Chapitre 24

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La tête de Jake se décomposa et je crus l'espace d'un instant que ses yeux allaient sortir de leurs orbites :

- Comment ça t'arrêtes tout morveux ?

- Mila n'a pas la valise, j'ai fouillé sa maison.

- Je veux que tu te serves d'elle pour la retrouver !

- T'a pas compris ! j'arrête ! je ne veux plus me servir de cette fille pour trouver ta putain de drogue, c'est terminé Nils !

- Non ! hurla-t-il en cognant violemment son point sur la table. C'est moi qui fixe les règles ici !

- J'arrête un point c'est tout !

- Ne joue pas au plus malin, tu sais très bien de quoi je suis capable Bryan. Un mot et tu pars en tôle !

- Tu me dégoutes !

J'étais sur le point de partir mais sa voix m'interpella.

- Si je ne te balances pas aux flics morveux, je dirais tout à ta petite Mila, je pense qu'elle sera déçue d'apprendre ce que tu as pu faire à cette fille !

Quand il prononça le nom de Mila, mon sang ne fit qu'un tour ! J'avais fait une connerie dans le passé et en aucun cas il avait le droit de parler de ça à Mila. Je serrai fermement mon poing avec un seul but : anéantir cet homme ! Je m'approchai de lui, l'attrapai à la gorge et dis sur un ton des plus ferme :

- Je sais que tu harcèles Mila et que tu la menace, mais lâche- là sinon c'est moi qui vais balancer tout ton trafic aux flics

- Tu plongerais avec moi.

- Peu importe mais laisse cette fille en dehors de tes sales histoires.

Jake se dégagea et m'administrai un violent coup de poing dans le nez

- C'est moi qui fixe les règles ici morveux au cas où tu n'aurais toujours pas compris !

A mon tour je lui collai mon poing dans sa figure qui n'était qu'une fausse apparence pour cacher sa véritable identité. Jamais je n'avais vu son vrai visage, mais ce qu'il ne savait pas c'est que j'allais lui refaire son portrait. Une guerre sans fin éclata entre nous. Il était devenu complètement fou et me donnait des coups dans tous les sens. Je lui administrai un dernier coup magistral dans ses bijoux de famille et il tomba lamentablement au sol. Son nez tout comme le mien pissait le sang et il bafouilla malgré la douleur que je lui avais infligée :

- Tu ne t'en sortiras pas comme ça connard !

Sans plus attendre je m'enfuis en courant. La seule chose qui m'importait était de savoir si Mila allait bien, si ce salop ne lui avait pas fait plus de mal, mais surtout qu'avait-elle à cacher ?


- Mon dieu Bryan qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? s'affola ma mère en me voyant arriver dans un état pitoyable.

Ma tête me faisait atrocement mal, ma lèvre inférieure était gonflée et mon arcade sourcilière saignait abondamment.

- C'est rien je me suis fait ça au rugby ! mentis-je

- Je t'ai toujours dis que ce sport était dangereux ! me dit-elle en désinfectant mes plaies.

Ma mère me regardait avec insistance et avec un regard qui en disait long :

- Mon fils se serait-il battu pour une charmante demoiselle par hasard ?

- Maman ! râlais-je, je t'ai dit que je me suis fait ça au rugby

- Rho tu sais que tu peux tout dire à ta vielle mère ! ricana-t-elle, je te connais Bryan, je sens qu'il y a quelqu'un qui te fait tourner la tête en ce moment.

- N'importe quoi ! Je suis très bien seul

- J'entendrai presque ton père. Lâcha-t-elle doucement

Ma mère n'évoquait que rarement mon père. Il était mort quand j'avais treize ans et elle avait très mal vécu son deuil. La présence d'un autre homme à la maison me manquait terriblement même si je ne le montrai pas. Je devais être là, être présent pour ma mère. Jamais je ne la laisserai tomber ! Des fois je me dis que j'aurais tellement aimé que mon père soit encore en vie, qu'il puisse me dire à quel point je suis un connard avec les filles, qu'il puisse me remettre à ma place quand je le méritai. Je sais que penser à lui ne fera que ressasser toute la douleur que je n'ai jamais cessé d'enfouir au plus profond de moi, alors je préférais me taire face à la remarque de ma mère, et je montai me coucher le cœur lourd.

Je n'arrivais pas à fermer l'œil ni même à trouver le sommeil. C'était comme si quelque chose m'en empêchait. Ou quelqu'un. Je me repassai sans cesse ces images dans ma tête. Comment avais-je pu pousser cette fille à la mort ? Non ce n'était pas possible. Je me redressai subitement dans un état de stress. Elle était là, au pied de mon lit comme le soir de notre rupture. Elle avait le même regard, les mêmes vêtements, elle était revenue, je ne rêvais pas ! J'étais pris d'une panique incontrôlable et n'osait plus bouger. Mes membres se raidirent et mon sang se glaça. Soudain la lumière de ma chambre s'alluma et ma mère arriva en trombe :

- Bryan, ne me dit pas que ça recommence.

Sa voix était douce, elle m'apaisait.

- Je l'ai vu maman.

- Non Bryan, tu as des hallucinations mon chéri.

- Elle était là je te dis ! dis-je violemment. Alice était là, et me regardait !


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A votre avis, qui est cette Alice qui hante les nuits de Bryan ?

Coupable malgré moi [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant