Chapitre 21

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Mais je sursaute quand je sens une main contre ma nuque. Je me retourne et soupire alors que Naïa se fout de ma gueule.

-    Imbécile ! je gronde. Qu'est-ce que tu fous dans ma douche ?
-    Dans TA douche ? il demande.
-    Ouais !
-    C'est les vestiaires.
-    Et tu n'es pas censé être là je te signale.
-    Et pourquoi ?
-    Parce que tu ne fais pas partie de l'équipe, je dis en roulant des yeux.

Il sourit avant de me serrer contre lui. Je lève les yeux au ciel.

-    Ni', je suis à poil.

Il rit.

-    Ouais. Et c'est con que je sois hétéro... parce que t'as un corps de rêve.
-    Naïa ?
-    Hum ?
-    Tu ne serais pas plutôt bi ? je demande.

Il se décale alors et me regarde perplexe. Puis il pouffe de rire.

-    Denon t'es sérieux ?
-    Quoi ?

Il s'éloigne quelque peu et me tend ma serviette. Il se pince les lèvres.

-    Oui d'accord, dans cette chambre je me suis fais pomper par un gars et j'ai jouis. Ça faisait presque six mois que je n'avais pas touché mon corps, ni personne d'autre, il dit. Alors j'ai eu un peu de mal à ne pas me laisser faire puisque j'étais un légume. Mais ça ne veut pas dire que j'ai changé de bord ou que j'aime les deux. Je suis toujours fou des femmes. Ça ne s'arrêtera pas.

Je noue la serviette autour de ma taille avant de sortir de la douche. Je passe ma langue sur mes lèvres avant de le regarder. Je pose mes mains contre ses joues.

-    Excuse-moi. Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas du tout te faire du mal. Je sais que toi et moi on est super proche et qu'on s'est déjà vu à poil. J'en ai trop fait je suis désolé... Et ce qu'il s'est passé là-bas n'a rien à voir avec ma question. Je t'aime et je n'aurais pas demander un truc comme ça. C'est juste que....
-    Que tu souffres Denon. Et tu sais que tu peux m'en parler sweetie. Je suis là pour ça.
-    Je sais mais je....

Je me mords la lèvre inférieure.

-    Tu ne peux pas ?
-    Pas encore...
-    Denon...
-    Pas ici, je souffle.

Il m'enlace et me caresse les cheveux tendrement avant de me les embrasser.

-    Habille-toi. Ce soir c'est soirée rien que nous deux.

Je hoche la tête avant de m'habiller rapidement. Je range mon sac et nous sortons.

-    Tu es prêt ?

Je fronce les sourcils ne comprenant pas.

-    Eh bien on peut sortir directement ou on se prépare avant de sortir, il dit en m'entrainant en dehors du bâtiment.
-    Attends qu'est-ce que tu veux faire là ? je demande.
-    Hum ? Ne t'inquiète pas sweetie, un truc très simple mais pas dans ton minuscule appartement.
-    Bon alors je préfère vraiment me prendre une vraie douche et me préparer, je dis en souriant.

Il me rend mon sourire et on rentre. Je me dirige directement vers la salle de bain et me lave rapidement. Je me sèche et vais m'habiller simplement mais pas trop non plus.

-    On y va ?
-    Je te suis, je dis doucement.
-    T'es fatigué ?
-    Ça va, je réponds après un moment.
-    Tu es sûr ?
-    Naïa, je veux vraiment passer cette soirée avec toi, ça fait bien trop longtemps qu'on n'a pas eu un moment rien qu'à nous.
-    Bien sûr, allons-y.

On sort de l'appartement et je verrouille celui-ci avant de suivre mon meilleur ami. Il finit par mentraîner dans un vieux restaurant où on avait l'habitude d'aller quand on avait douze ans.

-    Ni', je commence.
-    Je sais, il répond en me souriant. Aller, viens.

