Que sommes-nous?

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Le souvenir de ses lèvres sur les miennes me brûle encore. Ça me fait tout drôle de me balader dans les couloirs de ce château -après le couvre-feu- ma main dans celle d'un rouquin. De ce rouquin. Et pourtant, on dirait que c'est une extension de moi. Comme si c'était normal. Je veux dire par là que ma tête trouve ça bizarre, je me pose mille et une questions, je réfléchis à la vitesse de la lumière mais le reste de mon corps réagit normalement. Je devrait avoir très chaud, le sang qui tape dans mes tempes, être rouge pivoine et avoir les mains moites. Mais ce n'est pas le cas. C'est étrange. Ça doit avoir un rapport avec le fait que ce soit lui. Le fait que ce soit Fred  n'est certainement pas anodin dans tout ça. Je ne peux juste pas expliquer ce qu'il créé en moi, mais c'est tellement confus et en même temps, logique. Je ne parviens pas à l'expliquer et ça m'énerve, je suis perdue dans un brouillard, un tourbillon de sentiments et de questions... Il n'y a vraiment que lui pour me mettre dans de tels états et je ne sais pas encore si ça m'énerve ou si ça m'amuse...

-On t'a déjà dit que tu réfléchissais trop ?

D'un coup, je me raidis et palis.

-Quoi ? J-J'ai pensé à voix haute ?!

Il rit.

-Mais non...

Je soupire de soulagement. Ç'aurait été très gênant. 

-Tu n'as simplement pas dit un mot depuis qu'on a décidé de te ramener à ton dortoir, alors j'en ai déduis que tu réfléchissais encore. Ce qui ne m'étonne pas d'ailleurs, venant de toi...

-Je peux savoir ce que ça veut dire Fred Weasley ?

Demandais-je avec un sourire en coin, expression faciale que je ne me connaissais que très peu.

-Mais rien du tout...

Répond-il avec la même expression faciale que moi. On se regarde puis éclatons de rire. Je ne peux pas rester sérieuse avec lui, c'est tout simplement mission impossible. Nous passons de couloirs en couloirs en continuant de rire, de blaguer et -surtout- de se taquiner.

-Au fait, ai-je une chance de revoir mon livre un jour ?

-Évidemment que non, je te l'ai emprunté uniquement pour t'impressionner !

Je deviens immédiatement cramoisie. Quoi ?! Il éclate de rire devant mon expression décontenancée.

-Je plaisante, je l'avais simplement oublié, je le lirai ce soir. Promis.

Je ne suis pas tout à fait convaincue. On ne sait jamais à quel moment il blague. Lui aussi bien que son jumeau. Je le dévisage quelques instants. Il pose alors le regard sur moi. Il sourit.

-Tu sais Hermione, je sais que je suis d'une beauté surréelle mais si tu pouvais arrêter de me dévorer du regard comme tu le fais, je t'en serais reconnaissant.

Je rougis, mais hors de question de le laisser gagner cette fois.

-Aurais-je réussis à mettre le grand Fred Weasley mal à l'aise?

Il rit à nouveau.

-Moi au moins, je ne suis pas rouge pivoine.

Je rougis de plus belle. Quel idiot. Je fait pivoter mon regard de manière à regarder fixement devant moi et, en souriant, lui réponds simplement:

-Idiot.

Il laisse échapper un rire (décidément, il se tape des barres lui) et lâche ma main pour passer son bras derrière mes épaules et, de cette manière, me coller à lui. Mes joues sont en feu. C'est encore tout nouveau pour moi, je n'ai pas sa confiance  naturelle. Mais je me contente de faire comme si c'était normal pour moi. Je devrai m'y habituer de toute façon. Pas que je n'aime pas ça, au contraire, mais simplement c'est ... inhabituel disons. Au bout du couloir, nous tombons sur Dumbledore. Je fais instinctivement dégager le bras de Fred de là où il s'est logé. Ma respiration s'accélère. Nous avons LARGEMENT dépassé le couvre-feu. J'ai la sensation que la sanction risque de ne pas me plaire du tout. Surtout qu'Ombrage va vouloir la prendre elle-même en charge. Elle pourrait découvrir l'existence de la salle-sur-demande et de l'AD ... Oh lalala... Mon pouls et ma respiration s'accélère. Fred, lui, semble trouver ça naturel. Mais comment fait-il bon sang?! On dirait que rien ne le touche si ce n'est leurs blagues stupides à lui et à son jumeau. Le directeur est à présent à notre hauteur, il sourit malicieusement et ses yeux, qu'il laisse apparaitre derrière des lunettes en demi-lune, sont rieurs. Comme si l'âme d'un enfant habitait le corps de ce vieil homme pourtant si sage.  Je me racle la gorge et, par je ne sais quel miracle, arrive à prononcer les mots : "Bonjour Professeur" d'une petite voix. J'entends Fred étouffer un rire et je lui marche sur le pied.  Il gémit tandis que le vieil homme répond à mon bonjour.

À la vie-FREMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant