Chapitre 5

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Heaven's head.

Les rayons du soleil qui passent par la fenêtre m'indiquent qu'il fait bel et bien jour. J'ouvre les yeux et observe le plafond. Cette nuit, je n'avais pas fait de cauchemars. Je souris à cette pensée quand soudain, quelqu'un frappe à la porte.

- Oui ? dis-je d'une voix pâteuse.

- Bonjour, Heaven. Je viens te voir pour te faire passer quelques tests médicaux. affirme le docteur Parker, souriant.

Je soupire doucement et hoche la tête. Le docteur Parker s'assoit près de moi puis, me fait une petite prise de sang. Il perd aussitôt son sourire et je l'observe avec un regard, interrogateur.

- J'ai une mauvaise nouvelle à t'annoncer, Heaven.. commence le docteur.

Je fronce les sourcils et lui fais signe de continuer. Il me regarde avec peine et prend parole.

- Si on ne te trouve pas un donneur, il ne va plus te rester beaucoup de temps à vivre. ajoute t-il, en soupirant.

- S'il-vous-plaît, ne le dîtes pas à ma mère.. Je vous en supplie. Elle va être dévastée. déclare-je, en baissant la tête.

Connaissant ma mère, elle serait prête à me donner son cœur pour que je puisse vivre. Il n'en ai hors de question. Je préfère vivre le peu de temps qu'il me reste en sa compagnie. Il hoche la tête et sort de la chambre d'hôpital, me laissant seule. Je fixe un point invisible en face de moi et essuie une larme qui s'apprête à tracer son chemin le long de ma joue. Je me mords la lèvre inférieure pour éviter de pleurer et me pose une main sur le poignet froid de la porte. Je l'ouvre et sors doucement. Je descends les escaliers, sous le regard interrogateur des infirmiers. Arrivée en bas, je me dirige vers la petite cafétéria de l'hôpital. Je prends une bouteille d'eau et la bois d'une traite. Cela fait quelque temps que je ne mange plus beaucoup, que je n'ai plus d'appétit.

- Bonjour, Heaven. Ça fait plusieurs jours que les infirmiers t'apportent de la nourriture dans ta chambre mais tu ne manges presque pas. Qu'est-ce-qui ce passe ? me questionne chaleureusement Kathleen, celle qui s'occupe de la cafétéria.

- Je vais bien, madame. Ne vous inquiétez pas. dis-je en baillant.

Je lui fais mon plus beau sourire pour la convaincre. Mais au final, je lui mens et je me mens à moi-même. Chaque fois que je réponds 'ça va', ma voix se brise en deux. Est-ce normal ?

- Heaven.. fit la jeune femme en me regardant avec peine.

J'en ai marre de tous ces regards et je n'en veux pas de la pitié des gens..

- De toute façon, je vais bientôt mourir. affirme-je en sentant mon cœur se serrer dans ma poitrine.

- Ne dit pas ça.. déclare-t-elle, d'un ton autoritaire.

- Excusez-moi, Kathleen.

Je jette ma bouteille d'eau, à présent vide et trace mon chemin vers la chambre d'hôpital. J'observe l'horloge accrochée sur les murs blancs de celle-ci. Cette dernière affiche 11 : 36 pm. Ma mère devrait venir me voir dans une demi-heure. Je m'affale sur le fauteuil gris et allume la télévision qui est positionnée sur une commode brune.

À l'appartement, on n'a pas de télévision. Ma mère n'a pas mes moyens d'en acheter une et on en a pas vraiment besoin. Je dirige mon regard vers l'espèce d'écran quand soudain, quelqu'un frappe à la porte.

Je ne peux pas avoir un moment de tranquillité..

Ma mère ouvre la porte et cours vers moi pour me prendre dans ses bras. Je pose ma tête sur son épaule et renifle ses cheveux qui sentent la vanille. Elle dépose ses lèvres sur ma joue.

- Je n'ai pas fermé l'œil, tu me manquais trop.

