Chapitre 1

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Le soleil se lève sur une petite ville. À travers une fenêtre parmi tant d'autres, des rayons de soleil s'infiltrèrent et touchèrent ce qui semblait être un œil, puis le second. Ses mêmes yeux frémirent au bout de quelques secondes et s'ouvrirent. Ce regard se détourna de la lumière qui lui faisait mal après une bonne nuit de sommeil. La jeune personne se retourna dans son lit pour échapper au soleil mais une voie se fit entendre quelques étages plus bas.

- George ! Allez Debout !

Madame Weasley, femme au foyer mais de poigne, s'occupait de sa famille au mieux depuis la dernière bataille contre Voldemort et ses partisans. Elle y avait perdu son fils mais cachait son deuil au mieux pour se consacrer entièrement à son foyer. Elle passait ses journées à récurer, faire à manger, nettoyer... Enfin bref, tout ce qu'une mère au foyer est susceptible de faire. Elle devait encore s'occuper de Ginny, qui n'avait pas encore fini sa scolarité. Pour le reste de ses enfants, ils avaient tous commencé une vie d'adulte. Charlie et Bill n'étaient plus à la maison depuis bien longtemps et se débrouillaient très bien seuls. Ron habitait encore chez ses parents mais avait un emploi stable. Il ne lui manquait que les gallions pour partir. En ce qui concerne George, il se remettait, lentement mais sûrement du deuil de son frère jumeau. Il avait provisoirement fermé sa boutique pour récupérer des derniers événements. Il ne savait pas encore s'il allait rouvrir sa boutique de farces et attrapes mais pour le moment, il ne voulait pas y retourner. Trop de souvenirs douloureux encore. Il se passa un laps de temps, que le rouquin ne sut définir, avant que sa mère, Molly, ne le rappelle.

- Georges ! Réveille-toi de suite, nom d'une chouette ! Il est quinze heures passées !

- Oui m'man, c'est bon j'arrive !

Le jeune homme enleva sa couette, se leva et enfila un pantalon de sport moldu. On discernait ses abdominaux et ses pectoraux. Malgré sa négligence, il avait quelque chose d'attirant. Il descendit les marches pour enfin arriver jusqu'au salon, où se trouvait sa sœur, sa mère, son frère cadet ainsi que ses deux acolytes, Harry et Hermione. Il salua tout le monde avant de bailler à se décrocher la mâchoire. Il n'y fit pas attention mais Hermione l'observait et le détaillait du regard. On aurait pu presque dire qu'elle le déshabillait du regard. Ginny fut la seule à le remarquer. Cette dernière porta sa tasse de chocolat à sa bouche, en but un peu puis déposa l'objet sur la table. Elle s'éclaircit un peu la gorge, pour faire passer un message crypté à son amie. Hermione, aussi intelligente fut-elle, comprit le message et détourna le regard. Elle se leva et demanda à la maîtresse de maison si elle avait besoin d'aide.

Le jeune homme se décida enfin à s'asseoir et à se mettre quelque chose dans le ventre. Il saisit un morceau de pain et quelques chocogrenouilles. Il mangea en silence, dans ses pensées. Ginny, toujours attablée aux côtés d'Harry et de Ron, se leva et s'approcha de son frère aîné. Elle l'enlaça de ses petits bras et le serra. Il n'eut aucune réaction mais la jeune fille s'en moquait éperdument. Elle lui montrait par là qu'elle était présente pour lui. Il en avait conscience mais il avait perdu son jumeau, sa moitié. Oui, on pouvait dire cela, Fred était son double, la moitié de son cœur, de son esprit. Il ressentait désormais un vide en lui.

Plusieurs jours passèrent comme cela et il avait toujours ce même comportement. Dormir jusqu'à pas d'heure, ne rien dire, avaler un peu de nourriture, se recoucher. Il s'était enfermé dans un train-train et vivait encore dans le souvenir de son frère jumeau. Le reste de sa famille se remettait plus vite que lui de ce deuil. Il avait du mal à concevoir cela mais il faisait avec. Cette idée l'éloignait de sa famille, lui semblait-il. Il se sentait incompris parce qu'ils ne savent pas ce que c'est de perdre son jumeau.

Il lava son bol, le mit à sécher sur l'évier, balaya les miettes qu'il avait laissé sur la table puis remonta dans sa chambre. Les autres ne dirent rien, personne ne disait un mot lorsqu'il était là, de peur de le brusquer. Ils comprenaient tous que c'était plus difficile pour lui qu'eux.

Il arriva enfin dans sa chambre et y entra. Il soupira puis s'étala de tout son long sur son lit. Du temps passait, il n'en savait pas combien exactement mais il s'en fichait totalement. Quelqu'un toqua à sa porte et entra. Sa mère était là. Il ne daigna pas lui adresser un mot et Molly déposa le linge propre sur son meuble. En passant elle lui déposa un baiser sur le front et partit sans un mot, aussi vite qu'elle était arrivée.

Il était plus que jamais seul, livré à lui-même et plongé dans sa peine. Quelques larmes s'échappèrent et coulèrent. Le temps s'écoula encore sans un bruit et le jeune Weasley finit par s'endormir. C'était pour lui, le seul échappatoire à ce cauchemar. Dans cet état d'inconscience, il ne pensait pas à Fred, il n'était pas conscient de sa perte. Cet état lui était salvateur.


La renaissance à travers une femmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant