Pourquoi moi ?

Chapitre 8

- Comment ça il n'y a pas de nom ? Il y en avait sur les autres ? Demande Lucie paniquée.

- Il y avait un point d'interrogation mais sinon tout était marqué et oui pour toutes les autres personnes de cette page leurs noms étaient marqués. Répondis-je.

- C'est vraiment trop bizarre... Je suis sûre que ce n'est pas du hasard. En tout cas cela ne sert à rien de rester plus longtemps ici. On ferait mieux de rentrer.

- Oui tu as raison... Rentrons !

Nous reprenons alors le bus pour rentrer à Montpellier. Une fois là-bas nous nous séparons et marchons jusqu'à nos maisons respectives. J'arrive chez moi et encore une fois je ne sais pas quoi faire. Mes nuits sont d'un ennui profond... Je décide cette fois-ci de me mettre sur mon lit et de réfléchir à la suite de notre enquête. Je m'étais dit que quand je trouverais la balle je devrais aller voir la vendeuse pour savoir si elle se souvient de quelque chose. Mais je ne vais pas pouvoir le faire moi-même car elle ne pourra pas me voir. Je vais demander à Lucie demain si elle peut passer au centre commercial dans la semaine.

***
J'ai passé toute la nuit à réfléchir sur la suite de l'enquête, les quelques indices que nous avons et la vision que j'ai eu quelques jours plus tôt. Il est maintenant à peu près dix heures du matin et je décide de sortir de ma chambre prendre un peu l'air avant d'attaquer cette nouvelle journée. Je descends donc les escaliers mais m'arrête dans le salon au lieu de sortir de la maison. En effet, la télévision est allumée et diffuse un flash spécial comportant une photo bien trop familière... Je m'approche donc de l'écran et écoute ce que dit le présentateur.

- Flash spécial ! Une jeune fille de 17 ans s'est suicidée cette nuit aux alentours de trois heures du matin en sautant de la fenêtre de sa chambre située au cinquième étage de l'immeuble. Cette jeune fille s'appelait Élise et, dans sa lettre d'adieu, elle dit qu'elle a commit cet acte car elle se sentait coupable de la mort de son amie une semaine plus tôt qui se nommait Alicia Taner. Elle dit qu'elle aurait dû faire quelque chose pour éviter cela. On peut en conclure que c'était un regret trop lourd à porter pour une si jeune fille. Et maintenant la météo du jour....

Je n'écoute plus ce que le présentateur dit. Je n'arrive plus à rester debout et m'effondre au sol en pleurant. C'est dramatique... Ce n'est pas de sa faute si je suis morte, elle ne pouvait rien faire ! C'est de ma faute si elle s'est suicidée. Si je n'étais pas morte elle n'aurait jamais fait une chose pareille. Mais non... Ce n'est pas de ma faute... C'est la faute de cet homme brun aux yeux bleus ! C'est lui qui gâche et détruit tout sur son passage ! À cause de lui ma "vie" est un enfer, celle d'Élise l'a été et celle de Lucie risque d'être gaché si quelque chose tourne mal...

À côté de moi ma mère et mon père font des commentaires sur cette nouvelle :

- C'est horrible ce qui est arrivé... Pauvre petite. Elle était gentille, elle est venue plus d'une fois dormir à la maison. Elle a juste été au mauvais endroit au mauvais moment. Dit ma mère les larmes aux yeux.

Mon père ne dit rien et hoche simplement la tête pour approuver les propos de ma mère. Moi je suis toujours au sol annéantie, je n'arrive pas à m'en remettre... Je décide tout de même de me lever et de sortir de chez moi pour me vider l'esprit. Je marche sans but et pourtant j'arrive inconsciemment devant l'immeuble d'Élise et en particulier devant l'endroit où son corps s'est écrasé. Le corps a bien évidemment été enlevé et l'endroit a été balisé pour que personne n'aille dessus. Des policiers examinent l'endroit où Élise a atterit. Je ne comprends pas pourquoi ils mènent une enquête là-dessus c'est juste un suicide pas besoin de chercher un coupable ou autre.

Je décide de passer sous les cordes installées et de regarder moi-même ce qui intéresse autant les policiers. Même en m'approchant de plus près je ne vois rien ! Je le savais, elle s'est juste suicidée car elle se sentait mal c'était même écrit sur sa lettre. Je sors donc de la zone balisée et traverse les portes de l'immeuble de mon amie. J'arrive enfin devant l'appartement de ses parents et les vois tous les deux assis sur le canapé, blottis l'un contre l'autre en train de pleurer. J'ai l'impression de revivre le moment où j'ai vu mes parents pleurer sur ma mort. Cette scène me rend tellement mal que je me rends le plus vite possible jusqu'à la chambre d'Élise. Je traverse la porte et rentre dans la chambre. Elle est toujours aussi bien rangée que la dernière fois que je suis venue. J'inspecte chaque recoin de la pièce en espérant trouver la fameuse lettre que je ne trouve pas, évidemment.