Des points lumineux et sombres tournoyaient devant ses yeux. Il essaya de s'accrocher à la lumière, voulant chasser les moments de néant, essayant de stopper son esprit de faire des va et viens entre le conscient et l'inconscient. L'odeur étouffante de la fumée stagnait dans l'air lourd. Elle était chaude, épaisse. Il était si simple de laisser la noirceur le submerger, mais pourtant un petit coin dans son esprit, faible et insistant, continuait de lutter. Il devait sortir. Il devait se lever, sortir. Rassemblant les dernières forces qu'il avait, Ludwig se força à ouvrir ses yeux et à garder un esprit alerte. Il grinça des dents et se redressa, ouvrit la canopée et se força à sortir du cockpit. Il tomba lourdement sur le sol et s'éloigna de l'avion, cherchant à retrouver son souffle et s'éclaircir les idées après le violent atterrissage. Il se retourna et ferma immédiatement les yeux pour éviter la brûlante lumière. Greta brûlait, les flammes recouvraient lentement mais indubitablement la machine jusqu'à l'engloutir en entier. Ludwig sentit sa poitrine se serrer. Mais il était vivant. Il l'avait fait, il avait atterrit et était miraculeusement en vie et relativement indemne. Quand il chercha des yeux le groupe de pilotes américains dans le champs derrière lui, il se demanda rapidement combien cela durerait. Ludwig se sentait étourdit, mais resta debout et attendit que les hommes s'approchent. L'homme qui se tenait à leur tête devait être leur chef. Il enleva son couvre-chef et se pavanait fièrement dans son uniforme avec son blouson, ses cheveux blonds flottaient dans le vent. Ludwig sût immédiatement que c'était le Magicien. Il était plus jeune que ce qu'il l'aurait cru, mais son comportement était confiant, presque arrogant. Il souriait joyeusement tandis qu'il s'approchait de Ludwig. Ce dernier utilisa sa grande taille pour le regarder de haut.
"- Salut." L'américain regarda l'avion qui brûlait et siffla. "Ce fut un bon vol, pilote. Je pensais à coup sûr que vous étiez mort." Ludwig gardait le silence, et le pilote se tourna sur sa droite pour parler à l'homme qui s'y trouvait. "Matt, tu parles allemand, demande lui son nom et son rang...
- Lieutenant Ludwig Beilschmidt. Matricule 2413/9.
L'américain se retourna vers lui, légèrement surprit et un peu impressionné.
"- Euh, d'accord. Tu retiens, Matt ?
- Oui."
Il acquiesça et sourit de nouveau.
"- Tu parle anglais, l'allemand ?" Ludwig releva un sourcil. N'était-ce pas évident ? "Très bien, lieutenant Beil... Beilsh... Ludwig. Je vais te demander de déposer tes armes."Ludwig fit un imperceptible signe d'acquiescement avant de retirer un revolver de sa veste, avant de le tourner et de le tendre à l'américain. Il remarqua avec satisfaction que certains pilotes avaient presque tressaillit. Ludwig savait qu'il pouvait être intimidant s'il le voulait. A cet instant, il le voulait. Mais il n'avait aucun pouvoir ici et ils le savaient. L'américain sourit juste en le prenant avant de baisser le regard sur la main hermétiquement fermée de Ludwig. Ce dernier suivit son regard. Il n'avait réaliser qu'il la tenait toujours ; qui la tenait depuis tout ce temps. Il ouvrit lentement sa main. La petite fleur était toute tordue. Il releva le regard vers les américains avant de placer délibérément la fleur dans poche. Ils ne la lui prendront pas. L'américain semblait légèrement confus, mais sourit juste.
"- Ton porte-bonheur ? On dirait qu'il a fonctionner aujourd'hui. Voici le mien." L'américain sortit un tissu blanc de sa poche avant gauche. Ça ressemblait à un mouchoir. "On dirait qu'ils marchent assez bien. Tu vas rester avec moi aujourd'hui, lieutenant Be...euh... Ludwig. Descendre deux de mes hommes, tout de même. Impressionnant."
Ludwig haussa rapidement les épaules. Qu'est-ce que cet américain espérait ? Et pourquoi discutait-il avec lui comme s'ils étaient amis ? Il tapa du pied et attendit en espérant que Ludwig réponde. Il ne le fit pas. Il ne le voulait pas. D'après la Convention de Genève, tout ce qu'il devait dire à l'ennemi fut son nom, son rang et son matricule. Il les avait déjà donnés. Il n'y avait rien de plus à dire.
"- Pas bavard, hein ?" dit finalement l'américain. "Très bien, rendons ça plus facile pour tout le monde. Tu viens avec nous dans le calme."
Comme s'il avait le choix. Ludwig acquiesça.
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Auf Wiedersehen, Sweetheart
Fiksi Penggemar[AU] Seconde guerre mondiale, Italie. Feliciano Vargas est un membre passionné, mais quelque peu peureux, de la résistance italienne. Tomber amoureux d'un pilote de chasse allemand était la dernière chose à laquelle il s'attendait ... et cela mènera...