Chapitre 3

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Après quelques jours à ruminer le comportement d'Hermione à son égard, George se décida à sortir de sa tanière et à arrêter de jouer le rôle de l'associable. Il fit donc des efforts pour se lever plus tôt, s'habiller avec tee shirt et jean. Il rangea plus ou moins soigneusement la loque qu'il appelle jogging dans les tréfonds de son armoire et descendit à la cuisine aux alentours de neuf heures. Il trouva à la cuisine sa mère. Elle donna un coup de baguette pour que la vaisselle se lave et se tourna. Elle tomba nez à nez avec son fils et poussa un petit cri de surprise. Elle ne s'attendait pas à le voir debout à cette heure, qui plus est, un peu plus habillé que ces derniers temps.

- Salut m'man bien dormi ? lui dit-il en l'embrassant sur la joue.

Molly en fut si surprise qu'elle en perdit son latin. Elle restait bouche bée, regardant son fils avec surprise pendant qu'il préparait son petit déjeuner. Lorsqu'il fut attablé, il regarda sa mère d'un air interrogateur. Molly se ressaisit puis sortit de la pièce pour accéder à l'escalier. Soudain, elle revint d'où elle venait à la vitesse de la lumière et se jeta sur George. Elle ne s'attendait pas à un changement de situation aussi vite. Elle s'installa en face de lui et l'observa attentivement. Elle lui tata le front pour prendre sa température, jeta un coup d'œil furtif à son teint pour essayer de déceler une quelconque pâleur lui indiquant que son fils était malade. En vain. Il n'y avait rien de louche à signaler. Pas même un rhume, pas même un petit bouton suspect. Elle se mordilla la lèvre, puis, n'y tenant plus posa une question à son grand dadet.

- Est-ce que tu vas bien Georges ?

- Oui, oui, pourquoi donc ? lui répondit-il la bouche pleine.

- Et bien, tu sembles aller mieux, me semble-t-il...

- J'ai disons... réfléchis lorsque j'étais dans ma chambre. Du coup, me voilà. Ça ne te va pas ? Si tu veux, je peux remonter.

- Ouh la non, reste ! Tu es là, j'ai envie de profiter un peu de ta présence. Un gâteau ? Ça te dit qu'on fasse un gâteau ? Tu sais, celui que tu adores !

George acquiesça la bouche pleine de céréales. Pendant qu'il nettoyait et rangeait la vaisselle utilisée, Molly sortit pour aller chercher des œufs dans le poulailler. Elle revint cinq minutes plus tard et le fils et la mère commencèrent à cuisiner. Ils s'étaient mis en tête de faire un gâteau au yaourt, sucrerie moldue dont le rouquin raffolait. Dès qu'il revenait de Poudlard, il demandait à sa mère d'en faire un. Après avoir préparé la pâte et mis le tout au four, ils nettoyèrent et rangèrent tout ce qui était sur le plan de travail. Après cela, Molly ne put s'empêcher de prendre son fils dans ses bras. Quelques larmes coulèrent. C'étaient des larmes de joie, car enfin son fils faisait un pas en avant et était un peu moins endeuillé. Elle l'était, comme tous les proches des jumeaux, mais il était évident que cet événement venait de provoquer un choc d'autant plus immense chez George. Après tout, ils étaient jumeaux et ce lien si particulier est reconnu pour être plus fort que tous les autres liens de fraternité.

Georges ne savait comment réagir au comportement de sa mère. Il la prit donc, logiquement, dans ses bras lui aussi. Il ne voulait pas connaître pourquoi elle faisait cela et ne se posait donc pas plus de questions. Il profita de cet instant avec sa mère. Juste elle et lui. Lui et elle. Personne d'autre. Il enfouit son visage dans le creux de l'épaule de Molly et ferma les yeux pour apprécier le moment. Cela faisait tellement de temps qu'il n'avait pas eu ce genre de moments complices avec sa mère. Quand il y repensait, il avait toujours privilégié son côté inventif et plein d'énergie aux côtés de son frère. Leur magasin en découlait. Il ne l'abandonnerait pas, bien au contraire, mais il lui fallait franchir un cap avant d'y retourner. Il venait de décider de rester près de sa mère et de profiter de sa présence rassurante pour passer ce cap. Il se redressa et se défit de l'étreinte de sa mère. Ils s'observèrent quelques instants.

- Maman ?

- Oui ?

- Tu voudrais faire un tour en balai avec moi ?

La femme foyer fut d'abord surprise. C'était une demande surprenante mais elle se reprit quelques secondes plus tard. Elle ne pouvait refuser ça à son fils.

- Oui bien sûr !

Mère et fils sortirent donc de l'habitation et s'aventurèrent dans le jardin broussailleux. Ils atteignirent un cabanon ou étaient alignés les balais de la famille. Georges en saisit deux et sortit de la pièce. Il en tendit un à sa génitrice et ils enfourchèrent leurs balais. Ils décollèrent et volèrent autour de la maison. Ils prirent gare à ne pas voler trop haut. Les Weasley représentaient la seule famille de sorciers de leur village, personne n'était au courant et ils se devaient de garder le secret. Georges retrouvait des sensations perdues depuis des lustres. Il rit à la vue de sa mère glissant sur son balai. Il vint à son secours pour qu'elle se stabilise. De son balai, il embrassa sa mère sur la joue et les deux complices finirent par redescendre et ranger les balais. La nuit tombait et le froid s'installa dans le jardin. Ils se dirigèrent, bras dessus bras dessous, vers la maison sans un mot. Molly enchaîna et s'affaira aussitôt rentrée dans la cuisine. Georges se planta dans la cuisine, appuyé contre l'évier, et observa sa mère en silence. Après quelqu

La renaissance à travers une femmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant