Chapitre 5

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Après que George ait enfilé une tenue descente, et lui allant plutôt bien, les deux comparses descendirent aider la maîtresse de maison, qui s'affairait déjà aux fourneaux. Lorsque cette dernière vit que son fils venait mettre la main à la patte, lui aussi, elle tomba de haut. Son grand dadet qui savait à peine faire cuire un œuf au plat voulait cuisiner pour toute une tribu. Il ne venait jamais aider à faire la cuisine mais là, il voulait aider. Il réagit face à la surprise de sa mère par un petit rire.

- Ahah, tu n'y pensais pas à ça m'man ! Bon, qu'est-ce que je fais ? Ou alors, je prends un livre de recettes et j'essaye de faire quelque chose.

- Oh, et bien, prends le livre de recettes des gâteaux et tu en choisis deux ou trois. Tu t'occupes du dessert s'il te plaît. Dans ce livre, il y a beaucoup de recettes faciles. Commence déjà par ça. On verra après.

- D'accord ! Je m'y mets !

George fit ce que lui avait demandé sa mère et se concentra en premier lieu sur la recette d'un gâteau au yaourt. Il s'affaira à son tour dans la cuisine farfouillant dans les tiroirs et placards pour trouver ce qu'il lui fallait. Les deux femmes s'occupèrent respectivement de l'entrée et du plat. Hermione cuisina une salade aux œufs et au thon tandis que Molly gérait le plat. Elle préparait un poulet rôti accompagné de frites maisons. Après avoir bataillé pendant plus de trente minutes avec la pâte, il mit le tout dans un moule et vint demander l'avis d'Hermione.

- Hermione ? Qu'est-ce que tu en penses ? Ça a une bonne tête ou pas ?

- Fais-moi voir !

Hermione se tourna vers le rouquin et jeta un œil sur le moule. Elle releva la tête et adressa un sourire au jeune homme.

- Ça m'a l'air satisfaisant. Tu as bien tout mis ? Yaourt ? Huile ? Farine ? Levure ?

- Oui ! J'ai fait tout comme sur le livre !

- Je pense que tu peux mettre à cuire alors !

George s'exécuta et se retourna vers Hermione. Elle épluchait des œufs durs. Il y en avait une demi-douzaine qui attendait que l'on enlève leurs coquilles. Il en saisit un et imita la rouquine. Il en dépiautait plusieurs et les laissait là où il les avait pris. Hermione le remercia et lui adressa un autre sourire. Il trouvait cela étrange, il avait aussi l'impression qu'elle s'intéressait à lui. Il se ressaisit de suite en pensant qu'ils étaient diamétralement opposés. Ils ne s'entendaient pas sur grand-chose mais prenaient parfois plaisir à avoir des débats animés. Il pensa aussi qu'il se faisait des idées sur la possibilité qu'elle s'intéresse à sa personne. Pourtant, il avait déjà intercepté furtivement quelques-uns de ses regards. Elle le fixait parfois, sans raison. Étrange. Très étrange. Peut-être trop à son goût. Après que le repas soit à peu près fini, George sortit de la cuisine, de la maison même et s'installa sur une des chaises du jardin, au milieu des hautes herbes. La jeune femme fit un pas vers la porte, à la suite de son coup de cœur. Elle s'arrêta et eut un moment de faiblesse. Pourquoi George lui plaisait-il autant ? Est-ce uniquement physique, ou il y a plus que cela ? Et est-ce qu'elle lui plaisait ? Elle ne connaissait évidemment pas les réponses mais se rappela de deux adages moldus. L'un dit qui ne tente rien n'a rien et le second qui vivra verra. Elle allait tenter sa chance auprès de cette illumination, de cet homme un tantinet attirant. De son côté, le concerné s'était toujours replongé dans ses pensées. Il prenait un peu de recul et voyait bien qu'il allait mieux depuis quelques jours. Surtout depuis qu'Hermione était présente, à lui lancer quelques doux regards, plus ou moins discrets et ses petits câlins. Il la trouvait plutôt mignonne, à croquer même avec ses yeux pétillants et son visage tout en finesse. Il se sentait... bizarre. Il n'avait jamais ressenti ce qu'il a sur le cœur pour une fille de sa vie. Peut-être parce qu'il ne s'y intéressait pas avant, peut-être parce qu'il était beaucoup trop absorbé par ses créations pour se consacrer aux filles, comme devraient le faire les garçons de son âge. D'ailleurs tous ses amis du même âge étaient aux dernières nouvelles soit en couple, soit mariés. Il songea qu'il était peut-être temps de trouver compagne, de quitter le cocon familial et de voler de ses propres ailes. De plus, il avait son propre commerce sur le chemin de traverse. Il fut interrompu par la née moldue qui lui adressa encore un sourire. Il lui proposa de s'asseoir à ses côtés, sur une autre chaise. Ils restèrent silencieux pendant un petit bout de temps. Hermione lui fit une demande surprenante.

