Lui et ses lettres...

Épilogue

Je descends du bus et me rue directement vers la maison indiquée par la vieille dame. Je cours longtemps sur une route en terre priant pour que ce soit la bonne. Il n'y a rien autour de moi mis à part des vaches, de l'herbe et quelques arbres.
Je m'arrête net lorsque j'aperçois une maison. Une dame me fait un signe et je m'avance vers elle totalement essoufflé. Elle me sourit tristement me prenant mon sac.

- La chambre, premier étage, elle dit simplement.

Je la remercie et me rue dans la maison. Je passe devant ses parents et sa petite soeur qui ne disent rien. Ils hochent simplement la tête. Signe que je leur rends avant de monter directement. Je souffle un bon coup puis entre dans la chambre.

- Maman, je t'ai dit que ça allait, grogne le garçon tremblant déjà fortement.

Je ferme les yeux mais réponds avant qu'il ne me voit.

- Non ça ne va pas.... je murmure.

Il sursaute et tourne son visage vers moi.

- Qu'est-ce que tu fous là ?!
- À quoi tu t'attendais Auden bon sang ?! je m'exclame masseyant à son chevet. Que je reste assis comme un con sur mon canapé à attendre la lettre de ton enterrement ?!

Il ferme les yeux.

- Comment t'as su que j'étais là... ?
- On s'en fout... je finis par dire avant de m'installer près de lui.

Il grogne mais vient se caler dans mes bras toujours tremblant.

- Je t'ai dessiné, je dis doucement.
- Ah oui ? il demande en souriant.
- Ouais...
- J'aurais bien aimé voir ça...

Je sors mon téléphone et les lui montre, les ayant pris en photo. Il sourit en les voyants.

- Tu... voudrais bien les donner à mes parents... ?
- Bien sûr...

Il hoche la tête. Puis son regard se pose sur moi avant qu'il ne l'abaisse.

- Je...
- Dis rien, je souffle. Je sais.
- Mes crises commencent à se rapprocher, il explique. C'est pour ça que je suis parti.
- T'aurais dû me le dire...
- À quoi bon.... ?

Je ne réponds rien secouant la tête avant de lui caresser le visage. Il sourit mais son sourire se transforme en grimace. Il a un sursaut et ses tremblements se font plus violents. Malgré moi, mes larmes glissent contre mes joues. Ses dents s'entrechoquent dû aux saccades que lui provoque son corps.

- Je... je t'aime tu sais, il souffle.
- Moi aussi Auden... moi aussi je t'aime.
- J'ai jamais su comment tu étais tombé amoureux de moi...
- Je ne le savais pas encore mais je le comprends aujourd'hui... Ce ne sont pas tes lettres qui m'ont fait t'aimer.... ce sont tes sourires, ton rire. Tes boutades et ta fâcheuse tendance à me rendre mal à l'aise.

Il rit. Mais ce n'est que l'espace d'une seconde. Ce ne sont plus des tremblements. Il convulse presque.

- Denon...
- Je sais Auden, je murmure laissant mes larmes couler.

Mes yeux ne le quittent pas et mes doigts caressent son visage.

- Je veux te dire... te dire de... il ferme les yeux.
- Hey... Auden, mon amour... hey...
- Je t'aime... il souffle.

Ses convulsions s'arrêtent. Ma tête repose contre l'oreiller et je ferme les yeux fortement serrant le corps inerte dans mes bras.
Et un cri de douleur s'échappe de mes lèvres.

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