Chap IV : Insincerity

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Paisiblement, les rayons solaires illuminaient ce tapis blanc qui couvraient l'entier paysage. Ils dissipaient le brouillard qui avait régné dans la pénombre de la nuit. Et l'un après l'autre, dans l'immense cité Melburn, la capitale du prospère empire Barabass, les volées s'ouvraient lourdement, faisant tomber les couches de neiges s'y étant entassées la veille.

D'apparence, les habitants de Melburn s'affairaient comme à leurs habitudes. Et pourtant, aussi imperceptible soit-il, dans cette cité divine, digne de celle des dieux eux-mêmes, émanaient dans l'air l'excitation et la bonne humeur.

Et cela se comprenait, car même pas dans quelques heures allait débuter le tournoi sanglant opposant de vaillants guerriers venus des quatre coins du royaume, les meilleurs. Si c'était la première fois que les Melburnois assistaient à des combats à mort ? Oh non loin de là. L'actuel roi, animé par le shinigami en personne, s'adonnait à des tournois consécutifs, plus cruels les uns après les autres. Ses sujets, ayant trouvé aux premiers abords cette activité impétueuse et inacceptable, avaient fini, le temps durant, par s'en réjouir, hurlant à plein poumon, emplissant l'arène, la soif de sang au fond des yeux. Donc, habitués étaient-ils oui, mais les combats auxquels ils allaient assister étaient toutefois, d'une toute autre envergure, incomparables aux précédents. Quels n'étaient alors, pas leur joie à l'entente des prochaines festivités. Hors de question d'en rater ne serait-ce qu'une seconde. Finir au plus vite le travail devenait pour eux une véritable obsession. Ce qui était sûr ? Eh bien, les gradins allaient être remplis à ras bord.

« C'est bien animé en bas. » Avait murmuré Kenma qui nonchalamment accoudé au rebord de la fenêtre, fixait par la baie vitrée de ses appartements l'horizon. Logeant dans le château impérial, à des centaines d'étages au-dessus du sol, d'un point de vue panoramique, il apercevait la totalité de la cité qui s'étalait à perte de vue. En effet, chose aisée pour lui de constater l'euphorie des Melburnois.

Se faisant une vue d'ensemble de la capitale, il contemplait le levé du soleil. Luisant le blanc de la neige présent que ce soit sur le toit des habitats, dans la rue, dans les jardins, rien n'y échappait. Et s'en était honnêtement époustouflante. S'adressant à sa propre personne, il se fit la remarque : « C'est beau ici... »

« De quoi ?! Voudrais-tu habiter ici et quitter Tartaros ? » Questionna alors Atlas d'un ton taquin. Ce dernier était allongé de manière tout à fait désinvolte sur le canapé, s'empiffrant de fruits secs étant généreusement disposés dans un bol fait de bronze posé sur le sol.

« Ce ne serait pas mal, je l'avoue. Ça me changera de cette vieille demeure qu'est la nôtre. » Répondait Kenma, qui n'était étonnamment pas surpris de l'intrusion d'Atlas, lui qui était supposé se trouver encore emmailloter dans son lit.

« Eh bien, si vraiment l'envie t'en prend, j'en toucherais deux mots à notre oncle, le vénérable roi. » affirmait son jeune cousin, ironisant sur les derniers mots.

Soupirant, Kenma vint s'asseoir lourdement au fauteuil placé en face du canapé où se vautrait Atlas. S'adossant contre celui-ci, il ferma les yeux, comme s'il méditait, ou simplement comme s'il cherchait le sommeil. Cette allure qu'était la tienne laissait penser qu'il était fatigué, tel un homme ayant veillé des semaines lui qui pourtant, avait dormi comme une Loire dans son immense lit toute la nuit.

« Dis... » Avait-il émis, brisant le silence qui s'était installé.

« Oui ? » Répondit Atlas.

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