- George ? Je peux te demander quelque chose ?

- Oui bien sûr.

- Est-ce que l'on pourrait aller dans un endroit discret, ou ta mère ne risque pas de nous entendre, s'il te plaît ?

- Euh oui, si tu veux. Mais ce que tu veux me dire, tu ne peux pas me le dire ici ? C'est quelque chose de gênant ?

- On peut dire ça comme ça oui.

- Dans ce cas, je te suis. Emmène-moi où tu veux.

Les jeunes gens se levèrent et il suivit la jeune femme. Ils marchèrent jusqu'à la sortie de la maison puis continuèrent dans la campagne de Loutry Sainte Chaspoule. Hermione trouva enfin un lieu convenable à ses yeux. Assez loin du Terrier pour que Molly ne les voit pas et prenne l'envie de les voir mais assez proches pour pouvoir rentrer si la nuit tombait plus vite que prévu ou pour une autre raison. Elle s'assit sur l'herbe qui poussait en désordre et tapota le sol à côté d'elle pour dire à Georges de s'asseoir. Ce qu'il fit.

- Alors ? Que se passe-t-il Hermione ?

- Et bien... C'est assez compliqué... Je ne sais pas trop par où commencer ni comment te le dire.

- Il faudrait commencer par le début non ? Ça serait peut-être utile, tu ne crois pas ?

- Ce n'est pas vraiment le moment George, au cas où tu n'as pas remarqué... Bref...

- Désolé. Je te laisse parler, vas-y, je suis tout ouïe.

- Euh... Voilà, en fait... Je... Tu...

- Oui ?

- George, tu me plais, tu m'attires. J'ai envie de t'embrasser, de te câliner...

Le jeune Weasley fut choqué. Tellement la surprise fut grande qu'il ne pipa aucun mot. Pendant plusieurs minutes, ils n'échangèrent aucun mot. Hermione s'était réfugiée derrière ses cheveux roux détachés. Après ce qu'il semblait une éternité pour Hermione, son ami prit la parole. Elle n'attendait que cela. Qu'il parle.

- J'en suis très flatté, ne pense pas le contraire et...

- Tu n'es pas intéressé, c'est ça ? Je n'ai pas de chance avec toi...

- Laisse-moi finir ! Et je n'ai jamais dit ça ! Je suis contente que tu me l'aies dit ! Vraiment. Et j'ai aussi une chose à avouer, moi aussi je cache des choses.

- Tu aimes une autre fille ?

- Hermione ! Laisse-moi finir, nom d'une chouette !

- Bon d'accord.

- Donc, je disais... Oui, voilà ! Je n'ai pas de suite dit la vérité moi aussi. Depuis que tu es arrivée, il y a quelques temps, je me sens mieux, beaucoup mieux quand tu es dans les parages. Je ne me sens pas aussi responsable de la mort de Fred et je suis heureux lorsque je te vois. Je retrouve le sourire grâce à toi et...

George n'eut pas le temps de finir sa phrase que la rouquine lui sauta au cou et l'embrassa d'une fougue qu'il ne lui connaissait pas. Désormais, Hermione était sur ses jambes à califourchon et lui donnait de l'amour. Il s'allongea sur l'herbe et fit en sorte de ne pas rompre ce baiser. Une fois que la née moldue eut arrêté de l'embrasser, il retourna la situation. Il était sur Hermione et elle le regardait droit dans les yeux. Les tourtereaux s'embrassèrent encore et encore. Voyant que la nuit tombait, ils se levèrent et rentrèrent au Terrier.


La renaissance à travers une femmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant