The Past and The Future

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De mes oreilles, j'entendais les pas hâtés qui craquelaient contre le sol additionnés à la respiration essoufflée de quelqu'un. Tout mon corps était secoué, j'avais cette nette impression que l'on me portait. De mes narines me parvenaient cette douce odeur qui avait empli mon enfance, celle de la rose, celle même que portait constamment Mère... A cette réflexion, souriant légèrement, je resserrais mon étreinte autour de son cou.

Doucement, j'ouvrais les yeux, cette lumière orangée qui vacillait fréquemment illuminait les parois de ce qui me semblait être un couloir, un couloir que Mère empruntait. J'avais les paupières lourdes, alors je les oscillais lentement, il me semblait même suivre la cadence de ce feu incandescent au bout du flambeau qu'elle maintenait d'une main tandis que l'autre me serrait fort contre son buste.

Trop dure de garder les yeux ouverts ... Je retombais dans les bras de Morphée ... Mais ses pas me parvenaient encore de loin, cette lumière, même les yeux clos, m'illuminait faiblement... Qu'elle sensation étrange ...

« Mère... Où allons-nous ? Pourquoi ai-je l'impression que cette avancée dure éternellement ?... »
... Tout en elle me semblait affolée mais je me sentais tellement bien par ce sentiment de sécurité et cet élan d'amour que je ressentais là dans ses bras. Ne voulant rien brisé de cette atmosphère pittoresque, je ne disais aucun mot et gardais mes interrogations pour moi. C'était sûrement égoïste de ma part, mais je profitais du moment sans tenir compte de son état à elle.

Les secousses me faisaient fréquemment sursauter, je ne pouvais vraiment dormir mais qu'importe.

Levant en douceur la tête, je constatais de l'anxiété figée sur le visage de Mère. Dans ses yeux, je lisais la peur, la terreur, voire même, l'horreur. Ses lèvres tremblotaient d'effroi et je sentais son cœur battre d'une course folle... Alors, un sentiment de crainte m'envahissait, et ce pour la première fois de ma vie... Et comme pour me rassurer intérieurement, j'agrippais fort ses vêtements et la serrais plus fort pour plus la sentir, pour mieux m'assurer que mère me protègerait et que tout allait bien.

La énième fois que je me réveillais, c'était au moment où doucement elle me déposa au sol, dos contre la paroi d'une cavité loin d'être plane telle que celui du couloir. Je ressentais mes vêtements me coller à la peau, et les clapotis incessantes et assourdissantes d'un jet d'eau atterrir contre ce qu'il m'avait paru être des pierrailles bourdonnaient à mon oreille. Mes yeux mi-clos ne me permettaient plus de bien la distinguer. Sûrement que les ténèbres qui régnaient y étaient également pour cause. Mais du peu que je pouvais percevoir, des gouttes d'eaux tombaient une à une contre ma cuisse, celles même qui proviennent de ses cheveux et de son visage. Un souffle chaud s'échappait à intervalle régulier de ses lèvres entrouvertes. Elle était accroupie sur le moment face à moi.

Tournant quelque peu la tête, j'étais dans la capacité de voir une faible lumière bleutée émanée d'une voile d'eau qui chutait à toute allure... Ce que j'entendais donc était le bruit d'une cascade, laquelle, de plus avait en son sein une cavité qui nous servait de refuge. Et de l'autre côté de la voile, je distinguais comme une énorme grotte illuminée ici et là par des cristaux fluorescents.

« Nigra... Nigra... » Je ne distinguais sa voix qu'à moitié mais mollement je me mettais face à elle. « Tu dois... Te protègeras... L'empire... Sois forte .... » Elle était devant moi, juste à côté, à quelques centimètres seulement, mais je ne réussissais qu'à comprendre quelques bribes ...

MortemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant