Chapitre 40

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L'immense bâtisse se découpait dans la nuit, la lune clair et haute dans le ciel éclairant l'imposante demeure. Des gardes faisaient la ronde sur une haute muraille, faiblement illuminés par des torches. Des douves de deux mètres de longueur les entouraient, empêchant quiconque de rentrer dans ce lieu sans l'accord des deux gardes postés devant l'entrée. Une véritable forteresse.

Une silhouette inspectait l'endroit avec attention, cachée dans un bosquet à environ un kilomètre. Elle était enveloppée dans une cape à capuche marron, et deux épées étaient croisés en X dans son dos. Sa main portée à ses lèvres, le sombre individu réfléchissait. Entrer par la porte principale était trop risqué. De plus, aucune autre entrée n'était visible, à l'exception de meurtrières bien trop petite pour qu'un homme comme lui puisse passer. Il examina rapidement le relief : il se trouvait sur une plaine, tout en haut d'une colline, qui donnait sur une falaise, surplombant un lac gigantesque. Aucun arbre, aucun modeste promontoire, ne pourrait l'aider. Il jura. On ne lui avait pas précisé que sa cible serait si compliquer à atteindre. Il regarda la lune : minuit approchait. Il devait trouver une solution, et vite.

Il traquait Alador Calvan, un riche seigneur du fief de Varenn, qui depuis plusieurs mois subventionnait la Résistance en cachette. Il devait partir à l'aube, ce qui ne laissait que peu de temps à l'homme. Il se leva, et décida de contourner la maison fortifiée. Il s'approcha du ravin, et un détail attira son attention : à cet endroit, la muraille possédait une sorte de palissade en bois, probablement posée ici en attendant la rénovation du mur qu'elle couvrait. Il jeta un coup d'œil aux gardes, qui semblaient ne pas se préoccuper de cette endroit. Il avait trouver comment rentrer. Il ne lui restait plus qu'à attendre.

Minuit vint enfin, et on sonna le clairon. Les soldats allaient être remplacés. La silhouette, qui était restée aux aguets, s'élança, parcourant la nuit avec discrétion, comblant la distance qu'il y avait entre lui et la muraille à vive allure. Il atteignit enfin les douves. Il attrapa ses deux longues épées, et se courba légèrement, avant de sauter. Il vit l'eau défilé sous lui, voyant son reflet dedans. L'inconnu se concentra, et planta ses lames dans la paroi en bois, avant de sourire. Son plan pouvait marcher.

Le guerrier escalada la muraille avec aisance, et arriva enfin au sommet. Il se déplaça ensuite vers la gauche, accrochant ses armes aux rebords en pierre. Deux voit se firent entendre :

-Thomas ! cria le premier garde, on t'attends devant l'antichambre. Tu dois veiller à la sécurité du comte.

-Pourquoi ? Personne ne peut rentrer de toute façon.

-Ce sont les ordres. Dépêche toi !

Le dénommé Thomas grommela, avant de s'exécuter. Il ramassa lentement son arme, et laissa son compagnon seul dans la nuit. Celui ci baya bruyamment, avant de s'adosser à l'un des créneaux de la muraille. L'homme, encore accroché, sauta sur l'occasion. Il poussa sur ses bras, et attrapa le garde en plaquant sa main gauche sur sa bouche, avant de le faire basculer dans le vide. Il fut tellement surpris qu'il ne poussa aucun cri quand son corps percuta les roches de la falaise. L'individu se hissa sur les fortifications, rengaina ses épées, avant de suivre Thomas. Il se faufilait parmi les ombres laissées par les objets, caisses et autres, qui avaient était "oubliées", se cachant des rares gardes qui arpentaient le chemin de pierre, qui ne le détectèrent pas. Le garde qu'il suivait ouvrit une lourde porte et s'enfonça dans la pénombre de la maison, suivit de l'individu encapuchonné. Il était bien plus simple de se cacher dans les couloirs sombres, aussi, il put se mouvoir avec aisance. Le garde marcha encore cinq bonnes minutes, et il s'apprêtait à tourner pour rejoindre son poste quand une main se plaqua sur sa bouche. Il sentit du métal froid le transpercer, et il tomba, sans un bruit. L'homme retira son épée du corps sans vie qui jonchait le sol, avant de regarder dans le couloir : deux gardes se tenaient devant une lourde porte en acier, armes à la main.

L'Enfant aux yeux blancs - L'éveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant