. Faudra pas dire bip quand j'serai passé sur elle.
- *rires* Parle bien pédé.
- Bah ouais gars, j'sais pas c'que t'envisageais avec elle mais elle doit pas être intéressée parce qu'elle m'a lâché son num' après seulement deux disquettes, il ment dans le but de soutirer des informations à son ami
Il ne suffit que de cette phrase pour que le sourire qu'arborait Noham disparaisse en moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire. Le congolais tourna doucement la tête vers son ami et sa voix se brisa dans un rire strident à la découverte de la sienne.
- C'est bon gros, desserre ton string, y'a r !
- Fais, déclara doucement Noham, fais nous faire un accident enculé.
- Arh c'est bon mon reuf ! Maintenant déclare. C'est la meuf de la te-boi ? Toujours elle ?
Noham resta silencieux, bien qu'un très léger plissement de lèvre lui échappa. "La meuf de la te-boi", drôle de se dire que tout était parti de là, une vulgaire rencontre dans une boîte de nuit. Alors que le visage de Kay tardait à se former dans son esprit, le jeune homme fut rapidement coupé par l'agitation de son acolyte.
- Alleeeeer, dis ! Dis Noham ! Nohameuh ! se mit à crier Ladji sur un ton de petite fille, ce qui fit rire Noham
- *rires* Enfoiré ! Arrête ça toute d'suite ça rend ouf quand tu fais ça on t'l'a déjà dit avec Tarik putain.
- Vas-y là, ta grande race ! Déclare !
- Il sourit, Ouais c'est elle. Et après ?
- Raight ! Nan en vrai c'est bien hein, elle est pas mal. Par contre elle a un blaze un chelou, Azimiz, Azibiz, Azitiz, Kazimir, bref, j'espère c'est pas une Indienne, fini par dire Ladji, se qui fit rire Noham
- Dja le blaze c'est Azi-liz p'tit con, et ensuite c'est pas l'sien. C'est celui d'sa meilleure pote, la renoi là. Et puis, où t'as vu qu'elle s'appelait comme aç ?
- *rires* Bah sur son badge gros.
- Ah ouais, *rires* tu zieutes bien toi hein.
- Orh c'est bon !, il s'exclama avant d'emprunter un accent congolais, on touche avec les yeux, non ? et les deux amis se mirent à éclater de rire
- Ah putain !
- *rires* Bon ça dis quoi du coup ? Tu la penche quand ?
- Eh mais va t'faire soigner Ladji, *rires* j'vais pencher sonne-per.
- Bleeeh ! Donc celle-là c'est une hlel ricra ?
- *rires* Nan, fin j'sais pas. On dirait bien. En tout cas j's'rais plus pour lui faire l'amour qu'la baiser. Tu captes ? demanda Noham
- Ouais j'vois l'délire, termina Ladji, puis après un court silence il se retint de rire, mais du coup tu veux la pencher au final ? et il éclata encore une fois de rire, entraînant Noham avec lui
- tentant de reprendre son souffle, Et sinon... *rires* T'as quoi contre les Indiennes toi ? demanda Noham entre deux fous rires
- tordu de rire en quatre sur son siège Ladji répondit, elles puent grave de la teuch' ! et c'était reparti pour cinq minutes d'éclats de rire
- Ah putain ! J'en peux plus l'enfoiré!
Son plus fidèle ami, ne vous l'ai-je pas déjà dit ? Ladji et Noham se connaissaient depuis la nuit des temps et avaient certainement fait les 800 coups ensemble, parce que 400 ce n'était certainement pas assez. Le beurre de son chocolat ou le chocolat de son beurre, si l'on devait faire une métaphore de ce qu’il était l’un pour l’autre. Le beau mélange que formait notre duo préféré fut alimenté par l’arrivée, à l'âge de onze ans du troisième mousquetaires, tout droit venu de Marseille, j'ai nommé Tarik. Un grand et charmant Algérien aux yeux vert et aux dents blanches – contrairement à ce que l’on peut dire des maghrébins, une belle gueule, le parfait cliché méditerranéen mais idéal à la gente féminine, on doit avouer. Un mauvais garçon notre Tarik, macho, vulgaire et facilement irritable, « tout ce qu'elles aiment », comme il le dit si bien. Difficile de lui trouver des qualités autres que physique, certes, mais il est indéniable qu’il en possède bien.