- Tu me manquais aussi, maman.

- Alors, du nouveau ?

Je sais qu'elle parle de ma santé, à ce moment-là. Je ne veux pas lui dire ce que le docteur m'avait avouée, ce matin. Je baisse la tête et me mords la lèvre.

- Hum.. non.. Pourquoi tu me regardes comme ça ? Je vais bien, je te dis.

- Sache que tu es une très mauvaise menteuse, Heaven. ris ma mère, taquine.

Avec ma mère, on a toujours eu cette complicité. Elle n'a pas tort, elle me connaît tellement bien. Je soupire et lui fais signe de s'assoir et c'est ce qu'elle fait

- Le docteur a dit que.. commence-je.

Quelques larmes se forment aux coins de mes yeux et je les essuie brusquement. Je n'aime pas pleurer. Pour moi, c'est un signe de faiblesse. Même si de temps en temps, pleurer nous aide à exprimer ce que l'on ressens quand notre bouche ne peut pas le faire.

- Continue, ma chérie.

- Il a dit que si on ne me trouve pas de donneur, il me restera peu de temps à vivre.. déclare-je en guettant sa réaction.

Elle ouvre la bouche puis la referme, soudainement. Elle fixe un point invisible, sur le mur blanc et replonge ses iris qui sont de la mêmes couleurs que mes yeux, dans les miens.

- Je t'en supplie, maman. Sourit.

Elle essaye d'étirer ses lèvres et former un sourire mais elle n'y arrive pas. Je l'a comprends. Elle va sûrement me perdre, moi. Sa confidente, sa fille et sa seule famille. Elle se rapproche de moi pour essayer d'entendre les faibles battements irréguliers de mon cœur.

- Je vais bien.. En plus le docteur m'a dit que je sortirais de l'hôpital, ce soir. affirme-je en m'éloignant de ma génitrice.

- En parlant de ça, j'ai quelque chose à t'annoncer.

- Oui, maman ? fis-je, en fronçant les sourcils.

- Tu te rappelles que le docteur nous avait parlé d'un vieille homme riche du nom de Alfred Hill ? me demande t-elle, souriante.

- Oui, et quel est le rapport ? demande-je, en haussant les épaules.

- C'est un ancien ami à ton père est il veut nous aider, Heaven. Il a gentiment proposé de nous loger, de payer tes visites médicales et de m'aider à trouver un très bon travail, bien payé. sourit-elle en posant sa main sur mon épaule.

J'ouvre la bouche pour prende la parole, méfiante mais ma mère me coupe la parole. On ne connaît pas ses gens, même si ils prétendent être des amis à mon.. géniteur.

- Je ne prendrais aucune décision sans ton accord, Heaven. Tu es bien plus importante pour moi mais c'est pour ton bien. Monsieur Hill a assez d'argent pour tes opérations cardiaques.. m'avoue ma mère.

- Maman.. insiste-je.

- Tu préfères qu'on garde notre vie d'avant ? Tu penses que se battre pour survivre alors que tu es malade est bien pour nous ? me gronde ma génitrice.

Aussitôt, je vois quelques larmes aux coins de ses beaux yeux verts. Je baisse les yeux. Je ne veux plus de cette vie, je n'en peux plus. Ma mère tend sa main vers moi et caresse mes longs cheveux. Je pose ma tête sur son épaule et hume son odeur à la vanille.

- En effet, on ne mérite pas cette vie.. soupire-je en fixant un point invisible.

Elle pose ses doigts sur mon menton, m'obligeant à lui faire face.

- Alors ? s'impatiente-t-elle, en plongeant son regard dans le mien.

- J'accepte.. dis-je, en me mordant la lèvre inférieure.

En disant cela, je ne savais pas dans quoi je m'embarquais. Mais pourtant, ma mère est heureuse et c'est tout ce qui compte pour moi.

Heart SickOù les histoires vivent. Découvrez maintenant