Il me pousse à l'intérieure et demande une table pour deux. On va s'installer et quelqu'un nous apporte la carte. On la remercie avant de laisser les cartes dans un coin. Il sourit en constatant que je fais de même.

-    Carpaccio ?
-    Toujours, je dis.

Il sourit à nouveau et nous commençons à parler de tout et de rien. On commande ensuite nos carpaccios.

-    Tu as raison, je laisse échapper.
-    De ?
-    J'ai mal...
-    Denon ?
-    J'ai mal à cause de toutes ces lettres et de toutes ces personnes qui me balancent qu'ils m'aiment avant de dire qu'en fait non et puis si, de coucher avec l'une d'entre elle parce que je savais qu'elle en avait besoin, pour ensuite recevoir un « Tu ferais bien mieux de te rendre compte qui tu aimes » deux fois de suite. Et puis.... D'autres me disent qu'ils m'aimaient avant et que maintenant ils aiment quelqu'un d'autre. Des amis qui se sentent mal alors je les aide. Même s'ils ne me demandent rien je me sens obligé de les aider, je souffle.
-    Denon ralentie.
-    Je ne peux pas... Je ne regrette rien de ce que j'ai fait mais jai pas l'impression que ça m'apporte grand-chose à part seulement plus de souffrance.
-    Denon tu...

Il est interrompu par la serveuse qui dépose nos plats. Elle nous souhaite un bon appétit et nous la remercions avant de commencer à manger. Je laisse couler du soyo sur la viande crue avant d'y presser un citron.
Naïa lui a déjà commencé à engloutir la viande.

-    Beurk, je commente.
-    Non toi beurk, il répond en s'esclaffant. Comment tu peux mettre ça sur ta viande ?
-    Bah cest plus goûteux !
-    N'importe quoi.

Je ris avant de piquer un morceau de viande que je badigeonne bien avant de la mettre dans ma bouche.

-    Denon ?
-     Hum ?
-    Je serais toujours là pour toi. Toujours. Dis-moi simplement comment je peux t'aider et je le ferais.

Je souris avant de m'esclaffer.

-    Et dire que ce serait plutôt à moi de t'aider, je souffle.
-    Oublis ça, on n'a pas de solution. Toi en revanche on peut en avoir.
-    J'ai juste besoin que tu restes avec moi. S'il te plaît.
-    Bien sûr. Toujours.

Je lui souris et nous finissons notre diner. Puis nous commandons un dessert. Une mousse au chocolat en fait. On continue de parler de tout et rien puis je demande l'addition.

-     C'est moi qui t'invite et c'est toi qui paie ? Hors de question.
-    Ah euh...
-    Tu te demandes comment est-ce que je peux payer ? Eh bien je suis passé chez moi. J'ai fait un coucou à mes parents leur expliquant rapidement pourquoi j'étais sorti et suis je suis venu ici.
-    T'es venu exprès pour moi ? je demande.
-    Évidemment. Enfin un peu pour moi. Surtout pour moi. Mais maintenant que je me sens mieux, je ne suis là rien que pour toi.

Je lui fais un petit sourire tandis que la note arrive et qu'il paie. Après quoi on passe un moment dehors, à marcher, à se remémorer les bons moments.
Puis on finit par rentrer à l'appartement. Je vais directement me déshabiller et me glisser sous la couverture tandis qu'il va reprendre une douche. Il s'est douché avant le match mais bref.
Il revient ensuite et se place à côté de moi. Il me caresse la joue délicatement alors je ferme les yeux. J'ai juste besoin de sa douceur. Sa tendresse. Juste ça.
Sans vraiment m'en rendre compte je me rapproche de lui et ma tête se retrouve sur son épaule. Il me caresse les cheveux et m'embrasse le front.
Je finis par relever la tête. Il me fait un petit sourire. Je me mords la lèvre inférieure et me redresse. Il fronce les sourcils.

-    Ça ne va pas ?

Je ne réponds pas et l'embrasse.

#GayFiction

Lui et ses lettres...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant