Né au cœur de l'Espace

Chapitre 5.... le réveil partie 2

Je me sentis comme arraché, écartelé, mes membres endoloris me faisaient souffrir. Je me sentais cependant au bout de quelques secondes, libre de mes mouvements et de mes sens qui peu à peu se réveillaient. Je touchais le sol de mon corps meurtri et je pu toucher de mes mains le sable chaud.

« Alors c'est cela, le sable ! Je suis sain et sauf ! Se dit-il. J'ai réussi ! La Terre est à moi ! » S'extasia-t-il, puis il s'écroula de nouveau. C'est alors que se réveillait le professeur quelques minutes plus tard, et qu'il s'assit sur la météorite, froide.

Tandis que j'étais inconscient, de nombreuses pensées me vinrent. Enfin. J'avais réussi. Je vivais.

Quand je me réveillais de nouveau, il me fallut du temps pour m'habituer à la forte luminosité du soleil chatoyant. Le soleil, à son zénith, surplombait le désert dans lequel j'avais atterri. Je respirais l'air aride et sec. On étouffait sous cette chaleur cuisante et l'oxygène se faisait rare. Je me mis debout avec difficulté, cependant, je savais que cela n'était dû qu'à ma chute et que mon corps se ferait souple une fois mes facultés trouvées. Mon corps. C'était la première fois véritablement qu'il était libre, mais fragile sans sa coquille qui l'enveloppait et si mou comparé à la roche dure qui le tenait comme dans un œuf. Voir ma peau sous la lumière vive pour la première fois m'effrayait. Elle était noire comme la suie. Elle était lisse comme la peau d'un bébé humain, presque parfaite. Je pus la toucher. C'était la première fois que mon corps obéissait à mon esprit.

Je sentis un regard appuyé derrière moi une fois debout. Je me retournais avec lenteur, comme ayant peur de ce que j'allais voir..... et je perçus le regard d'un homme âgé d'environ une soixantaine d'années terrestres, aux cheveux poivre et sel et le regard égaré, comme une biche effrayée par le fusil du chasseur. Cela devait faire quelques minutes qu'il me fixait.

Je vis cette chose ou plutôt cette personne hors norme telle que je m'étais représenté la vie extraterrestre dont mon grand-père parlait le soir pour m'endormir. Mais c'était si surprenant de voir que le fruit de notre imagination fertile se tenait sous nos yeux pour de vrai. J'étais ébahi. Mes rêves, ceux que je faisais après les histoires de mon grand-père, je l'avais toujours su, étaient prémonitoires. Seulement, tout ceci paraissait si irréel.

J'avais déjà rêvé, enfant, que je me trouvais dans un désert sous une pluie d'étoiles filantes et où je rencontrais un extraterrestre. Mais qui aurait pu croire que cela serait une réalité ? Je dormais debout ou alors.... tout ceci était bien réel. Mon esprit embrumé me jouait des tours. Il n'y avait que cela de crédible.

Cette personne, ce quelqu'un que j'avais imaginé étant enfant, se dressait devant moi, debout, la tête haute et le corps altier, à la peau noire et aux yeux brillants d'une lueur rouge comme des rubis qui me fixaient avec curiosité. Je détournai le regard, gêné par ce premier échange pesant.

Je me concentrai alors sur les détails que je pus percevoir.

L'entité était totalement nue, avait une peau presque parfaite, hormis quelques brûlures sur son visage et ses deux bras. Il avait deux jambes mais six doigts à chaque main et six orteils à chaque pied. Du sang s'écoulait d'une plaie qu'il avait à la tête. Son sang était bleu comme l'eau turquoise des îles.

J'examinai avec attention le flux bleu qui émanait de son corps. Il était si clair, si....spectaculaire !

Jamais je n'avais vu un bleu d'une si belle couleur !

Cette apparence curieuse me fascinait et à la fois me faisait peur. Cependant, je sentais que l'entité était plus effrayée encore que moi, alors je fermai la bouche, et ne dit rien, la surprise ayant fait place à un sourire tranquille. Je ne bougeai toujours pas cependant. Mais je n'avais plus envie de fuir. J'avais trouvé le résultat tant attendu de mes recherches. J'avais enfin trouvé la raison de tout ce travail, j'avais enfin compris pourquoi j'avais fait tant de sacrifices dans ma vie. C'était pour arriver à cette rencontre ! J'avais enfin réalisé que ce n'était réellement que le début d'une nouvelle ère qui commençait. Les extraterrestres existaient, et je pouvais le prouver d'un seul regard. Cet être a la structure cellulaire identique à la notre mais dont l'ADN semblait différent, avait tant à nous apprendre sur la perception même de la vie. Je regardai alors derrière elle, et je vis la météorite sur laquelle je m'étais assis quelques instants plus tôt, aussi noire que l'était sa peau, et je compris alors que les météorites n'étaient que leur enveloppe. Elle les protègent dans l'Espace dans lequel ils naissent, mais une fois cet hôte séparé de ce qu'il contiennent, l'extraterrestre qui y réside se libère de celui-ci, tel que le fœtus s'échappe du ventre de sa mère. Mais c'était cela ! J'avais trouvé ! L'Espace n'était en fait que le berceau de fœtus extraterrestres ! C'était au cœur du vide qu'une autre forme de vie avait vue le jour !