La route coule comme une rivière sur la colline dont elle suit les courbes et les replats. Les arbres qui la bordent, ondulent dans le vent comme les grandes herbes sur la berge d'un ruisseau. L'asphalte,luisant après l'averse a des reflets noirs plus ou moins bleutés sous les rayons du soleil. Les véhicule qui dévalent la pente comme des navires sans attaches ballotés par le courant, se laissent bousculer dans les virages au risque d'une embardée.
C'est ainsi que nous, allongés dans les fougères sur le coteau d'en face, nous laissons aller nos pensées enchevêtrées. Mouillées par la pluie elles vont au gré des marées de nuages qui fuient les tempêtes du monde dans le vent de la vie.
Ta robe imbibées des larmes du ciel colle à ton corps dont il révèle toute la grâce. Tes doigts se mêlent aux miens quand la brûlure des sens nous propulse en courant vers la maison des bois. Nous culbutons en riant dans un fossé caché sous les grandes herbes.
Tu bois sur mes lèvres les soupirs de la brise.Les ronces jalouses veulent nous retenir de leurs doigts crochus,elles font naître sur nos bras des perles écarlates que les branches jettent en offrande aux fourmis quand nous les écartons de notre passage. Mais nous n'y prenons pas garde, emportés par le rythme de joie de nos cœur redevenus enfants.
Qu'importe nos souliers perdus en chemins lorsque nous dévalons en roulant le grand champs, l'un à l'autre enlacés. C'est tout crottés, maculés de boue, de feuilles et d'herbes écrasées que nous poussons la porte. Sans égard pour nos vêtement qui se déchirent sous les gestes maladroit de notre précipitation, c'est nus que nous nous glissons frissonnant sous le jet de la douche qui noie la folie des heures dans la liberté de s'aimer...
Cette liberté qui nous tient
Et nous enserre dans ses liens
Une heure de soleil en plus
Même fragile, à fond perdu,
Qu'on espère et qu'on attend plus
Comme de l'or blanc répandu
En bordure du crépuscule
Que le chant des grillons bouscule
VOUS LISEZ
UN PAS VERS LE BONHEUR
Short StoryDans le silence et la solitude, le promeneur immobile marche sur les nuages de ses rêves à la recherche des possibles.