L’orientaliste: J’avoue cher frère musulman que vos lois ne peuvent s’appliquer dans nos sociétés Les sociétés occidentales contemporaines sont si loin des valeurs de fidélité, de la pudeur ou de chasteté. Les mœurs sont à tel point perverties qu’on imagine mal un changement qui favoriserait le retour et le règne de la vertu. Malgré notre avancée technologique et économique quelque chose nous manque. Cette chose c’est le bonheur Y a-t-il quelque raison d’espérer les lendemains meilleurs? D’après vos explications, on peut déduire que le bonheur dans une société a un lien avec les habitudes vestimentaires des femmes….
- L’uléma: je préfère pour réponse à votre question vous racontez cette de l’histoire de “le voile et la femme française”. Mais avant cela permettez-moi de revenir à ce verset:
(Ô Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grandes voiles; elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux.)
Ceci est la loi divine rapportée par le Messager Mohammad, paix sur lui et sur les autres apôtres qui l’ont précédé. Dieu a envoyé aux hommes des Messagers pour leur indiquer le chemin du bonheur ici bas et dans l’au-delà mais ils se sont éloignés volontairement de ce chemin. Ils ont préféré au vrai bonheur, l’éphémère plaisir que procure la passion. Cela donne la mesure du déficit de sagesse chez l’homme. Par contre, celui qui a foi en Allah ne doute pas que le bonheur se trouve dans l’application de Ses recommandations? Le fervent croyant adore son seigneur et cherche son agrément pour toutes ses actions.
Je vous fais part de cette histoire qui a eu lieu lorsque la Syrie était sous colonisation française:
Un jour, une importante personnalité de l’administration française locale prend rendez-vous avec moi à son domicile. C’était au temps des écoles coraniques, la seule forme de scolarisation qui existait. La désignation du Prince Abdel Madjid Haider comme roi de la Grande Syrie devrait être l’objet de notre rencontre. Il était prévu que cette désignation se ferait avec le feu vert du gouvernement français de l’époque. Au jour et à l’heure du rendez–vous, je me suis rendu chez ce responsable. Son épouse est venue m’ouvrir la porte quand j’ai frappé. Par l’intermédiaire de sa fille qui s’exprimait mieux en arabe, elle m’a convié à m’asseoir, j’ai décliné l’invitation. Déjà lorsque j’ai senti que c’est une femme qui était à la porte, j’ai retourné le dos pour ne pas être en face d’elle.
Elle me dira néanmoins après un bref échange téléphonique avec son mari que ce dernier devrait accuser un retard d’environ 10 minutes compte tenu d’une affaire sérieuse qui le retenait chez le général Sirli, le haut-commissaire français en Syrie.
Je suis descendu les marches de l'escalier pour attendre son mari dans une rue qui passait près de leur domicile. Quand il est arrivé quelque temps après, il s’est empressé de me présenter ses excuses pour le retard. “C’est pas grave”, ai-je répondu.
Nous sommes entrés à la maison et avons pris place au Salon. Avant de rentrer dans le vif du sujet, la dame du logis et sa fille sont venus nous rejoindre.
J’ai fait un clin d’œil à mon interlocuteur - Ce dernier savait bien que le musulman que je suis ne s’assoie pas avec les femmes autre que la sienne. Le mari a incliné la tête, et n’a osé rien dire à sa femme qui semblait déjà très irritée par mon geste:
“Quand j’étais au Liban, J’ai appris que vous avez un caractère très noble, mais maintenant je vois tout à fait le contraire”.
Me sentant interpellé, j’ai dit à sa fille: “Voulez-vous dire à votre mère qu’elle a perdu la tête”?