Le Crime A Un Pardon [Tome 2]

1- Alea Jacta Est

Si dans chaque silence se trouvait une réponse. Celui qui suivit la détonation, ne révéla rien aux yeux des autres. Mais ce coup qui aurait du être mon but final, clé de ma libération, fut en réalité la signature de ma propre fin.

Mon geste qui avait été celui de capturé les lèvres de ce condamné, fut le même qui captura son dernier instant, son dernier souffle, avant d'éteindre la vie de cet homme ? Asgardien ? Dieu ? Il avait été tant de choses et pourtant, là, sous mes mains, il n'était plus rien.

Qu'importe... Ici même, son sort était célé et comme disait un certain proverbe latin : "-Aléa Jacta Est."

Le sang n'avait pas coulé, mais je ne pouvais plus le sentir circuler dans cet être. Et même cette froideur qui l'avait tant caractérisé ne pouvait témoigner de sa mort.

Toujours accroupie devant le corps vide de vie, je le regardai peut-être pour la dernière fois dans cette cellule. Ses yeux s'étaient sûrement fermés lorsque j'ai pris l'initiative de l'embrasser et étaient ainsi toujours clos comme s'il avait été figé. Ses cheveux étaient sauvages comme la première fois où je l'avais rencontré, dans sa cellule à Asgard. Son teint pâle ne paraissait toujours pas livide mais ne tarderait sûrement pas à l'être mais ses lèvres, elles étaient encore, d'un rose séduisant.

M'enfuir de cet endroit était la seule pensée qui me vint ensuite en tête.

Aller là où je pourrais oublier. Simplement mais difficilement oublier ce monde et qui je suis derrière chacun de mes masques.

Le soleil se couchait. Grâce à l'héliporteur, je pus contempler ce moment. Je n'en pris aucun plaisir à le voir. Pas que la beauté d'Asgard me manquait mais ma vie ici sur Terre me paraissait soudainement plus sombre alors qu'elle l'avait toujours été d'une certaine manière.  Insaisissable, œuvrer dans l'invisible, être à la limite de l'existence, c'était finalement toute ma vie.

Nom d'agent : Darkness

J'avais accepté. Enfin, je venais d'accepter la personne que j'étais devenue. J'avais espéré tout ce temps qu'une fois tout cela terminé je redeviendrais celle que j'avais du devenir. Aujourd'hui, j'avais compris au moins une chose : celle que j'avais été, n'était en réalité qu'une imposture.

La fraîcheur piquait les membres de mon corps mais cela me fit en quelques sortes du bien après tout ça... Toute cette histoire... Histoire qui aurait dû se terminé mais je n'ai pu me résoudre à faire le bon choix. J'avais finalement décidé de garder le contrôle sur la situation.

Les nuages plus tôt dorés étaient devenus argenté sous l'influence de la lune. Remarquant cela, je me levai et entrai dans la fourmilière de cet engin.

J'ai pu me refamiliariser avec cette machine volante depuis que j'étais ressortie de ma cellule après ce soit disant interrogatoire. Interrogatoire, qui n'avait été qu'une mise en scène pour faire tomber un dieu qui était déjà à terre.

Ce Dieu avait vécu ses dernières semaines dans une illusion totale. Je devrais en être fière de l'avoir berné ainsi, lui qui a détruit ma vie. J'avais berné le maître de l'illusion... Comment ne pas s'en réjouir? Mais aucune fierté, ni aucun soulagement vint me consoler ou même juste attiser un quelconque sentiment positif dans mon esprit ou dans mon cœur.

Empruntant les bons couloirs, j'arrivai dans une salle consacrée aux armes les plus perfectionnées du vaisseau. Cette pièce était sûrement l'une des plus protégée sur cette engin.

Code à 20 chiffres, scanner digital d'accès, scanner rétinien -il ne manquait plus que la reconnaissance vocale- avant d'entrer. La porte coulissa et se referma après m'avoir laissée entrer. Tout ce que je cherchais se trouvait ici même.