Chapitre 12: Torture

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Chapitre 12 : Torture.

Ce n'est qu'après de longues minutes, une fois Foxy hors de vue, que je me décide à bouger. Depuis que je suis ici, je n'ai fait qu'un seul faux pas, et il me coûte très cher. Qu'est-ce que je suis sensée faire maintenant ? Il faut que je sorte, j'ai besoin de prendre l'air. Une fois dehors, je remarque que le petit drapeau bleu de ma boîte aux lettres est levé, m'indiquant qu'Antoine, le facteur, est passé. J'ouvre la boîte et remarque une lettre, tout au fond. Je la prends. Ce n'est pas ma mère, peut-être qu'elle ne parvient plus à m'écrire ? Qu'importe, je ne suis pas sûre de rester encore longtemps sur Terre. J'ouvre l'enveloppe et lis ce message :

Madame le Maire,

J'ai le plaisir de vous annoncer que votre demande pour le permis de construire a été acceptée ! La procédure a pris plus de temps que prévu mais vous avez obtenu une réponse positive ! Venez me voir dans mon bureau pour que je vous dise ce qu'il vous est possible de faire. A bientôt,

Marie.

Je l'avais to-ta-le-ment oubliée ! Eh bien, je vais aller la voir. Sa bonne humeur me fera retrouver le sourire, même si j'en doute fortement. Par miracle, j'arrive à la mairie sans croiser qui que ce soit. Je me demande si Foxy a informé les autres de sa « découverte ». Je toque à la porte et entre.

- Bonjour Madame le maire ! me lance Marie. Asseyez-vous à votre bureau pour en savoir plus sur votre permis de construire.

Je m'assois donc, et Marie me rejoins presque immédiatement.

- Comme vous le savez déjà, votre demande de permis de construire a été acceptée par le conseil municipal ! Il vous donne droit à plusieurs choses, comme instaurer des arrêtés ou créer des travaux publics. Voulez-vous que je vous dise comment procéder ?

- Oui, ce serait gentil, répondis-je, en essayant de paraître heureuse.

- Parfait ! Commençons par les travaux publics. Sur votre bureau se trouve une liste de structures, d'objets, voire même de bâtiments que les habitants souhaiteraient voir intégrés à Prineli. Par exemple une fontaine, un banc ou même un lampadaire. Il se peut qu'au fil du temps, ils vous en proposent d'autres. Mais je ne vois pas ce qu'on pourrait ajouter à ce magnifique village qui a d'ailleurs le statut de « ville parfaite ». Mais je m'égare ! Si vous voulez faire construire quoi que ce soit, asseyez vous ici et je viendrai vous aider. Ensuite : les arrêtés. Vous pouvez instaurer un arrêté quand vous le souhaitez. Ils peuvent par exemple contribuer à mettre un côté de Prineli en valeur : l'environnement, l'économie et l'heure à laquelle ouvrent et ferment les magasins. Mais ce n'est pas gratuit, il vous faudra verser 20 000 clochettes pour pouvoir en mettre un en place. Voilà ! Je vous ai tout dit ! Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas !

- Merci pour toutes ces explications, Marie. A bientôt !

- Au revoir, Madame le Maire !

A peine sortie, je retrouve ma mine maussade. Cette fois, j'ai été insensible à la bonne humeur de Marie. Il ne faut pas que je me laisse abattre... Mais je n'arrive pas à me motiver. Tout ce que j'ai essayé, tout ce que j'ai entrepris a été inutile ou a échoué. Il faut que je rentre chez moi. Ici, je risque de croiser un habitant qui se délectera de me voir dans cet état ... Il me reste à peine dix mètres à franchir que Toy Freddy se dresse devant moi. C'est la réplique de Freddy mais il y a une légère nuance. Il est un peu plus petit que l'autre ours, son pelage est plus clair et plus brillant et il a deux joues rouges. Celui-ci me dit, d'un air moqueur :

- Hey Azari ! Bien ou bien à comploter dans notre dos ? Tu peux demander à Foxy, j'ai éclaté de rire quand il m'a raconté que tu voulais partir ! Non mais franchement, t'es toute fine, t'as pas de force et j'en passe. Comment l'idée de nous tenir tête à pu te traverser l'esprit ? A Hiro je veux bien, il était intelligent lui, au moins. Il ne laissait pas une note compromettante sur sa table de nuit. Bah, j'en rigole encore !

- Je... de toute manière personne ne fera rien pour m'aider. Je sais même pas pourquoi tu me parles. Ca vous plaît tant que ça de faire souffrir les autres ?

- Hum... Comment te dire ça de façon simple, pour que ton petit cerveau comprenne : Oui ! C'est trop drôle de vous voir baisser les yeux. Vous n'osez même plus nous regarder. EH BONNIE ! VIENS VOIR !

J'étais tellement occupée à fixer le sol que je n'avais pas vu le lapin à ma droite. Celui dresse les oreilles et vient rejoindre mon tortionnaire.

- Hein que c'est trop marrant de voir leur têtes toutes décomposées ?

- Ouais, d'ailleurs c'est étonnant qu'elle fasse pas comme les autres.

Celui-ci prend ma tête entre ses doigts et me force à le regarder dans les yeux.

- Lâche-moi, tu me fais mal ! murmurai-je.

Mais Bonnie continue :

- D'habitude, on a droit à des larmes, des supplications et des promesses dérisoires. Mais tu essayes de garder le peu d'honneur qu'il te reste, n'est-ce pas ? Il resserre son emprise et je sens le sang me monter aux joues. Me débattre ne ferait qu'aggraver la chose, j'essaye de rester calme.

Le lapin reprend, me forçant à me mettre à genoux, tout en relevant ma tête :

- C'est bien, reste docile, comme la petite fille soumise que tu es.

- Tu verras, c'est qu'un avant-goût de cette nuit, enchaîne Toy Freddy. On va te laisser tranquille aujourd'hui, mais c'est la dernière fois que tu vois le Soleil. Une porte fermée, à double tour ou pas, n'a aucune chance de nous résister. Pas plus que toi !

Bonnie me lâche enfin, rejetant brutalement ma tête en arrière.

- On te revoit cette nuit, pour la dernière fois ! conclu-t-il.

L'ours et le lapin me laissent seule, à terre. Je sens les larmes monter. Non, il ne faut pas que je pleure tant qu'ils sont encore là. Je me précipite chez moi, claque la porte et m'effondre sur mon lit. Je regarde le bout de papier, toujours sur la table de nuit. Je le prends et le déchire en mille morceaux. Je suis à bout. Ils m'ont clairement fait comprendre qu'ils viendront cette nuit, même si je me barricade. Je n'ai pas le choix, je dois m'enfuir au plus vite. Mais comment ? La falaise a peut-être été un jeu d'enfant pour Hiro mais elle est beaucoup trop abrupte pour moi. Je ne peux pas prendre le train, je ne peux pas non plus suivre la voie ferrée à pied. Dans le noir, je ne saurai pas où aller et je serai bien capable de faire demi-tour. Je ne pourrai pas m'orienter. Le jour venu je serai totalement perdue. La mer : n'y songeons même pas. J'ai déjà vu des ailerons dépasser et je doute que ce soient des dauphins. La caravanerie, je ne sais toujours pas conduire et j'irai droit dans la rivière en voulant la franchir. En bref, je n'ai plus que cet après-midi pour trouver une solution, sinon je suis morte.


Animal Crossing at Freddy'sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant