« Mais casse-toi, putain !
— Non, attendez, s'il vous plait !
— Non, dégage ! cria Alexandre »
« Pourquoi est-ce que j'ai sauvé cette gamine, pourquoi est-ce que j'ai sauvé cette gamine, putain ? »
Alexandre se répétait la même chose dans sa tête depuis qu'il avait secouru la jeune fille. Il aurait du respecter son crédo habituel : « chacun pour soi ». Mais cette fois-ci non, et il était suivi depuis une dizaine de minutes par cette enfant.
Arrivés devant l'hôtel, l'enfant eu un mouvement de recul.
« Monsieur, s'il vous plait, aidez-moi, c'est très important...
Alexandre se retourna d'un coup brusque, faisant face à la gamine.
— Bon, écoute-moi. Ici, c'est chez moi. C'est un ancien hôtel. Il doit y avoir environ soixante chambres, alors tu ne fais pas chier, tu en prends une et tu me fous la paix !
— Mais je...
— Tais-toi ! Ou la dernière cartouche de ma carabine est pour toi, et cette fois-ci je suis sûr de ne pas la gaspiller !
La jeune fille ne répondit pas. Elle baissa les yeux, se tassa sur elle-même et commença à pleurer. Alexandre baissa les épaules et leva les yeux au ciel.
— Quoi encore ?!
— Rien, c'est bon ! Je vais dormir dans une de ces putains de chambres ! Si je crève j'espère que vous aurez conscience que vous avez laissez crever le monde entier avec !
— Parfait ! Casse-toi ! »
La jeune fille entra dans l'hôtel, poings serrés et monta les escaliers. Alexandre eut juste le temps d'apercevoir la jeune fille lui faire son plus beau doigt d'honneur. Alexandre répondit par la même chose. Il rentra dans son bunker qu'il verrouilla par la suite. Hors de question que cette enfant rentre dans son bunker.
« Chaussures, perfecto, foulard, lunettes. Lunettes. Lunettes. Qu'est-ce qu'une gamine de la Capitale fait... En dehors de la Capitale ? »
Alexandre essaya de ne pas casser sa routine. Mais plus il y repensait, plus il trouvait ça étrange. Ce n'était pas normal. Les seules personnes qui sortaient de la Capitale, c'était la Milice, qui passaient leur temps à ratisser des zones pour voir s'ils pouvaient récupérer des rations de nourriture, ou même - d'après Al - tuer d'autres vivants qui n'habitaient pas la Capitale... Alors qu'est-ce qu'une enfant venait faire ici, au milieu du chaos ? Et pourquoi toute seule ? Est-ce qu'elle avait... Besoin d'aide, vraiment ? Et puis, ce n'était qu'une gamine...
Il réfléchit, pesant le pour et le contre.
« Contre ; elle est de la Capitale, ce ne sont pas mes affaires, elle est peut-être suivie. Pour ; ce n'est qu'une gamine, elle a vraiment l'air perdue, elle ne connait probablement rien en dehors de la Capitale, elle avait peur, elle ne savait pas ce qu'était les irradiés. Ok, ça y'a plus de ''pour''. Fait chier. »
Alexandre remit ses chaussures sans faire les lacets et il déverrouilla l'entrée du bunker. Il faillit trébucher sur la jeune fille qui s'était assise devant la porte.
« Putain qu'est-ce que tu fais ici ?
— Rien, je... Y'avait trop de trucs bizarres, dans les chambres.
Alexandre soupira. Il serra sa mâchoire avant de s'écarter du passage. La jeune fille écarquilla les yeux.
— Tu as cinq minutes pour tout m'expliquer.
Le visage de la jeune fille s'illumina. Elle se releva d'un coup, attrapa son sac et s'avança pour rentrer, quand Alexandre lui barra le passage de son bras.
— Comment tu t'appelles ?
— Fleur. Et vous ?
