Chapitre I: Entrainement Matinal

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Comme chaque matin, l'aurore transperçait les vitraux de la fenêtre. Les premiers rayons du soleil était là. Il était temps de se lever, sans quoi il serait en retard pour l'entraînement. Elias se redressa dans son lit et frotta ses yeux lourds de sommeil. Il écarta les épaisses tentures fixées au cadre en boit de son lit qui servaient à lui procurer un peu de chaleur en hiver et il se leva. Il passa sa main dans ses cheveux emmêlés et versa de l'eau dans un bol posé sur la commode de chêne.
« _ Messire Elias ! Êtes vous réveillé ? »
La voix de Gladys, la dame de compagnie de sa mère se fit entendre à travers la porte d'ébène de sa chambre.
« _ Oui Gladys, je me prépare.
_ Fort bien. Votre père m'a chargé de vous rappelez que votre entraînement commence dans dix minutes à peine.
Dix minutes ?! Se dit-il. Il n'était pas habillé, il n'avait pas mangé et son armure reposait toujours sur le portant de bois. Vite, il se débarbouilla la figure, aplati ses cheveux en bataille et revêtu en vitesse ses ses vêtements et son armure. Il sortit en trombe de sa chambre et manqua de percuter Arwenn, sa sœur cadette de deux ans.
« _ Eh Elias ! Calme toi ! Et fais un peu attention, de grâce, soupira t-elle.
_ Désolé Arwenn. Je suis en retard à l'entraînement.
_ Mais non voyons, il te reste presque une heure.
_ Quoi !? Mais Gladys vient de me dire que..
_ De qui Gladys reçoit elle ses ordres ?
_ De notre père...
_ Et tu crois que Père t'aurait laissé dormir et manquer l'entraînement de ce matin comme hier ?
Le raisonnement de sa sœur fit son chemin dans son esprit mal réveillé. Bien sûr qu'il lui restait une heure devant lui. Son père lui avait juste fait la mauvaise blague de le réveiller plus tôt en guise de vengeance pour avoir loupé son cours d'escrime de la veille.
_ Cela veut dire que je me suis pressé pour rien !
_ Au moins, dit sa sœur, tu ne seras pas en retard. Je vais déjeuner dans la salle à manger avec maman. Tu te joins à nous ?
_ Non merci. Je préfère décliner l'invitation si cela ne te dérange pas.
_ Ah oui, et où vas tu allez ? Demanda Arwenn d'un air suspicieux.
_ Nulle part. Je vais juste me changer les idées !
_ Elias, tu sais bien que...
Mais dès que la jeune fille eu tournée la tête, son frère se volatilisa, échappant à la leçon de moral habituelle qui lui répétait de ne pas s'éloigner de la ville pour s'aventurer en forêt... « Elle est bien trop sérieuse. » Se dit Elias en pensant à sa sœur. « Je ne cours aucun danger. La forêt est sûr quand on connaît les bons chemins. »
Le jeune homme traversa les cuisines, chipant au passage un petit pain et une pomme pour Gabilan. Il se dirigea ensuite dans l'aile Ouest du château puis sortit par une petite porte donnant sur l'écurie.
_ Bonjour Gabilan... Murmura Elias à l'oreille  d'un magnifique cheval à la robe fauve. Gabilan était le fidèle destrier d'Elias depuis son plus jeune âge. Il l'avait reçu en cadeau pour ses sept ans, alors qu'il n'était encore qu'un poulain. Ils avaient grandis ensemble et aujourd'hui le jeune homme connaissait et aimait sa monture comme un ami cher et vice versa.
_ Que dirait tu d'une promenade matinale mon ami ?
Le cheval hennis en guise de réponse.
_ Parfait ! Dans ce cas, allons y ! Déclara Elias en enfourchant sa monture. Gabilan se cabra de manière théâtrale et se mis à galoper à toute allure. Ils traversèrent la cour de l'écurie et sautèrent par dessus les obstacles d'entraînement avec une facilitée déconcertante. En passant par la cour Ouest, ils furent vite arrivés devant la porte principal qu'ils franchirent à toute vitesse, esquivant de peu serviteurs, badauds et marchands venant faire affaires au château. Le vent dans les cheveux, il resserra sa prise sur les rennes pour avoir une meilleure maîtrise de sa monture en vue des petites ruelles parcourant la citée. Il baissa l'allure lorsque qu'il atteignit le centre ville.
« _ Bonjour Elias !
Le jeune homme tourna la tête et aperçu entre les échoppes et les passants une petite silhouette courbée.
_ Bonjour Marcia ! Vous allez bien ?
Marcia était une vieille femme que les années passées à travailler la terre sous le soleil brûlant des comtés du sud avait endurcie. Elle avait une peau mate et très ridée, ce qui donnait l'impression qu'un sourire permanent était figé sur son visage. Cette femme était une véritable bibliothèque. C'est pour cela qu'Elias l'appréciait. Elle avait tant d'histoires à raconter et une si grande sagesse à transmettre. Marcia, elle, appréciait le jeune homme car sa fougue et son désire de vivre lui évoquait sa jeunesse et faisait renaître en elle des souvenirs et des sentiments maternels oubliés. Ces deux êtres, si différents se respectaient l'un l'autre et avait appris à s'apprivoiser.
_ Oui mon garçon. Aujourd'hui est une belle journée. Mais d'étranges nuages viennent du Nord. Tu n'as pas prévu de parcourir les bois aujourd'hui n'est ce pas ?
Elias lui jeta un regard coupable.
_ Eh bien, je..
_ N'en dit pas plus ! Moins j'en saurais moins je pourrais en dire lorsqu'on m'interrogera. Allez file ! Déguerpis ! Mais soit revenus dans une heure sans quoi je devrais vendre la mèche !
Elias remercia la vieille femme et repris sa route en direction de Woodtown, la porte de la forêt.

Arkandia. Tome I: Le secret du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant