Chapitre 8 [réecrit]

591 25 4
                                    

Je marche avec Camila, vers notre endroit, vers l'arbre, où nous sommes censées retrouver Dinah. Je me demande qu'elle va être sa réaction, elle devine toujours tout et remarque tout. Elle est fichue de tout comprendre avant que je n'ai sorti un mot de la bouche... Une vraie psychanalyste celle-là! Je n'ai pas arrêté de penser durant le trajet. C'est à peine si je prêtais attention à Camila, qui est à mes côtés. Je pense qu'elle a dû le remarquer. Mais, elle est sûrement trop stressée pour oser me parler et tant mieux. J'ai besoin de faire un point sur ce qu'il m'arrive. Car, il est clair qu'elle me change complètement, jamais je n'aurais fait de telles choses, jusqu'à maintenant.
Mais la question est: me change t-elle en bien ou en mal ?
Est-cela, profiter de la jeunesse ? Dois-je en parler à Dinah-psy ? C'est ma meilleure amie, je peux tout lui dire. Alors j'attendrais que l'on soit seules, pour lui faire part de mes doutes. Mais comment ne pas évoquer notre jeu ? Je n'en suis pas fière et je ne me sens pas prête à le dire à voix haute. Bien qu'il me plait, un peu trop, à mon goût. Jamais je ne m'étais sentie aussi vivante, jamais je n'avais senti mon corps, vraiment.
"- Lau, tu vas bien ? Me demande t-elle au bon d'un moment.
- Oui oui ! Dis-je un peu trop rapidement.
- Tu sais... si tu ne veux peux plus me présenter ta meilleure amie, c'est pas grave. C'est peut-être trop tôt...

Sentant la tristesse dans sa voix, je m'arrête de marcher, pour la regarder. Chose que je n'ai pas faite depuis que nous sommes sorties de cette fameuse salle. Elle est tellement belle mais je préfère lorsque la tristesse ne se lit pas sur son doux visage.
- Bien sûr que non!
- Alors pourquoi est-ce tu m'évites ? J'ai fait quelque chose de mal ?
- Je réfléchis, c'est tout. Ne t'inquiètes pas!
- Je suis sûre que je suis le sujet principal de ta réflexion...

On peut dire qu'elle est douée, elle aussi! Je décide de tourner dans une autre direction:
- C'est plutôt bien si c'est le cas, nan ?
- Je pense que tu me remets en question, que tu nous remets en question. Donc ce n'est pas ce que j'appelle "plutôt bien". Me dit-elle avec des yeux de chien battu.

Je déteste la voir comme ça, certes elle a raison. Mais c'est normal que je me pose des questions.
- C'est normal, c'est la première fois et je suis un peu perdue. Dis-je en la rassurant.
Je suis face à elle, rien d'autre.
Je lui caresse le bras, elle baisse le regard. De mon autre main, je soulève son menton. Un petit menton tout doux et tout mignon, d'ailleurs.
- Es-tu sûre que tu ne regrettes pas ? Me demande t-elle en me regardant droit dans les yeux.

Mon corps tremble légèrement, je ressens tout à travers son regard, ses yeux. Je ne compte pas mentir. Jamais je pourrais regretter.
C'est impossible. Mentir quand la personne se dévoile à vous et vous laisse l'opportunité de lire en elle, c'est vraiment dégelasse. Décidément, je ne comprends pas les gens qui arrivent à mentir tout en regardant la personne droit dans les yeux.
- Jamais je ne pourrais regretter, c'était littéralement magique Camz..."

Suite à mes dires, elle sourie. Nous sommes en plein milieu d'un couloir. Je crois que quelques personnes sont passées. Peut-être nous ont-elles écouté.
Ses lèvres pulpeuses s'allongent pour donner un sourire divin. Elles passent ses mains derrière mon dos, dans le creux. Elle presse dessus et se colle à moi. Je sens toute la chaleur corporelle de son corps sur l'avant de mon corps, même les jambes. Nous nous faisons un câlin, sa tête se trouve au dessus de mon épaule, je sens son menton s'y accouder. Tandis que mes mains viennent encercler sa nuque, je sens mes poils se hérisser doucement, lors de ce contact. Ma tête est appuyée sur mon avant bras gauche. Je suis tellement bien dans ses bras, j'inhale son parfum fruité. Toujours le même, je l'adore, il me rappelle un souvenir d'enfance joyeux.
Nous nous décollons car elle s'éloigne. Elle me regarde, puis m'annonce, à contre coeur, que ma meilleure amie va attendre longtemps si nous continuons.
Nous sourions puis courrons comme deux adolescentes, elle me suit. Mon sac gigote de gauche à droite. Je pousse la porte en rigolant, un peu essoufflée. D'un coup, nez à nez avec un élève, il me dévisage. Je fais mine d'être dessolée puis pouffe de rire en sortant, Camila semble me suivre dans mon délire. L'air frais frappe ma peau.
"- Putain, tu as vu sa tête ?! Me dit-elle en explosant de rire.
- Ouais, c'était épique !

Naturellement folle de toi. [Camren]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant