Aux Douze Coups De Minuit.

1 janvier : après avoir decuvé...

Bordel. Je voudrais être enterrée six pieds sous terre. Ou simplement disparaître ou encore être capable de retourner dans le passé.
Mais pourquoi est-ce que j'ai fait ça ? Pourquoi est-ce que mes amis ne me confisquent pas mon portable quand j'ai trop bu ? Sont-ils vraiment des amis ? Je me pose la question quand je vois ce qu'ils me laissent faire.

Pour résumer la situation, j'ai accepté de revoir mon ex alors que je m'étais juré de tirer un trait sur lui. Après tout ce qu'il a fait, après l'enfer que j'ai vécu pourquoi ai-je dit oui ? Pourquoi ? Suis-je donc une insatiable masochiste ? La réponse est probablement oui. Est-ce qu'il me manque ? Absolument. Du moins c'est le souvenir des beaux jours de notre relation qui me manquent terriblement. Ces moments où tout est rose, et qu'on flotte sur un petit nuage car on croit avoir trouvé la personne. Celle avec qui tout ira bien. Cette personne qui nous comprends mieux que nous-mêmes. Celle qui sait exactement ce que l'on veut sans avoir besoin de lui dire. Celle qui est est capable de nous briser le cœur en moins de deux car nous lui avons tout donné. Corps et âme. Quelle belle connerie que l'amour. Quelle arnaque ! Je pourrais continuer longtemps comme ça à ruminer cet échec amoureux mais ce n'est pas tout.

La deuxième boulette que j'ai commis s'est imposé à moi par le son familier d'un "cling" et d'une bulle instantanée Messenger sur mon téléphone.
Le mec canon de mon cours de littérature. Celui qui occupe mes fantasmes les plus inavouables depuis qu'il m'a adressé la parole pour me demander si on avait bien cours juste avant les vacances. Lui-même.
Un mètre quatre-vingt-treize de charme à l'état pur, surmonté d'une crinière blonde et bouclée digne d'une pub pour après shampooing. Deux abymes d'un bleu hypnotisant à la place des yeux. Une bouche charnue qui j'en suis sûre embrasse divinement bien. C'est son visage qui s'est affiché dans mes notifications en ce premier jour d'une année qui j'espère va changer.

"Heureusement qu'on était pas dans la même pièce alors... Bonne année"

Mon cœur s'est arrêté pendant une minute. Bon sang qu'est-ce que ça signifie ? Je n'ai pas mis longtemps à saisir de quoi il parlait, il m'a suffit de dérouler notre conversation.
Mais qu'est-ce qu'il m'est passé par la tête ? Pourquoi est-ce que je lui ai dit qu'il me plaisait ? Pourquoi ?
Évidemment la réponse s'impose d'elle-même par un mal de crâne lancinant. Une boisson dorée et pétillante bue à outrance à permis à la charmante Kenna intérieure de s'exprimer. Résultat des courses, le charmant Apollon sait qu'il hante mes nuits. Si la perspective de me noyer dans le bain qui m'attend me paraît alléchante je ne cède pas. Après tout, si j'ai bien compris le sous-entendu de son message lui-même n'aurait pas résisté à l'envie de me retirer mes vêtements...
C'est l'esprit un peu plus léger que je plonge dans mon bain moussant. Je m'imagine même qu'un certain étudiant me rejoint pour le bain le plus torride de l'histoire de tous les bains.