Je me réveille dans dans cette pièce sombre, cette pièce que je ne connais que trop bien. Les murs humides sont couverts d'une poussière infecte. La couverture pourrissante qui me sert de lit est tachée de sang. Je balaye la pièce du regard. Les barreaux à la porte rouillent mais résistent, encore et toujours. Je pousse un soupir découragé. Qu'esperais-je? Un peu de lumière filtre sous la porte. Ils sont réveillés. Je tente de me redresser, mais mon corps douloureux me maintient au sol. Ils ne me laisseront pas une journée de repis, je le sais. Dans quelques instants, ils viendront me chercher pour m'infliger de nouvelles tortures, physiques ou morales. Des cicatrices s'ajouteront sur ma peau et je serai brisée un peu plus, comme à chaque fois. J'entends leur pas. Je me recroqueville dans un coin de la pièce, tremblante. Ils entrent et leurs regards perçants me traversent. Ils ont volé ma dignité, ma liberté, mes espoirs.