— Çe te regarde pas, rentre, bouge-toi. »
Fleur leva les yeux au ciel, mais elle entra dans le bunker, suivit d'Alexandre, qui verrouillait la porte.
La jeune fille s'avança dans le bunker, regardant partout à la fois. Son regard s'arrêta sur le tourne-disque.
« Cinq minutes, rappela Alexandre.
— Je m'appelle Fleur, je viens de la Capitale, mes parents sont des scientifiques et il faut que j'aille voir un de leur ami proche qui vit hors de la Capitale pour lui remettre quelque chose de très précieux, le temps est compté. J'avais un itinéraire pour m'y rendre, mais j'ai du l'abandonner quand j'ai vu des trucs bizarres en plein milieu du chemin, alors j'ai prit ce que je croyais être un raccourci, mais en fait, il y avait plus de trucs bizarre, alors j'ai fui, et je me suis retrouvée coincée...
— Ok, stop ! Tes parents t'envoient poster leur courrier ?
— Non, c'est plus compliqué que ça, vous ne comprenez rien, je dois trouver leur ami, et j'ai une carte !
— Fait voir, lui demanda Alexandre en soupirant. »
Fleur releva la manche de sa veste. Autour de son poignet se trouvait une montre grosse, épaisse et - cela travers l'esprit d'Alexandre un instant - très moche.
« Technologie de la Capitale, sans aucun doute. »
Elle appuya sur l'écran, et une carte virtuelle se projeta au dessus de la montre. Une balise rouge indiquait un point sur la carte. Une autre balise verte clignotait et apparaissait à différents endroits. Fleur tapota la montre, sans grands résultats.
« Mince, ça doit être cassé...
— C'est quoi la balise rouge ?
— Là où se trouve l'ami de mes parents, supposément...
— Et la balise verte ?
— Ma position, mais je ne comprend pas...
— Ta position ?! cria Alexandre
— Euh, oui...
— Désactive ça tout de suite !
— Je ne sais pas comment on fait, je...
— Désactive ça tout de suite ou j'explose ta montre !
— Ok, ok, ok, ne criez pas !
Fleur appuya sur quelques boutons et la balise verte disparue de la carte.
— Pourquoi vous avez crié comme ça ?!
— Une balise qui permet de se repérer peut être elle-même repérée. Si j'ai bien comprit, tu es partie de la Capitale en cachette, et tu fais tout pour ne pas tomber sur la Milice, c'est bien ça ?
Fleur hocha la tête.
— Alors commence par ne pas activer une balise de repérage, putain...
— Oui monsieur... »
Un silence s'installa dans le bunker. Il fut interrompu par l'estomac de Fleur, qui gargouillait. Elle se retourna pour ouvrir son sac et fouiller dedans. Elle en ressortie une barre aux céréales, qu'elle ouvrit et mangea en trois bouchées. Alexandre soupira.
« T'as qu'à dormir dans la chambre au fond du couloir pour cette nuit.
— Merci monsieur. Bonne nuit.
— Bonne nuit. »
Fleur se releva, prit son sac et se dirigea vers la chambre qu'Alexandre lui avait attribué. Il l'entendit fermer la porte depuis là où il se trouvait.
« Eh bah putain moi qui déteste faire rentrer des gens dans mon bunker... »
Il se dirigea vers le tourne disque et le carton à vinyles.
« Space Oddity, David Bowie, 1969. Cool. »
Enfin, il enleva ses chaussures, vida son sac, rangea l'eau et les conserves, sauf une, qu'il attrapa pour la manger. Il s'assit par terre, devant le tourne-disque, et il essaya de savourer son repas en écoutant la musique.
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Dystopia 2036 [MxM]
Science Fiction[🌟 DEUXIÈME ÉTOILE DE LA CATÉGORIE ORION DU CONCOURS RECHERCHE D'ÉTOILES 🌟] [2° tome de la saga Apocalypse] « Sortir de sa zone de confort n'a jamais été aussi dur » Après une Apocalypse meurtrière, le monde est aux mains de la Capitale, une dicta...