La pêche aux sortilèges

Chapitre 2

Lorsque Morgane entra dans le chalet qui servait de dortoir, trois filles arrêtèrent brusquement de parler et l'observèrent.

-         Mais que t'est-il arrivé ? Demanda l'un d'elles.

-         Euh...il y a eu une averse...

-         Dommage que tu sois arrivée en retard. Nous n'avons pas eu de pluie, nous, dit une fille avec des cheveux coupés très courts.

Elle jeta un regard dehors, puis ajouta :

-         Le soleil vient de sortir. On va pouvoir aller pêcher.

Elle était plus grande et plus costaude que Morgane. Ses cheveux étaient auburn et elle avait des yeux noisette. Elle portait des vêtements décontractés et des bottes et semblait prête à aller pêcher.

-         Je m'appelle Geneviève, ajouta-t-elle. Et voici Jenny et Corinne.

-         Moi, c'est Morgane.

-         Salut, firent-elles en même temps.

Leur allure ressemblait un peu plus à celui de Morgane. Corinne était châtaine et avait des cheveux mi-longs et bouclés. Elle était de la même taille que Morgane tandis que Jenny était plus petite, mais plus ronde. Elle avait les cheveux châtains clairs.

-         As-tu déjà pêché ? demanda Geneviève.

-         En vérité, non.

-         Je m'en doutais. Tu fais très citadine.

-         En effet. Je viens de New York.

-         Wow ! S'exclama Corinne. J'adore cette ville.

-         Bon ! Assez bavardé, les interrompit Geneviève. Allons dîner. Et tu devrais te changer.

Morgane enfila d'autres vêtements. Elle cacha ses cheveux sous une casquette afin de passer inaperçue. En fait, si elle tombait sur le garçon qui l'avait sauvée, elle ne voulait pas qu'il la reconnaisse. Elle mit un short en jeans et une camisole de couleur jaune, mais se couvrit d'une veste imperméable. Elle termina par enfiler ses bottes de pluie ; elle ne se ferait pas avoir une seconde fois !

-         Hum, tu tas décidé de changer de style ? Interrogea Geneviève en l'observant.

-         Non, je ne veux pas passer pour une petite citadine.

Elle jeta un coup d'œil à Jenny, et celle-ci se sentit mal à l'aise.

-         Je voulais seulement dire que tu t'habillais bien, dit-elle comme excuse.

-         Ça va, la coupa Morgane. C'est la première fois que je viens dans un camp comme celui-ci. On y va ?

Les trois filles sortirent du dortoir.

-         Ne te promène jamais seule le soir, lui recommanda Geneviève en chemin.

-         Pourquoi ? Je n'ai pas peur du noir.

-        D'abord, tu risquerais de te perdre et le site comporte plusieurs kilomètres carrés, ensuite, il y a déjà eu des disparitions...

-         Des disparitions ?

-         Ouais. Deux filles ont disparu il y a 5 ou 6 ans. On ne les a jamais retrouvées...

Morgane frissonna en songeant qu'elle aurait pu disparaître à son tour. Elles étaient peut-être au fond du lac...

En arrivant au point de rencontre, Morgane se rendit compte qu'ils étaient une centaine de participants. Des groupes de vingt personnes furent créés. Chaque équipe aurait un point de départ différent autour du lac afin de ne pas faire d'embouteillage sur les quais. Heureusement, Geneviève fut placée dans la même équipe qu'elle. Celle-ci connaissait la plupart des garçons. Elle les lui décrivit rapidement. Lesquels à ne pas approcher ou lesquels étaient d'excellents pêcheurs.