UN PAS VERS LE BONHEUR

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Les souvenirs se lient,
Se délient, s'assemblent,
Se mélangent ensemble
En patchworks surannés
Même attachés à un fil d'Ariane,
Ils se perdent dans les méandres
De la mémoire
Pour mieux en revenir.

Les mèches que tu as raccourcies, encadrent ton visage qui s'arrondit, eneffaçant les maigreurs de la faim, de la soif, de la peur de l'instant à venir, en y installant tes sourires, tes douceurs, teslangueurs. Quelques cheveux follets s'échappent dans ton cou etmachinalement tu les boucles entre tes doigts lorsque tu teconcentres, c'est un clapotis sensuel, une sollicitation de baiserstendres. Des touffes blondes résultant de tes séjours au soleil dudésert s'accrochent au sombre de ta chevelure comme des paquets deneige sur les branches des sapins.

J'ai peur de te perdre,
Valise oubliée sur un quai
Près d'un train en partance
Où dans une gare désaffectée

J'ai peur de te perdre
Anneau dans le sable échappé
Sur une plage en plein été
Bord d'une route défoncée

J'ai peur de te perdre
Poignée de cendre d'alizées
Au château du cœur des nuages
Quand le ciel se met à pleurer.

J'ai peur de te perdre
Prisonnier de la liberté
Bleuet dans la brise marine
Entre deux pages arrachées

J'ai peur de te perdre
Quand le désespoir qui me ronge,
Rougeoyant tsunami de lave
M'envahit jusque dans mes songes

J'ai peur de te perdre...