Chapitre II: Dans les bois.

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« _ Eh fiston ! Ça coûte une pièce d'or de quitter la ville si t'es pas un commerçant.

Ils étaient arriver à Woodtown et s'apprêtaient à passer le pont-levis qui séparait la ville de la forêt lorsqu'il fût interpellé par ce garde. « Mince » se dit Elias. « Pourquoi mon père a t-il fait passer cette stupide loi ? »
Le jeune homme racla le fond de ses poches et en tira quelques Darns, des petites pièces de bronze qui ne suffiront pas à le faire passer. Il lui fallait un Arian, une pièce d'or forgée. Mais Elias n'était pas à bout de ressource.
« _ Dites moi mon brave. C'est un Arian pour franchir cette porte n'est ce pas ?
_ Ouais. En vertu de la nouvelle loi votée par le conseille, si on est pas commerçant ou résidant du royaume, c'est un Arian pour quitter la ville.
_ Mais je suis résidant officiel d'Arkandia !
_ Ah ouais ? Et où est ton Manuscrit ? Tu sais, le bout de papier sur lequel il est écrit que tu réside ici et que tu es toujours censé avoir sur toi ?
_ Oh, ce doit être mon père qui l'as. La prochaine fois que vous croiserez le roi Theodrique, vous lui demanderez si il n'a pas vu mon Manuscrit, dit Elias avec un air détendu.
_ Le.. le roi ?!
_ Oui, vous savez le bonhomme qui se promène avec une couronne au sommet du crâne. Le roi quoi.
Elias prit un air impatient
_ Messire, je suis désolé, je ne savais pas... Allez y, vous pouvez passer naturellement, fit l'homme en esquissant une révérence.
_ Merci bien.
Elias mis un léger coud d'éperon sur les flans de Gabilan pour que le faire avancer. Le cheval reparti au trot et ils passèrent la porte de la forêt sans encombres.
Dès qu'ils eurent franchis la frontière entre la ville et les bois, le jeune homme donna deux petit coups d'éperon un peu plus secs que les précédents et ils s'élancèrent à toutes vitesse. Désormais, rien ne pouvait entraver leur progression. Au milieu des chênes, saules frênes et des autres arbres de cette forêt, Elias se sentait libre. Libre d'aller ou bon lui semblait, libre de s'élancer à toute vitesse sur les chemins sinueux des sous bois, libre de se soustraire de toutes responsabilités. En pleine nature, dans la forêt il n'était plus « Messire Elias », ou « le Prince d'Arkandia ». Il était lui même. Et c'était un bonheur si grand d'être délivré des entraves de la société que rien ni personne ne pourrait l'ébranler.
Ses mains relâchèrent presque totalement les rennes, son regard n'était plus posé sur le sentier, son esprit vagabondait librement entre les feuillages. Tous son être et tous son corps était déconnecté de la réalité. Il entendait mieux que quiconque les paroles du vent, ressentait chaque grain d'herbe sous les sabots de son cheval, distinguait les bruissements des ailes des geais et des rossignols qui voletaient dans les cimes.

Elias fit une pause dans une clairière d'épicéas afin de laisser Gabilan se désaltérer dans le ruisseau qui coulait en contrebas. Il s'assit dans l'herbe et contempla les montagnes du Nord qui offraient un spectacle magnifique ce matin là. Les pics enneigés semblait jaillir des arbres de la forêt. Les les aiguilles et les monts de granits inaccessibles était si haut qu'ils surplombaient tout le royaume. Mais quelque chose attira son attention. D'épais nuages noir comme l'ébène apparurent derrière le flanc de la montagne. Des nuages ? Non. De la fumée ! Pourtant il n'y avait pas âmes qui vivent là haut. Il se rappela les paroles de Marcia: « D'étranges nuages viennent du Nord... »
Intrigué il scruta une dernière fois la montagne et siffla dans ses doigts. Gabilan se présenta à lui et le jeune homme sauta sur sa monture. Il fallait qu'il s'approche. Il avait le pressentiment qu'une menace se cachait derrière cette fumée.
Il prit un autre sentier qui s'enfonçait dans la forêt en direction d'un point dégagé. Il fonça vers le Nord et longea un torrent puis arriva à ce qu'il appelais " le Roc de la Forêt ". Il s'agissait d'un immense rocher qui trônait face aux montagnes au milieu d'une clairière de résineux. Il l'escalade et scruta à nouveau les monts enneigés. Plus de fumée. Il resta assis à attendre dix minutes, mais plus aucun signe de ces étranges nuages. Il se persuada qu'il avait rêvé et reparti avec Gabilan au pas.
Il n'avait pas parcouru un lieu que le jeune homme perçu un bruit étrange derrière les arbres. Il avait l'impression qu'on le suivait. Il tourna la tête: rien. Pourtant, quelques secondes plus tard, un mouvement suspect fit s'agiter un bosquet derrière lui. Cette fois le jeune homme en était convaincu, il n'était pas seul. Il fit mine de ne rien voir et continua sa route. Quelques minutes plus tard, il sauta de sa monture en feintant d'avoir fait tomber un Arian sur le chemin. Ce qu'il avait prédis arriva. Des bruits de pas se firent entendre dans son dos. Elias eu juste le temps de dégainer son épée et de se retourner pour parer le coup de son adversaire. Et quel adversaire ! Ce n'était pas un homme, ni un elfe, ni une créature dont on lui ai parlé. La chose immonde avait un visage décharné. Ses yeux injectés de sang a l'air inexpressif le fixait et sa mâchoire ne tenait plus qu'à un lambeau de peau. Elle ( la créature) était armée d'une dague rouillée à l'air barbare. La chose gronda puis un cri rauque, plus bestiale qu'humain sorti de sa gorge. Soudain, trois autres monstres déboulèrent des arbres. Ils étaient tous armés et prêts à en découdre. Le premier se jeta sur Elias avec une force sous estimée. Mais il avait connu bien pire durant ses entraînements et il n'eut aucun mal à parer ses attaques et à porter un coup d'épée dans son abdomen. En revanche, lorsque les trois autres lui sautèrent dessus, cela fut plus compliqué. Les créatures, bien qu'immondes et sorties d'outre-tombe étaient rapides et fortes. Il fallut à Elias beaucoup d'adresses pour parer les coups  tout en gardant l'œil sur chacune d'entre elles. Il attaquait visant le flan droit, le gauche, puis fit un saut de côté pour esquiver un coup et se baissa pour en éviter un autre qui faillit l'atteindre à la tête. Mais il réussit à percer les défenses de ses adversaires et profita d'une brèche pour en achever un, puis deux, et il exécuta une feinte pour déstabiliser le dernier et lui porter le coup fatal. Le montre tomba à terre dans une mare de sang et poussa un long râle avant de s'étaler raide mort.
Elias, essoufflé et sous le choc siffla dans ses doigts pour appeler son cheval.
« _ Vite Gabilan ! Il faut rentrer raconter sa à mon père ! »

Arkandia. Tome I: Le secret du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant