Un Noël avec toi

Deuxième Noël 4

Une fois debout, en cette veille de Noël, tu te plaignis du manque de décoration et d'ambiance estivale chez moi. Je te proposai alors de consacrer notre journée à aller couper un sapin dans la forêt et descendre au village acheter quelques guirlandes et de quoi préparer un bon repas. Ton visage s'éclaira, et en cet instant je ne voulais rien d'autre que ton bonheur. J'avais une profonde envie de partager cette fête avec toi : ça me rendait heureuse.

On commença par aller au village, et pour une fois l'environnement chaleureux me toucha profondément. Tu choisis les décorations et je m'occupais du repas. Notre sac était rempli à ras bord de boules de Noël rouge et doré, de guirlandes et tu avais aussi pris des bougies. Ta joie et ton rire était contagieux, et pendant un moment je me perdis dans le rêve de pouvoir y goûter pour toujours.

On s'arrêta sur le chemin du retour en forêt, je pris ma hache et attendis que tu choisisses le sapin parfait. Une fois coupé, on essaya d'enlever le plus de neige possible avant de le mettre dans la remorque. De retour sur les routes enneigées de ma montagne, tu tombas dans un silence pensif et je remarquai comment tu regardais la vallée qui s'éloignait plus je montais.

On installa le sapin près des escaliers, derrière le canapé. Pendant que tu commençais à l'habiller je commençais à ranger les courses dans les placards, puis enchaîna avec la préparation du déjeuner. Un temps mon regard sorti par la fenêtre et aperçu le givre sur les branches nues de l'arbre en face : je vidai mes poumons puis sentis comme si la vie venait les remplir à nouveau. Puis je me tournai vers toi, sur la pointes des pieds en train de déposer les guirlandes sur notre arbre. Tout était doux... Tout semblait bon.

On passa le reste de la journée dans mon atelier afin de confectionner une étoile pour couronner le sapin. Tu vins m'aider en cuisine pour préparer le repas. Ensemble on dressa une belle table avec de la vaisselle blanche et mes couverts en argent gravés. Tu exposas quelques bougies sur celle-ci et en amena sur les rebords des fenêtres. Je t'avoue qu'avec le feu dans la cheminée et toi me regardant arborant ton sourire, la vision était parfaite. Digne d'une pure fantaisie.

" Tu te souviens du Noël où je t'avais offert la chemine en velours? tu me demandas

- Oui, évidemment, je l'ai encore d'ailleurs."

Et je compris très bien dans ton regard et ton petit air amusé où tu voulais en venir. Avant de commencer notre soirée, j'allai me laver puis passer la chemise, un pantalon plus habillé et finis par me coiffer les cheveux en les attachant simplement. En sortant de la salle de bain, tu étais déjà prête : assise sur mon lit, m'attendant. En bas, j'entendais de la musique doucement jouer : tu avais pensé à tout. Tu avais pris simplement un slim qui épousait parfaitement des lignes, et tu avais choisi un de mes pulls qui t'allait aussi trop grand : mais tu étais époustouflante. Je m'arrêtai un moment pour profiter de la vue.

"Tu es magnifique, Nana.

Encore un sourire, en baissant la tête légèrement. Puis me regardant droit dans les yeux.

- Tu es belle aussi. Je te l'ai toujours dit." Tu soufflas en te levant et commençant à te rapprocher de moi. J'avançais aussi et nos corps se touchaient presque quand on se figea. Tu penchas la tête légèrement jusqu'à ce que ton front touche le mien. Mes mains se posèrent sur tes hanches et tu murmuras :

"Tu m'as vraiment manquée, tu sais..."

Et pour une fois, ton regard sincère qui me disait qu'il m'aimait ne me faisait plus peur. Personne ne t'attendait ailleurs. Je ne ferai de mal à personne si je t'embrassais. Tu étais maintenant en paix avec tes sentiments et tu savais ce que tu voulais. Le sursaut de mon cœur s'expliquait mais je n'avais plus à le contrôler. Je pouvais enfin lâcher prise. Ce lâcher prise dont je te parlais il y a dix ans, quand je sentais que quelque chose me manquait dans ma vie. C'était simplement toi. (Dans ton intimité.)